Message du 15 octobre 2019





Mon cher fils,

Vous ne m’oubliez pas et j’en suis très touchée.

La vie spirituelle est toujours fluctuante. Elle passe par des hauts et des bas, et les personnes qui vivent dans le monde sont sujettes à beaucoup plus de tentations que celles qui vivent dans les monastères, bien que ces dernières puissent les ressentir avec tout autant de virulence.

Notre-Seigneur, mon fils, ne s’attarde point sur nos faiblesses et sur nos péchés dès lors que nous en ressentons de la honte et sommes prêts à nous en accuser auprès d’un prêtre. Car ce sentiment, il n’y a que l’humilité qui puisse nous le faire ressentir, et notre Divin Maître aime l’humilité. Cependant, il attend de nous que nous fassions de même puisque nous arrêter sur nos faiblesses et nos péchés, c’est aussi écouter la voix du Démon, qui n’a pour seul et unique but que de nous déstabiliser et de nous décourager, de tenter de nous convaincre que nous sommes des moins que rien, que nous sommes bannis du nombre des élus. Et après la tentation, que le Diable met tout son zèle à attiser, c’est l’humiliation, qu’il cherche à entretenir en nous coûte que coûte.

Mon enfant, n’est-il point naturel que l’Adversaire vienne vous assaillir et vous décourager, vous et votre frère spirituel ? Pensez à la mission que Notre-Seigneur vous a confiée à tous deux et sachez conserver le cap au milieu des tempêtes. Je ne puis que vous y exhorter. La météo ne peut pas rester toujours au beau fixe sur cette Terre. Il n’y a qu’au Ciel que cela est possible.

Ne vous appesantissez point sur vous-mêmes, et, lorsque l’un ou l’autre se voit victime de ses faiblesses, saisissez sur le champ la main que Notre-Seigneur vous tend, relevez-vous et ne tardez pas à dire à Dieu que, malgré votre indignité, vous l’aimez plus que tout. Il saura votre sincérité. L’Autre tentera de vous persuader que vous n’êtes que des hypocrites, que Jésus en a assez de vous relever, que vous ne valez pas grand-chose et que votre démarche de pardon peut attendre, mais ne l’écoutez pas. Tout cela n’est que fadaises. Confessez-vous au plus vite auprès d’un prêtre !

Notre Divin Maître vous aime inconditionnellement, et, s’il vous a confié cette œuvre, c’est pour que vous la meniez à bien jusqu’au bout et que vous la transmettiez à ceux et celles qui sauront la poursuivre.

Seul Dieu a le droit de juger de votre honnêteté. Le monde s’extasie devant les toiles de tel ou tel « grand » peintre, devant les poèmes ou les romans de tel ou tel « grand » écrivain, devant les théories de tel ou tel « grand » homme de science, devant les victoires de tel ou tel « grand » général ou la politique de tel ou tel « grand » chef d’État, tous nommés dans les dictionnaires et les encyclopédies, tous étudiés dans les écoles et les universités. Pourtant, si vous découvrez leurs biographies, vous y trouverez aussi leurs faiblesses, leurs petitesses, leurs infidélités, leurs perversions… Paradoxalement, cela n’a que peu d’intérêt pour les biographes, car l’œuvre de ces hommes ou de ces femmes est tellement exceptionnelle et tellement lumineuse, que tous leurs défauts et leurs péchés se voient engloutis dans cette lumière. Qu’il en soit de même pour vous !

Si des êtres humains sont capables de ne pas juger d’autres êtres humains à cause de la grandeur de leurs œuvres, comment n’en serait-il pas de même avec Notre Seigneur ? Tendez donc, chaque jour, mon fils, à la sainteté, et, si vous tombez, gardez courage, car notre Maître ne s’attarde pas sur les faiblesses et les péchés des hommes qui l’aiment : la lumière de sa Croix les a déjà tous engloutis. Continuez d’œuvrer pour lui, avec lui et en lui, et allez toujours de l’avant. C’est cette œuvre qui importe avant tout, c’est le message et non le messager ou son frère spirituel, qui n’en sont que les vecteurs !

Courage, mon enfant ! Votre humble servante, qui vous accompagne depuis le départ, ne vous fera point défaut.

Que Notre-Seigneur et notre sainte Mère vous protègent et vous bénissent, mon cher fils, vous et votre frère spirituel.

Madre Teresa de Jesus