Message du 8 septembre 1984





(Nativité de Notre-Dame)

Bien chers frères,

Comme elle est difficile à vivre, la parole d’Évangile de ce soir : « Si ton frère commet une faute, va, reprends-le… » (Mt 18, 15-20) ! Le Seigneur, en effet, vous veut tout amour. C’est en faisant la paix en vous et, pour cela, en vous plaçant sous Sa Très Sainte Protection et celle de Sa Sainte Maman – et en vous consacrant à Leurs Deux Cœurs – que vous parviendrez à l’affinité avec le Ciel. L’arme de l’état de Grâce vous protège contre les mauvaises pensées qui viennent heurter les murs de votre conscience, et vous apaise. Restez fermes avec vous-mêmes et découvrez les vertus qui plaisent au Seigneur. Puis, empressez-vous de les mettre en pratique avant d’aller frapper à la porte de votre voisin pharisien…

Le dialogue entre les hommes n’est pas suffisamment fraternel, car le monde est beaucoup trop corrompu. Les cœurs souffrent de cette corruption et réagissent par l’agressivité – même à des paroles qui se veulent affectueuses… Observez les enfants qui répondent à leurs parents avec arrogance et passion, haine et irrespect, alors que ces derniers n’ont qu’un seul désir : leur éviter des embûches, des erreurs, des déceptions et des souffrances. L’homme parle de moins en moins avec son cœur. C’est parce qu’il ne veut plus suivre Jésus et Sa Très Sainte Mère, alors qu’avec Eux, il serait à l’école de l’Amour : les sentiments sont vrais, les paroles sincères et bien accueillies, la prolixité bannie, le calme de rigueur. Suivez Leur exemple ! Sachez rester silencieux et parler seulement lorsque cela est nécessaire.

Si votre frère, votre voisin vous causent des problèmes, ne commencez pas par en parler avec une troisième personne et à juger de leur attitude, à les critiquer, à les détruire : chacun croit toujours avoir raison, et celui ou celle qui vous agresse pense aussi être dans son droit. Soyez fermes et courtois : allez chez lui ou chez elle, restez souriants sans vous montrer arrogants, parlez avec franchise et amour et insistez sur les sentiments qui vous lient – amour, affection, respect, admiration, etc. Parlez à l’autre de lui-même et restez tout petits ; laissez-lui la parole et écoutez-le attentivement car ses propos vous expliqueront son comportement. Mettez-le à l’aise et ne répliquez jamais par l’agressivité ou par la violence et l’autoritarisme irraisonné de celui qui s’emporte. Il faut être à l’écoute et ne laisser passer en vous que l’amour.

Si vous avez été déçus par cette personne, ne la jugez pas, ne la méprisez pas, ne la rejetez pas ! Comme il est triste, frères, de voir des amis, des connaissances se séparer à cause de propos acerbes, d’emportements momentanés et si vite regrettés… Et pourtant, l’épine a été enfoncée et il est difficile de l’extraire de la place où elle s’est logée : chaque parole violente a agi comme un marteau et parfois comme une masse. Jésus a saigné à chaque coup de marteau : symboliquement, ces coups représentent toutes les blessures, toutes les vexations, toutes les tortures qui Lui ont été assenées et que, chaque jour, l’homme assène à l’homme. Frères, priez :

Ô Jésus ! combien Vous avez souffert
Afin que soient retirées les échardes et les épines
Si fortement enfoncées par le marteau de la haine,
De l’agressivité et de la violence,
Et que soient ainsi pardonnés
Les sentiments vils ou mesquins
Qui ont animé ces actes !

Soyez francs dans l’amour : c’est ce que vous demande Jésus. Faites preuve de tact et d’intelligence lorsque vous abordez avec vos interlocuteurs des problèmes délicats. Laissez-les s’exprimer, cela vous éclairera sur leur ouverture d’esprit : vous comprendrez s’ils sont favorables au Seigneur et à Sa Douce Maman ou s’ils rejettent Leur existence, et pour quelles raisons. Petit à petit, par votre exemple et votre conversation, vous pourrez dévoiler le grand Mystère de la foi et la douceur incomparable de la Présence Eucharistique et de la vérité de l’échange spirituel entre nos deux mondes. Frères, priez encore :

Ô Seigneur, donnez-nous la Vérité
Et affermissez la foi
De tous les hommes de la terre
Afin que la superstition soit détrônée,
Que les faux prophètes soient chassés,
Et que sonne un nouveau chant de joie
À l’aube de l’ère qui verra, sur la terre,
Une véritable fraternité et un véritable amour
Dans l’Esprit Saint.

 Courage et confiance sont les deux vertus que nous vous recommandons. Soyez fidèles à l’Église en suivant le Souverain Pontife et n’oubliez jamais que si vous ne pouvez agir sur les êtres directement par le dialogue, vous pourrez le faire efficacement par la prière, car à Dieu rien n’est impossible !

Que la médaille miraculeuse* vous protège des assauts du Malin qui s’acharnera sur vous au rythme de votre progression spirituelle. Regardez votre médaille et dites la prière lorsque vous êtes en tentation : alors, vous serez délivrés.

 Vos frères dans la Paix

 

* Médaille de la Chapelle de la rue du Bac à Paris. Voir message du 8 septembre 1986.