Message du 31 juillet 1985





Bien chers frères,

Lorsque vous vous posez des questions sur votre avenir, ne cherchez point la réponse ailleurs que dans votre propre cœur.

Si vous êtes sincères avec vous-mêmes, vous vous rendrez compte que personne ne doit ni ne peut décider pour vous. Lorsqu’il s’agit de s’engager dans une voie ou dans une autre, avancez à pas prudents et soyez raisonnables. Analysez minutieusement vos désirs et vos aspirations, vos actions et vos réactions. Interrogez votre être intérieur, à qui le Père a donné le discernement lorsque le cœur est sincère et aimant, dépourvu de mauvais sentiments et désireux seulement de faire la Volonté de Son Dieu.

Votre âme est comme une colombe prisonnière qui cherche désespérément à atteindre le Ciel et ne peut y parvenir avec aisance, retenue par le monde charnel et les attaches matérielles. Ah ! frères qui êtes en recherche, que ce message guide vos pas en vous suppliant de n’interroger que vous-mêmes ! Chacun d’entre vous a une voie, une personnalité et des aspirations différentes et il est difficile de choisir, malgré les conseils des uns et des autres… Si des personnes se rapprochent dans les liens du Mariage parce qu’elles n’ont jamais envisagé la vie autrement, si d’autres choisissent le célibat, si d’autres encore s’unissent à Dieu par le Sacerdoce, ayant été « appelées », certaines ont du mal à faire un choix définitif et à mourir à une vie pour renaître à une autre.

Lorsque Dieu aide une âme à découvrir sa voie, Il la laisse passer par une série d’épreuves et de souffrances qui peuvent être plus de nature spirituelle que matérielle. Cette âme a l’impression de ne plus rien apprécier sur la terre : elle éprouve comme un mal de vivre tout en désirant vivre plus que tout d’une vraie vie. Elle ne sourit plus lorsque le monde sourit, elle ne parle plus lorsque le monde parle, elle se nourrit de peu, n’appréciant plus les nourritures de la table. Elle ne prend plus de plaisir à se trouver en la compagnie de ses connaissances de la terre ni à se mêler à leurs activités. Elle recherche la solitude ou l’exceptionnelle compagnie de quelques personnes qui comprennent ses tribulations. Elle se plaît dans la nature sans en apprécier vraiment ce que le commun des mortels en apprécie. Elle désire être utile mais se sent profondément oisive ; elle a l’impression continuelle de perdre son temps dans le monde, au milieu d’êtres humains qui deviennent à ses yeux comme des marionnettes ou des robots. Elle voudrait crier son amour pour Dieu et l’existence du Ciel et des créatures célestes mais elle ne le peut point. Elle voudrait tout construire mais elle pense ne pas en avoir les moyens. Elle entrevoit la lumière du Ciel, que bien peu d’humains sur la terre entrevoient, et, pour cela, elle paye la rançon des nombreuses Grâces qu’elle reçoit. Car cette souffrance spirituelle n’est pas, chers frères qui doutez, négative. Elle est le signe que l’âme est travaillée par Dieu, qu’elle est modelée, polie, affinée et plus sensibilisée à la compréhension du Monde Divin.

Il y a également le monde extérieur qui attaque l’âme dans son amour-propre : le qu’en-dira-t-on, le désir de vivre une vie « normale » dans le monde et de ne pas passer pour un être « à part ». N’écoutez pas, amis, les propos diffamatoires des personnes qui calomnient à longueur de journée leurs frères.

Spirituellement, les seules personnes qui soient susceptibles de vous donner un avis sont les prêtres de Dieu, mais vous seuls êtes désignés par Dieu pour prendre votre propre décision. Dieu n’aime pas donner des ordres en dehors de Ses propres Commandements, qui sont universels. Dieu n’aime pas forcer les êtres humains à s’engager dans une voie particulière, car il existe de nombreuses voies qui, choisies délibérément, peuvent être toutes aussi bonnes les unes que les autres : une vie de famille vécue chrétiennement peut être tout aussi agréable aux yeux de Dieu qu’une vie religieuse, à condition de donner priorité aux devoirs qu’implique cette voie : entente et pureté du couple, et éducation chrétienne des enfants. Mais Dieu a aussi besoin de représentants sur terre et Il regarde agréablement tous Ses fils et toutes Ses filles qui Lui consacrent leur vie entière dans le respect et l’amour de Lui, la pureté et la joie de Le servir.

