Message du 3 août 1988





(Au messager et à ses amis)

Mon fils,

Je suis heureux de vous voir réunis de nouveau et souhaite vous communiquer quelques conseils pour ce temps de vacances.

Tout d’abord à toi, mon enfant, qui ne pries pas convenablement : tu occupes trop ton esprit à des considérations matérielles pendant ta prière et celle-ci ne s’élève pas vers le Bon Dieu et notre bonne Mère avec la force de l’amour. Certes, elle représente un sacrifice non négligeable lorsque tu n’as pas envie de te consacrer à cette activité, mais le fait qu’elle ne provienne pas du cœur la rend imparfaite.

Il faut que tu comprennes que la meilleure des relations avec Notre Seigneur et la Sainte Vierge passe nécessairement par un amour affectueux issu de la partie la plus humaine, la plus sensible de l’homme, celle qui le porte à sourire, à s’émerveiller, à souffrir, à pleurer : pleurer sur les péchés du monde et pleurer de joie devant la Miséricorde du Bon Dieu.

Je te remercie d’avoir pensé à réunir tes amis au soir de ma fête pour prier. Des Grâces vous seront accordées. Ton frère spirituel et toi devez conserver un temps de prière commune et de lecture spirituelle chaque jour, mais organiser votre journée afin de ne pas veiller trop tard le soir pour cela, car vous êtes las et vos paroles restent trop mécaniques. Mon fils, je te l’ai dit, c’est votre amour que Notre Seigneur aime recevoir. Vous aurez beau réciter toutes les prières de la terre et du Ciel, si vous ne leur donnez pas la force de l’amour, elles résonneront comme l’écho sans jamais monter vraiment vers le Ciel.

Vous savez combien j’aime vous voir réunis, mes enfants, et je souhaite que les relations entre vous restent affectueuses et pures dans la prière, la joie d’aimer le Bon Dieu, l’amitié, et le respect de chacun. Faites des efforts pour rester simples, francs et ouverts aux autres. Quant à toi, mon fils, je te demande, dans la mesure de tes possibilités, de rester disponible aux appels que nous t’envoyons. Tes amis doivent comprendre que les vacances sont pour nous la période pendant laquelle tu es le plus apte à recevoir les messages qui te sont communiqués.

Je vous conseille, mes enfants, de prendre du repos et de vous alimenter sainement, sinon, des problèmes de santé – divers selon chacun – ne tarderont pas à se faire ressentir. La plupart d’entre vous ont à présent un travail et leur rythme de vie a changé. Vous devez donc récupérer des forces physiques et intellectuelles tout autant que morales pour affronter une nouvelle année. Je vous parle comme un père à ses enfants chéris. Ne comparez pas votre vie à ce qu’a été la mienne : chacun possède sur terre une tâche différente ! Le principal est qu’elle ne vous éloigne jamais du Bon Dieu et qu’elle vous soit un moyen de rejoindre un jour notre Père du Ciel.

Appliquez-vous aux différentes vertus sans vous désespérer, sans vous décourager. Certains sont bons par nature, d’autres doivent mater leur cœur, d’autres encore doivent lutter farouchement contre de mauvaises pensées, de mauvais désirs. Soyez entre vous de bonne foi. N’accablez pas les uns pour encenser les autres. Accordez à chacun votre attention, votre amitié. Pour toi, mon enfant, apprends à découvrir tes nouveaux amis, mais conserve une relation privilégiée avec ton frère spirituel. Tu as besoin de son amitié, il a besoin de la tienne. Que Notre Seigneur bénisse une si belle amitié qui possède la force de la franchise, de la confiance et de l’affection. Louez Notre Seigneur, mes chers enfants, de vous avoir donné la vie ! Nous veillons sur vous. Vivez du Bon Dieu, nourrissez-vous de Sa Présence ! Repentez-vous de vos fautes et faites des efforts pour vivre saintement. Dans le monde moderne, le Bon Dieu aime à voir Ses enfants se bien comporter et Lui rester fidèles. Qu’il en soit toujours ainsi.

J’entends souvent les polémiques au sujet de la Sainte Église : depuis plusieurs années, cette dernière est terriblement ébranlée par les coups de boutoir du Démon. Le peuple chrétien ne possède plus la même foi dans les Vérités enseignées par Notre Seigneur Jésus-Christ, et la libération des mœurs n’est qu’une conséquence de l’effondrement de la foi.

Ah ! si les chrétiens étaient restés fidèles, si leur foi était restée solide, s’ils n’avaient pas sombré dans l’hypocrisie et succombé à l’attrait de la matière pour se jeter avec délectation entre les bras du Démon, la situation serait différente !

C’est pourquoi vous devez apporter la bonne Parole, mes enfants ! Montrez autour de vous que vous êtes de véritables enfants de Dieu par votre rayonnement et votre bonté, dans vos familles et au sein de votre petit groupe d’amis en premier lieu. Car si des imperfections et de mauvais sentiments sont causes de troubles à l’intérieur, comment voulez-vous être crédibles à l’extérieur ?

Que Notre Seigneur vous bénisse, toi, mon fils, et vous, mes chers enfants. Faites des efforts et portez à l’extérieur votre foi. Le Bon Dieu vous enverra des bouches à nourrir, des cœurs à désaltérer, soyez sans inquiétude. Restez attentifs aux appels intérieurs de la Grâce, même s’ils font violence à votre nature.

Je vous bénis ainsi que vos familles. Soyez en paix.

+ Jean-Marie Vianney, prêtre