Message du 22 avril 1985





Bien chers frères,

Comme il est difficile pour des parents d’apprendre que leur enfant est atteint d’une cruelle maladie que votre médecine moderne ne peut parvenir à vaincre !

Quel découragement, quel gouffre, soudain, lorsqu’ils voient le fruit de leur chair condamné à une mort prochaine ! Tous leurs projets d’avenir sont réduits à néant, et, souvent, la dépression prend possession de leur esprit et de leur corps et ils ne désirent même plus lutter… Cependant, la force de la vie aidant, ils tentent l’impossible médicalement pour sauver leur enfant.

Frères, si vous êtes de ces parents éprouvés, et si vous désirez conserver un comportement humain sage, pensez à votre Père du Ciel, Lui qui vous a confié Son bien le plus précieux : qu’a-t-Il permis que vous en fissiez ? Et que vous a apporté ce Fils, de surcroît ? En subissant la Mort, Il vous a donné la Vie ! Le Père est-Il intervenu ? Il fallait que la Parole s’accomplît…

Lorsqu’un enfant est très gravement malade, il est vrai que vous devez tenter l’impossible pour le sauver, mais votre attitude – aussi bien envers l’enfant qu’envers votre Père du Ciel – doit rester digne et sage !

Qu’avez-vous fait au Ciel, clamez-vous, pour qu’il vous arrive pareille épreuve ? Le Ciel est profondément juste et Il sait que l’origine de la maladie est souvent le péché. Mais qui a péché ? Vous ne pouvez pas toujours le savoir ni le déterminer. Aussi, que cela ne vous tourmente pas. À moins que vous ne dussiez remettre de l’ordre dans votre vie – démarche que votre Père du Ciel considérerait avec satisfaction… Votre enfant a-t-il reçu le Baptême, vécu chrétiennement, assisté régulièrement à la Sainte Messe et reçu les autres Sacrements ? S’il en est ainsi, que votre attitude reflète d’abord la confiance. Remettez entre les mains de Dieu le Père la santé de votre enfant : confiez-Lui son avenir et suppliez-Le que Sa Volonté soit faite – et non la vôtre – parce qu’Il agira toujours pour le mieux. S’Il permet que votre enfant vous quitte, soyez certains que c’est parce qu’Il le destine à un avenir plus important, au prix de votre sacrifice et de votre souffrance. Peut-être encore veut-Il vous faire prendre conscience de l’existence de la Vie du Ciel et vous forger une vie spirituelle plus forte – ce qui, jusqu’ici, ne vous a guère préoccupés… « Il y a d’autres façons de le faire ! » rétorquerez-vous, indignés.

Frères aimés, les Desseins de Dieu sont impénétrables, mais nous pouvons vous assurer qu’ils sont justes et bons. C’est vous qui considérez toujours la mort comme un châtiment, parce que vous êtes privés de la présence physique de vos aimés. Si vous connaissiez la Vie du Ciel, il n’en serait pas ainsi !

Regardez Jésus, le Christ. N’est-Il pas mort pour accomplir de plus grandes choses encore ? N’est-Il pas Ressuscité et Présent parmi vous par Son Esprit d’Amour, de Charité, de Pauvreté, de Vérité, de Lumière ? Présent réellement dans l’Eucharistie ? Combien Il a souffert pour les hommes et combien Sa Mère a souffert comme vous ! Mais Tous Deux ont eu confiance. Marie a vécu dans Son Cœur et dans Sa chair toutes les étapes de la Crucifixion et l’horreur de voir Jésus inerte entre Ses bras. La Mise au Tombeau fut une étape bien douloureuse encore, mais songez, frères, à la Résurrection !

Cependant, parfois, Dieu permet la guérison, répondant aux appels désespérés et aux prières des parents dans l’angoisse. Afin que Sa Gloire soit manifestée, Il guérit et apaise. Marie, la Très Sainte Mère de Jésus, vous a rappelé à la rue du Bac à Paris qu’Elle est Médiatrice des Grâces et qu’Elle accorde beaucoup à qui implore Son aide dans la foi. Que ces moments de crise vous rapprochent de Dieu, chers frères aimés. Qu’ils vous redonnent l’humilité si vous l’avez jamais eue et vous soient l’occasion de vous rapprocher du Ciel et de frapper à la porte du Père.

Si Dieu permet que vous gardiez votre enfant, tout symptôme disparaîtra et il sera libre de nouveau dans votre monde. S’Il ne le permet pas, il sera libre dans le nôtre.

N’hésitez pas à prier, à supplier Dieu que seule Sa Volonté s’accomplisse. Implorez Marie et conduisez votre enfant dans les lieux qu’Elle a favorisés de Sa Douce Présence. Elle saura vous montrer combien Elle est une Mère pour vous !

De telles épreuves seraient abominables si elles n’avaient pour objectif de modifier votre vie. Vous devez en sortir différents quelle qu’en soit l’issue, sinon votre souffrance n’aura servi à rien. Ne désespérez pas, ne vous affolez pas, ne pleurez pas ! Vous heurteriez votre enfant…

Combien ces moments d’attente sont vécus intensément dans l’amour ! Cela peut vous donner une idée de ce que devrait être ce sentiment au sein d’une même famille. Parents qui êtes dans l’épreuve, votre vie de couple ne s’est-elle pas modifiée ? Ne découvrez-vous pas à travers vos multiples sacrifices le véritable amour, le vrai partage ? N’oubliez-vous pas la chair au profit de la tendresse ? vos apartés au profit de votre enfant ? Quelle merveilleuse « trinité » vous vivez alors !… Ne donnez-vous pas à cet enfant encore plus d’amour, comme si sa dernière heure sur terre était déjà venue ? Ne vous extasiez-vous pas quand chaque matin, au réveil, vous voyez encore ses paupières s’ouvrir et sa bouche, avec un sourire innocent, vous souhaiter le bonjour ? Et chaque matin avant cette épreuve, tout cela vous paraissait normal… Pensiez-vous alors à remercier le Seigneur ?

Ah ! frères, quelle leçon Dieu ne permet-Il pas que vous receviez dans la souffrance, la maladie et même la mort ! Puisse votre âme s’en trouver élevée et affermie dans sa foi. Et si votre enfant part, soyez prêts à l’accepter comme Marie a accepté de voir livrer Son Fils. Confiez-vous à Elle ! Son amour apaisera vos angoisses et le déchirement de votre cœur. Confiez-Lui votre enfant car Elle ne peut vous refuser Son aide.

Restez en paix, parents qui êtes dans la peine ! Que le Seigneur vous guide dans vos démarches et vous inspire Sa Vraie Sagesse. Changez de vie et aimez en vérité.

+ Vos frères, qui vous aiment