Dieu est votre Père à tous et Il est bon. Il saura mettre sur votre chemin des signes, des indices, qui vous permettront de faire votre choix, frères qui cherchez désespérément et êtes trop pressés et las de votre incertitude.

N’oubliez pas que la fatigue physique ou intellectuelle peut agir sur votre état d’âme et provoquer en vous des éclipses douloureuses. Acceptez ces états et offrez simplement cette souffrance à votre Père du Ciel.

Amis, vous nous êtes si chers et nous sommes si proches de vous ! Nous sentons que l’amour que vous nous vouez et celui que vous vouez à votre Dieu et à Sa Très Sainte Mère est si grand que nous aimerions apporter à votre âme meurtrie la paix et la sérénité. Ne vous laissez pas entraîner dans la tentation et conservez l’état de Grâce que nous chérissons en vous. Ne soyez pas désespérés ni impatients. Dieu ne récolte pas en un seul jour les fruits du grain qu’Il a semé dans une âme. Il conduit progressivement l’âme à ressentir Son Appel ou Sa Volonté. Pour cela, Il lui permet de vivre différentes épreuves, différentes situations au cours desquelles elle peut elle-même se tester et faire la part des choses. La voie dans laquelle elle ressent une paix totale, sans réticence aucune, est la bonne. Voilà comment se manifeste l’« Appel » de Dieu. Cet Appel peut s’effectuer vers la vie religieuse tout comme il peut s’effectuer vers la vie laïque. Il importe seulement de laisser Dieu agir en soi et de renoncer à toute volonté propre.

N’oubliez pas que les choses du Ciel seront toujours jugées avec mépris par la plupart des êtres humains, même ceux qui vous touchent de très près. Le renoncement, la mortification, la souffrance, le retrait du monde, la prière, l’oraison, sont souvent jugés comme des pratiques anormales et morbides par la société des hommes. Mais comment rejoindre Dieu sans prendre sa croix et Le suivre ? Chacun de vos gestes, chacune de vos paroles, chacune de vos pensées ne devraient-ils pas d’abord être sanctifiés avant d’aller à Dieu ? Voir Dieu en tout être, voir en toute chose l’expression de Sa Grandeur, vivre pour Dieu, par Dieu, en fonction de Dieu, et puiser chaque minute de sa vie dans la Vie Divine, n’est-ce pas ce à quoi chaque chrétien, religieux ou laïc, devrait aspirer ?

Mais vous n’êtes encore que des tièdes, amis de la terre, et nous ne pouvons que vous encourager à rester davantage en compagnie de Dieu à chaque instant de votre vie. Sa Très Vénérable Maman vous y aidera, vous qui L’aimez tant. Les anges et les saints que vous aimez, et qui sont sensibles à votre soif de spiritualité, vous apporteront le calme et la paix dans vos tribulations intérieures.

Priez, surtout priez ! Ne laissez pas le Démon s’insinuer en votre âme par le biais du doute car vous ne devez plus douter : vous avez trop reçu ! Priez pour ne plus douter, le Seigneur vous exaucera. Satan aime vos âmes en recherche, frères qui vous posez des questions : il veut les dégoûter de Dieu ! Tantôt il excite en vous les appétits terrestres les plus vils pour vous faire chuter, agissant sur votre imagination en période de fatigue, et ensuite il vous démoralise en vous faisant contempler votre bassesse, tantôt il provoque en vous la nuit spirituelle afin que le doute accable votre âme. Mais votre amour pour Jésus, le Christ, et pour Marie est si fort qu’il vous permet de vaincre l’obscurité et de vous faire recouvrer la paix.

Observez autour de vous les différentes voies, sensibilisez-vous aux différents problèmes qui s’y posent, pensez à la manière de les résoudre, réfléchissez sans précipitation. Des signes vous seront donnés, que vous devrez saisir en leur temps. Ne soyez pas inquiets et évitez les idées fixes, dirigées par le Prince des Ténèbres. Restez des observateurs attentifs et vigilants. Courage, frères, nous vous transmettons tout notre amour et l’amour et le soutien de vos aimés du Ciel.

+ Vos frères dans la Paix