Message du 24 décembre 1987





MESSAGE DE NOËL

Bien chers frères,

Laissez votre esprit voguer diligemment vers Bethléem en cette nuit de Grâce où le Seigneur est né à la vie de la terre, et contemplez la Crèche avec les yeux émerveillés de l’enfant qui s’extasie.

Regardez Marie, notre Mère bien-aimée, serrant entre Ses bras attendris Son Fils, Celui qui a été donné au monde pour sauver les hommes. Quelle Grâce ! Quelle grande Grâce !

Cet Enfant, chers frères, en tout comparable aux plus gracieux des enfants de la terre, n’est pourtant pas spirituellement leur semblable. Car Il a été conçu du Saint-Esprit et donné à Marie en Son Sein afin d’y prendre chair et de s’y faire Homme. Et Marie, Sa bonne et douce Maman, L’accueille entre Ses bras aimants, tendres et attentionnés.

« Enfin, se dit-Elle, Le voici, Lui, le Tant-Désiré, le Tant-Attendu. Le voici ! Mon Dieu, merci ! »

Et notre bonne Mère rend grâce à Dieu, qui a déposé en Ses entrailles ce si précieux Joyau qu’Elle a nourri et formé de Sa propre chair. Voilà en effet, dès le commencement, la chair de Marie sanctifiée par la Présence du Verbe de Dieu en Elle ; Marie transfigurée par la Grâce dont Elle s’est vue comblée au jour de l’Annonciation ; Marie à présent éblouie par la Lumière de Dieu qui, de Son Sein maternel, vient de jaillir. Comme dans une extase, Elle ne peut détacher Son regard de l’Enfant-Dieu, qu’Elle chérit. Et Elle vous dit, à vous, chers frères chrétiens :

« Mes enfants, voici Mon Fils. Je viens de Le donner au monde. Je sais que cet Enfant est appelé le Sauveur et que Nous devrons ensemble traverser de multiples épreuves, mais afin que tous les enfants de Dieu puissent être sauvés, Dieu a voulu leur donner un Berger, un Pasteur pour les guider. Le voici ! Aimez-Le comme Je L’aime. Offrez-Lui votre confiance et suivez-Le sans sourciller, car Il sait où II va. II connaît le Chemin et II vous conduira sans détour auprès du Père. »

Combien Marie est heureuse en cette nuit sublime ! Le Ciel tout entier est présent sur la terre : les anges, les archanges et leurs principautés, tous s’émerveillent et chantent les louanges de l’Enfant-Roi. Même l’imagination humaine la plus riche ne pourrait concevoir ce spectacle céleste. Ah ! frères, que de beauté, que de joie, que de sons délicieux ! Réjouissez-vous car le Sauveur est né !

Amis qui aimez le Seigneur et désirez Lui plaire, laissez-vous subjuguer par ce doux spectacle, et laissez votre cœur s’adoucir jusqu’à se fondre en Celui du Sauveur. Laissez-vous attendrir par la grâce de l’Enfant-Dieu et donnez-Lui votre confiance. Combien de réticence nous lisons encore en vos cœurs réfractaires, en vos cœurs matérialistes, en vos cœurs sceptiques, en vos cœurs désobéissants, en vos cœurs égoïstes, en vos cœurs orgueilleux !… L’Enfant de la Crèche, chers frères, est là, près de vous, qui vous tend les bras et vous appelle à Le saisir, ce soir, entre les vôtres. Pourquoi hésitez-vous ? Ne perdez pas de temps ! Cet Enfant vous aime déjà : Il va tracer pour vous le chemin de la Sainteté. Il va vous offrir un calque de Sa Route et vous appeler à Le suivre, à marcher dans Ses pas jusqu’au Calvaire et jusqu’à la mort physique.

Pauvres amis, comme il vous semble loin cet instant, et comme, du fond de votre insouciance, vous désirez encore retarder la Rencontre ! La terre, en effet, vous séduit et vous retient, et, au lieu d’y marcher en regardant le Ciel, vous préférez oublier provisoirement la Lumière et vous lancer à corps perdu dans la conquête de la matière ! Vous en retirez, certes, des satisfactions palpables pour le corps et l’esprit, mais vous êtes-vous demandé ce qu’il advenait, pendant ce temps, de votre âme ?

