Message du 1er août 2018





Bien chers frères,

Que font les personnes qui aiment les chiens, s’intéressent à eux, lisent nombre de livres spécialisés sur ces animaux et décident d’en adopter un ?

Elles mettent en pratique tous les conseils éclairés qu’elles ont recueillis, et font même parfois « dresser » leur animal avec autorité par un maître-chien. Alors, le résultat est des plus impressionnants : le chien, en effet, est amené à acquérir tout un ensemble de comportements qui le font paraître plus intelligent aux yeux de son entourage. Il obéit à son maître ou à sa maîtresse, et participe plus harmonieusement à la vie familiale et à la vie sociale.

S’il sait donner la patte ou jouer à la balle, il sait se bien comporter en société, ne pas aboyer lorsqu’il faut garder le silence, ou, au contraire, donner l’alerte si c’est nécessaire. Il apprend à obéir, à ne pas voler de la nourriture, à ne pas boulotter la paire de pantoufles neuves de son maître ou les escarpins de sa maîtresse, à garder la maison en l’absence de ses habitants.

Mais certains chiens accèdent aussi parfois à une véritable « profession » : à l’issue de dressages spécialisés, ils sont alors capables de guider des aveugles, de suivre les traces d’un bandit, de trouver de la drogue ou des truffes, et même, aujourd’hui, de déceler chez l’humain certaines maladies comme le cancer bien avant les médecins.

Ces dressages prennent du temps et demandent aux maîtres-chiens de l’autorité et du courage, et aux chiens eux-mêmes un investissement considérable, mais ces animaux sont volontaires et ne rechignent pas devant l’effort. Ils sont aussi régulièrement récompensés par ceux qui les dressent. À la fin, chacun ne peut que s’extasier devant le résultat obtenu…

Mais vous, chers frères, qui prétendez aimer les enfants et vous intéresser à eux, qu’en est-il des vôtres ? Comment accueillent-ils les paroles que vous leur adressez ? Êtes-vous satisfaits de l’éducation que vous leur donnez ? Vous, les pères, qui êtes les détenteurs naturels de l’autorité, vous obéissent-ils ? Savez-vous les encourager, les récompenser mais aussi les sanctionner ?

L’obéissance – qui se définit comme soumission à une autorité – semble en voie de disparition dans vos sociétés qui se veulent policées, aussi bien dans les familles qu’à l’école et dans les milieux professionnels. Et pourtant, lorsqu’il y est question de jeux – jeux de société ou jeux de ballon – les règles y sont étonnamment toujours respectées, et l’autorité des arbitres en général acceptée.

Ce dont nous voulons vous entretenir ce soir, c’est du comportement de vos enfants à l’église pendant la sainte messe – à l’exception des enfants de ceux que vous appelez les « intégristes », qui, vous devez le savoir, savent se tenir dans les lieux saints et ont un comportement exemplaire au moment de la consécration et de l’Eucharistie.

Lorsque le centurion s’adressa à Jésus au sujet de son serviteur paralysé et souffrant, le Maître lui proposa de se rendre chez lui. Mais le centurion lui dit : « … dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : ‘Va’, et il va ; à un autre : ‘Viens’, et il vient, et à mon esclave : ‘Fais ceci’, et il le fait » (Mt 8, 5-17). Cela ne vous montre-t-il pas, chers frères, l’importance d’une autorité bienveillante et la puissance de la parole ?

Les pères doivent avoir foi dans leur parole, dans la puissance de leur autorité bienveillante, et dans l’impact que cette autorité peut avoir sur le comportement anarchique de leurs bambins : une autorité qui redresse ce qui est tordu, qui éduque à l’obéissance et à la politesse, une autorité qui pousse à reprendre ce qui a été mal fait, à réparer ce qui a été cassé, une autorité qui encourage le sens de l’effort et du travail bien fait, et complimente la bonne volonté. La parole du père, chers frères, peut transformer un enfant, même le plus rétif ! C’est pourquoi tout père doit croire à la puissance de sa propre parole.

Et Jésus loue le centurion d’avoir une foi inébranlable dans la valeur performative de sa Parole. Lui-même enseignait d’ailleurs « en homme qui a autorité. » (cf. Mc 1, 22)

Pourquoi vos enfants se comportent-ils si mal pendant la sainte messe ? Pourquoi les laissez-vous courir dans l’église, s’amuser avec d’autres enfants, éclater de rire, et même parfois crier ? Pourquoi les autorisez-vous à déranger toute une assemblée en prière sans même intervenir ? Et si vous vous hasardez à les sermonner, pourquoi ne vous écoutent-ils pas et continuent-ils de plus belle ? Parce que vous, les papas, ne savez plus exercer votre autorité sur vos enfants.

C’est pourquoi nous aimerions vous faire savoir ou vous rappeler que les animaux eux-mêmes se comportent mieux avec leurs petits que vous ne le faites avec les vôtres. Les loups, par exemple, affirment constamment leur autorité sur leur progéniture au sein de la meute depuis la naissance jusqu’à l’âge adulte, et les louveteaux sont entraînés à acquérir de bons réflexes et à lutter pour trouver leur place.

