Message du 15 août 1986





MESSAGE DE L’ASSOMPTION

Bien chers frères,

Comme il faut que vous aimiez la Bienheureuse Vierge Marie ! Vous qui accordez tant de place à la franchise dans les relations humaines, vous qui louez les bienfaits de l’amour véritable, redonnez à Marie la place qu’Elle devrait occuper dans votre vie.

N’écoutez pas ceux qui vous affirment qu’Elle fut sur la terre la mère de plusieurs enfants. Elle fut la Femme Parfaite, l’Étoile du Firmament descendue pour porter en Elle le Fruit le plus Parfait de toute Éternité, Celui qui devait sauver toute l’humanité. Car Marie ne fut pas une femme ordinaire : Elle fut une femme exceptionnelle, le Modèle Vivant de toutes les vertus, à l’image de Jésus, Son Fils Bien-Aimé.

Voyez-La comme le Modèle de la Perfection, et, d’abord, comme la Femme-Épouse Fidèle, la Vierge Pure dont l’esprit repose à tout moment entre les mains du Très-Haut, qui le nourrit de Sa Sagesse et l’habite de Sa Force. Voyez-La comme la Mère Parfaite qui éduque Son Enfant avec amour, Le préparant par Son Exemple à Sa Vie d’Homme-Dieu. Voyez-La enfin comme la Co-Rédemptrice, Celle qui a partagé les Souffrances de Jésus, et tentez de revivre avec Elle les grands moments de Sa vie d’amour. Puisqu’Elle a porté en Elle le Verbe de Dieu, Elle a compris mieux que n’importe qui les Souffrances de l’Amour Incarné. En effet, Jésus a été durant toute Sa vie terrestre un Cœur Sensible aux cœurs des autres, un Cœur Ouvert, un Cœur Attentif, Compatissant, Aimant, mais aussi un Cœur Meurtri par l’incompréhension, par la méchanceté, par la violence et par la corruption. En communion intime avec Son Divin Fils, Marie a vécu tout cela. Il existait entre eux une parfaite intelligence d’amour et il suffisait d’un regard – pas même d’une parole – pour que Jésus comprenne ce que désirait Sa Mère, Marie. Vous ne pouvez pas savoir l’intimité qui unissait le Fils et la Mère !

Frères qui ne comprenez pas Marie et La laissez dans l’ombre, prêtant à Jésus des paroles sévères à Son égard – dont certaines ont été mal traduites au cours des siècles – n’avez-vous donc point d’amour dans le cœur ? Est-il si difficile de comprendre que le Fils de Dieu a pu aimer Sa Mère plus que toute autre créature ? Est-il si difficile à des êtres dotés eux aussi d’un cœur et à qui Dieu a donné une mère pour les mettre au monde, d’admettre que le Fils de Dieu a pu enlever Sa Mère en la Gloire de Son Ciel et Lui attribuer le Trône de Reine ?

Combien vous raisonnez mal, amis ! Combien vous savez mal aimer ! Vous qui aimez tant que l’on vous aime, que l’on s’intéresse à vous, que l’on vous sourie, que l’on vous parle, que l’on vous apprécie, que l’on vous félicite, que l’on vous récompense lorsque vous le méritez, souffrez que le Fils de Dieu, qui a plus que tout apprécié et aimé Sa Mère sur la terre, Lui ait attribué la seule place qu’Elle pouvait occuper dans le Ciel !

Aujourd’hui, c’est le jour de Son Assomption, et, revêtue de Son long manteau, parée de Sa couronne de Reine, Marie vous présente Son Fils. Elle ne vient pas seule pour recueillir vos doléances et vos prières. Elle ne désire pas de louanges personnelles : Elle souhaite voir le monde reconnaître Jésus, le Fruit de Ses entrailles, parce qu’Il est l’Amour, parce qu’Il est la Vie et qu’aucun homme ne pourra aller au Père sans passer par Lui. Elle vous présente Son Fils Enfant, Son Fils Obéissant, Son Fils Fidèle, Son Fils Aimant, Son Fils Souffrant et Elle vous dit du haut du Ciel :

« Regardez Mon Fils et aimez-Le.
Soyez obéissants, Mes enfants ! »