Vous qui venez assister aux Messes de Minuit et que, prétendument, le métier ou la vie de tous les jours éloignent des Sacrements le reste du temps ; vous qui venez par tradition, par obligation, faites l’effort d’ouvrir votre cœur à l’Appel de l’Enfant de la Crèche. Saisissez Sa main potelée et prenez-la dans la vôtre. Baisez-la avec tendresse et plongez votre regard dans celui de l’Enfant si beau et si joyeux. Contemplez-Le et soyez attendris. Puis, à l’image de l’Enfant, superposez l’image du Calvaire : voyez le Visage de la souffrance et de la torture, voyez le Sang versé, voyez la haine des hommes et le pouvoir du Mal ! « Pourquoi ? Pourquoi, Seigneur ? » vous lamentez-vous. Parce que trop d’hommes ont refusé de suivre les Commandements de Dieu ; trop ont refusé de voir dans le Seigneur leur seul et unique Sauveur ; trop continuent aujourd’hui de se moquer de l’Enseignement de Jésus-Christ ; trop refusent de penser au Christ souffrant pour leurs propres péchés ; trop refusent de suivre le Chef de l’Église ; trop pratiquent une religion de leur cru en s’éloignant de la Confession et de la Sainte Communion ; trop se laissent séduire par les pièges du Démon !

Frères, vous avez beau vous assurer du contraire, la situation de l’Église en Europe est dramatique et ce message de Noël est un appel pressant à la foi et à la conversion de tous les peuples. Qui pourrait rester insensible en contemplant le Seigneur cloué sur la Croix par les péchés des hommes ? Qui pourrait rester insensible en contemplant Marie, en pleurs, au pied de la Croix ?

Le Seigneur vous offre de porter avec vous votre croix et de vous conduire au Ciel : pourquoi hésiter encore ? Aspirez, chers frères aimés, à la sainteté, et mettez tous vos efforts à plaire à votre Père du Ciel. Comprenez combien Marie est triste devant le spectacle de l’incroyance et de la violence à l’endroit même où Elle a donné naissance au Sauveur. Quelle peine ! Quelle grande peine !

Alors vous, amis, faites des conversions ! Parlez du Seigneur ! Annoncez Sa Naissance à ceux qui ne savent pas même ce que Noël représente dans le monde chrétien ! Donnez l’exemple d’une véritable foi résistant à toute épreuve, donnez l’exemple de la douceur et de la charité et parlez, parlez, parlez inlassablement de Dieu à qui veut vous entendre.

Si vous ne venez à la Messe qu’une ou deux fois par an, cherchez à approfondir le Mystère Eucharistique et comprenez que Dieu s’y donne à vous tout entier ! Comment ne pas venir L’y chercher aussi souvent que possible ? Comment ne pas L’y rencontrer avec passion et impatience ? S’il s’agissait d’un fiancé ou d’une fiancée, d’un parent fort chéri, n’abandonneriez-vous pas n’importe quelle activité pour aller vous précipiter entre ses bras ? Combien vous vous trouvez d’excuses lorsqu’il s’agit du Seigneur ! Combien vous prêtez au Seigneur de patience et de compréhension pour excuser votre péché ! Si au bout de deux, trois, ou quatre rendez-vous, vous vous mettiez à oublier les heures fixées par votre fiancé(e) et que vous ne vous rendiez plus sur les lieux de rencontre, votre fiancé(e) finirait vite par se lasser. Souvenez-vous des Vierges Folles (Mt 25, 1-13) ! Lorsque vous aimez, vous manifestez cet amour par des signes extérieurs de tendresse. Si donc vous aimez le Seigneur, montrez-Lui votre amour en vous rendant fidèlement sur les lieux de ce Sublime Rendez-vous d’Amour que l’on nomme « Eucharistie ». Accueillez en vous le Seigneur comme Marie L’a accueilli en Elle. Qu’Il sanctifie votre chair, qu’Il façonne votre esprit, qu’Il élève votre âme et fasse ainsi de vous de vrais fils de Dieu à Son image.

Que cette nuit de Noël vous apporte Paix et Grâce, chers frères bien-aimés. Le Seigneur est avec vous, et tous vos aimés du Ciel se pressent près de votre oreille pour vous souhaiter de joyeuses et saintes Fêtes.

Que le Seigneur vous bénisse et vous guide. Alléluia !

+ Vos Frères dans la Joie de Noël