Au sein de toute famille, comme au sein de toute société, doit régner un certain ordre – ordre qui, à cause du Péché Originel, ne peut être obtenu efficacement que par l’autorité. Croire que les choses puissent se passer autrement relève de l’utopie car il y aura toujours des brebis et des loups. Même au Ciel existent un ordre et une hiérarchie. Cependant, parler d’autorité ou de hiérarchie peut aujourd’hui soulever bien des polémiques. Alors précisons ici qu’il ne s’agit point de dictature, d’asservissement ou de châtiments corporels – il est important de le dire. Car si les enfants doivent impérativement être éduqués par des parents, ils ne doivent pas l’être au gré des colères d’un père alcoolique ou immature, ou des lubies d’une mère jalouse ou déséquilibrée.

Ce sont les pères qui doivent veiller à la bonne éducation de leurs enfants en appuyant, par leur autorité, les bons conseils ou les ordres donnés par les mamans, et en sachant sanctionner lorsque celles-ci ne parviennent point à le faire ou ne souhaitent pas le faire par elles-mêmes.

Les enfants désobéissants et récidivistes doivent impérativement être sanctionnés. Mais pas de façon systématique, irréfléchie et disproportionnée, pas avec violence ou emportement : il s’agit de fournir à ces enfants des explications afin qu’ils comprennent pourquoi ils ont mal agi, et de les aider à trouver des pistes pour qu’ils puissent se comporter autrement, d’une façon plus adaptée à la situation. Cependant, s’ils s’y refusent, font des caprices, des colères, ou profèrent des paroles irrespectueuses, il ne faut pas hésiter à les reprendre ni même à sévir.

Chers frères, certaines opinions psychologiques douteuses qui font de l’enfant un petit roi qu’il ne faut surtout pas contrarier de crainte de le voir développer de multiples frustrations ont aujourd’hui prouvé leur irrecevabilité. Des enfants mal éduqués, cédant à leurs pulsions et n’en faisant qu’à leur tête donneront des adolescents irascibles et irrespectueux, sans aucun goût de l’effort, et rebelles aux études et à la pratique du sport. La plupart de ces jeunes seront esclaves de leurs téléphones portables, dont les ondes dangereuses peuvent les prédisposer à des cancers du cerveau ; esclaves de la drogue, dont les effets nocifs peuvent les  prédisposer à de graves maladies psychiques ; et irrésistiblement attirés par les sites pornographiques proposés sur Internet, qui leur sont désormais si facilement accessibles et dont l’addiction est un poison tant pour leur esprit que pour leur âme.

Les chiens qui ont été dressés deviennent des animaux aimés et respectés de tous, étonnant les humains par leur savoir-faire et leur docilité. Les enfants qui ont été bien élevés et qui savent se comporter convenablement en famille et en société sont aujourd’hui admirés et loués, mais ils s’avèrent être les vestiges d’une espèce qui, si rien n’est fait pour y remédier l’en empêcher, semble bien être en voie de disparition…

« La faute à qui ? » direz-vous. « À tous ces pères qui deviennent des mamans ! » répondront certains, « qui donnent le biberon à leurs enfants et changent leurs couches, pendant que Madame, outils en mains, répare la voiture dans le garage et rejoint ensuite ses amies au club de sport pour faire un triathlon… »

« Quel cliché sexiste ! » rétorqueront les partisans et partisanes de la « libération » des femmes. Pourtant, cette réponse n’est pas dénuée de vérité, car, chers frères – et sœurs, devrions-nous sans doute ajouter… – cette tendance actuelle qu’ont les sociétés à renverser les rôles et à fausser les valeurs n’est autre qu’une manipulation du Démon !

Féminiser les hommes et masculiniser les femmes dans leur corps, dans leur esprit, dans leurs activités et dans leurs rôles est en train de porter un coup fatal à l’équilibre de vos sociétés contemporaines, avec, pour couronner le tout, la possibilité d’union entre deux hommes ou deux femmes, que l’égocentrisme va pousser jusqu’à revendiquer le droit d’élever des enfants…

Frères, comme l’équilibre de la meute de loups est fondé sur l’autorité, l’équilibre de la famille et de la société doit aussi être fondé sur l’autorité. Si vous voulez voir survivre votre civilisation et ses valeurs chrétiennes déjà bien attaquées, la morale et l’obéissance, convertissez vos cœurs, comprenez où sont les vraies valeurs et priez inlassablement pour vos chefs d’État et pour que la volonté du Père soit faite sur la Terre comme au Ciel.

Si vous persistez à vous faire les complices de ces déviations, si vous ne changez pas vos cœurs et ne vous convertissez pas, une ère s’abattra sur vos sociétés libertaires, qui les transformera par la force du glaive et du feu.

Alors, nous vous en supplions, priez, chers frères, pour que s’ouvrent vos yeux de taupes et que l’état de déliquescence de vos sociétés vous apparaisse dans toute son horreur. Que Notre Seigneur et sa douce Maman vous y aident.

+ Vos frères dans la Vérité