          Certes, vos prières La comblent de joie et Elle vous accorde de nombreuses Grâces en retour, mais, chers frères, comprenez vraiment ce que Marie attend de vous ! Jésus n’est pas compris dans le monde des hommes. Chacun Lui prête des actions, des sentiments, des paroles même qui n’ont jamais existé. Chacun accepte de faire de Lui un modèle, mais un modèle qui n’est qu’une image réfléchie de ses propres désirs : ainsi, il est aujourd’hui fréquent de trouver des « Jésus » dont la tolérance outrepasse la décence ou l’honnêteté les plus élémentaires, des « Jésus » qui, sous le couvert de l’Amour, pardonnent tout même aux hommes sans repentir, auxquels ils continuent d’être livrés dans l’Eucharistie parce que des prêtres le permettent… Croyez-vous, frères, que le Véritable Jésus, dans Son Infinie Bonté, rende légitime la corruption pourvu que les hommes continuent de Le louer et de Le prier ?

Marie, aujourd’hui, vous prie de voir en Son Fils votre Dieu et de Lui rendre les égards qui Lui sont dus. Elle vous demande pour Son Fils la foi, le respect et la pureté. Elle vous demande un cœur et un corps prêts à L’accueillir fréquemment dans la Sainte Communion. Elle vous demande des sacrifices, aussi petits soient-ils, pour sauver les pécheurs. L’homme d’aujourd’hui est fasciné par la sensualité qui se pare des appâts les plus charnels et détourne les corps afin de mieux aliéner les esprits et corrompre les âmes. Les portes de l’Enfer sont grandes ouvertes et s’il n’était des prêtres pour célébrer des Messes et des fidèles pour prier et offrir leurs souffrances afin de préserver les âmes du Feu Éternel, toutes périraient. Là intervient l’amour, le vrai, le fort ! Ce n’est pas un amour délirant qui approuve tout et n’importe quoi, mais un amour-souffrance, un amour-offrande auquel chacun participe à la suite du Christ au sein du Corps Mystique. Comprenez cela et vivez-en, chers amis qui aimez votre Mère du Ciel !

Placez-vous sous la protection de la Très Sainte Vierge Marie et implorez-La de vous conduire à Jésus. C’est le chemin que le Fils préfère. Quel meilleur Guide pourrait-Il, en effet, vous donner ? Elle qui L’a formé de Sa propre chair, Elle que Dieu a comblée de tout Son Amour !

Rendez grâce à votre Sainte Mère de plaider pour vous auprès de Son Fils et aimez-La comme Jésus Lui-même L’aime. Vivez de votre foi sainement et saintement et voyez en Jésus votre Dieu, votre Sauveur et votre Maître. Ne L’insultez pas par des Communions indignes et apprenez à Le connaître vraiment. Frères, vous ne trouverez jamais Dieu que dans la pureté. Les jouissances charnelles proviennent du monde : elles appartiennent à cette chair corruptible dont il est dit qu’elle ne peut hériter du Royaume des Cieux (1 Co 15, 50). Prenez donc modèle sur la Pureté de Jésus qui côtoyait la corruption sans se salir, et ne trouvez pas sans cesse des excuses à votre péché. La corruption a toujours été et sera toujours la corruption et si, humainement, vous lui trouvez des circonstances atténuantes, vous n’avez pas à en faire état mais plutôt à y porter remède ! N’oubliez pas la phrase de l’Évangile : « Que si ton œil droit (…) et si ta main droite (sont) pour toi une occasion de péché, arrache-(les) et jette-(les) loin de toi » (Mt 5, 29-30). Sachez donc ne point vous faire les défenseurs ou même les adeptes de quelque forme de corruption que ce soit.

Par la prière et l’oraison, chassez de vous le mal et vous verrez que la Grâce peut modifier la nature, car lorsque le mal que vous lui croyez inhérent en a été chassé, vous devenez de nouveau des individus sains. N’oubliez pas que le mal vient de l’intérieur de l’homme (Mc 7, 14-23) et que qui ne consent aux tentations ni ne les écoute ne saurait être considéré comme pécheur.

Apprenez à refréner vos désirs mauvais, vos pulsions mauvaises et vos emportements, apprenez à chasser les mauvais sentiments et à ne nourrir en vous que paix et charité. Que vos anges gardiens vous y aident efficacement et qu’ils gardent toujours Jésus et Marie présents dans votre cœur.

          + Vos frères dans la Joie de l’Assomption