Message du 22 septembre 1984 (I)





Bien chers frères,

Écoutez les paroles du Maître, car Il est Celui qui s’est livré pour vous. Lorsque vous goûtez une immense joie, n’éprouvez-vous point de plaisir à rayonner autour de vous de ce sentiment et à le transmettre à vos parents, à vos amis, à vos connaissances, afin qu’ils partagent eux-mêmes cette joie ? Lorsque, au contraire, vous éprouvez une grande peine, ne ressentez-vous point le besoin de vous confier à ces mêmes personnes ou à un prêtre ? La peine redonne à l’homme le cœur de l’enfant. Plus rien n’existe au monde lorsqu’un cœur est triste et c’est à ce moment, dans la souffrance intérieure, que l’humain devient humble et recherche un appui.

Malheureusement, tous les êtres n’ont pas un parent ou un ami à qui confier leur peine, et, souvent, ils se replient sur eux-mêmes. Alors, Satan, les voyant seuls et tristes, s’attaque à leur âme pour la pousser à la révolte et à la violence, au découragement et au suicide…

L’être humain a cela de merveilleux qu’il ne se définit et ne se sent véritablement vivre qu’en présence des autres. La plupart des hommes ne sont pas appelés à vivre seuls – et à tout centrer sur leur personne. Ils sont appelés au partage au sein d’un foyer et à l’éducation de leurs enfants.

Même dans la solitude la plus pesante, prenez conscience, chers frères, que nous, qui sommes auprès du Seigneur, vous communiquons notre amour et vous aidons à vivre dans la foi. Chassez de votre âme ces doutes qui vous poussent à bannir nos influences comme réelles car le Seigneur d’abord, puis la Très Sainte Vierge, la Cour Céleste tout entière et ceux que vous appelez vos chers défunts du Ciel ne doivent pas être pour vous des absents mais des présents, seulement invisibles à vos yeux de chair. Croyez et vous verrez vos préjugés disparaître, car ces présences se manifesteront à vous dans la Paix de l’Esprit Saint et vous serez réconfortés et comblés de joie !

Vous vous sentez las, faibles, en proie aux tentations du monde : nous vous en supplions, doux amis, tournez-vous vers le Seigneur, vers Marie, vers vos frères du Ciel ! Donnez à votre ange gardien l’alarme afin qu’une armée céleste vous soit envoyée comme protection. Comme vous êtes faibles face au péché ! Comme les habitudes néfastes sont profondément ancrées dans votre esprit, suscitant inlassablement les mêmes pensées, les mêmes désirs, les mêmes actions, les mêmes paroles ! Le cycle infernal des tentations assaille votre âme et vous retombez, misérables, entre les griffes du Démon… C’est pour cela que vous devez vous protéger des tentations et ne point les rechercher. Vous devez fuir comme la peste toute occasion de pécher, toute fréquentation mauvaise, car vous n’êtes pas encore assez forts pour vous défendre, et votre âme salie souffre lorsqu’elle a cédé…

L’âme en état de Grâce respire à pleins poumons l’air pur du Ciel et vit, joyeuse, en présence du Seigneur, qui la soutient et la nourrit. Mais l’âme qui s’éloigne du Seigneur pour un regard malsain, une curiosité déplacée, une parole d’orgueil ou de colère, un acte d’égoïsme ou de violence, ah ! frères, combien elle noircit rapidement ! Les ténèbres s’emparent d’elle comme le feu d’une feuille de papier blanc, et, à l’image du papier qui brûle et se recroqueville, l’âme pécheresse se consume dans le mal, perdant toutes ses chances de s’épanouir un jour si elle ne se décide à changer de vie et à demander pardon au Seigneur. Alors, elle se replie sur elle-même, se cache du Seigneur, qu’elle envoie en exil hors de la demeure qu’elle Lui offrait jusque-là, et, dans son accès de folie, elle ouvre sa porte à tous les démons… Eux qui connaissent ses faiblesses l’influencent, agissant sans retenue sur son imagination dont les débordements l’enracinent de plus en plus profondément dans le péché. Et, de loin, Jésus contemple cette âme bien-aimée entraînée dans le remous de ténèbres, Impuissant face au libre arbitre de l’homme qui se perd. Saura-t-il, cet homme, lutter contre le courant qui l’entraîne et nager jusqu’à la chaloupe lancée pour le secourir ? Saura-t-il apercevoir la main tendue de son Sauveur et la saisir ?…

Lui vient-il à l’idée de se tourner vers le Seigneur, vers Marie, vers un saint ou vers son ange gardien dans la tempête, que déjà la main du malheureux est saisie. Encore faudra-t-il qu’il veuille bien se laisser hisser dans le bateau qui l’entraînera hors des ténèbres ! Car l’âme pécheresse éprouve un plaisir tout particulier à savourer son péché et, lorsqu’elle est dans le mal, elle s’y délecte de plus en plus à mesure que le Démon l’asservit davantage pour la dominer totalement. Ce sont les âmes pures et sensitives qui sont les proies recherchées de Satan. C’est pour cela qu’elles doivent se protéger sans cesse de son influence en restant fidèles au Seigneur en tout et partout. Elles vivront alors une paix intense et un bonheur inouï. Les souffrances du corps sont peu de chose comparées à celles de l’âme pure ravie par le péché. Que l’Armée Céleste vous vienne en aide, chers frères en Jésus-Christ !

Puisque vous aimez confier vos joies et vos peines à votre entourage afin d’apaiser votre âme d’un surplus d’allégresse ou de tristesse, pourquoi n’allez-vous pas aussi spontanément vers le prêtre, envoyé de Dieu sur la terre, pour soulager votre âme de ses imperfections et demander le pardon si nécessaire à la purification et à une vie meilleure ?

Ne vous sentez-vous pas revivre après une bonne confession ? N’avez-vous pas l’impression de revêtir, comme après le bain, le vêtement pur, le vêtement nouveau ? de vous être lavés dans le Sang de l’Agneau ? Car une fois de plus, bien chers amis, ce qui fait la vérité et la supériorité de la religion catholique sur toutes les religions, c’est l’Amour, le Véritable Amour qui se donne et pardonne, et la certitude qu’il existe un Père aimant qui n’attend qu’un geste d’humilité de la part de Ses fils pour les accueillir. Cette humilité et le repentir qu’elle implique ne trompent pas le Père, car il ne suffit pas, à la fin de la vie humaine de s’écrier : « Mon Dieu, mon Dieu !… » pour se voir lavé de toutes ses fautes. Il faut se mettre au diapason du Ciel, aspirer de toute son âme aux vertus des plus grands saints, et jeter sur soi un regard franc et honnête en reconnaissant combien méprisable apparaît la vie qui a été la sienne. C’est à cette condition que vous comprendrez les bontés du Père.

+ Vos frères dans l’Espérance