Message du 27 juillet 1988





(Au messager et à ses amis)

Mes enfants,

Que l’Évangile soit votre unité et que ces messages regroupent les hommes autour de la bannière victorieuse du Christ Vivant ! Ne vous découragez pas dans votre mission apostolique : vous êtes des enfants du Bon Dieu et vous êtes aimés de Lui. Vous côtoierez l’indifférence et le refus, l’agressivité et l’orgueil intellectuel ou spirituel, mais n’en faites aucun cas. Priez et confiez les âmes de vos attaquants au Seigneur. Il est grand temps que les chrétiens s’unissent pour combattre le Mal et le mensonge. Mais où sont les bons chrétiens ?

Les querelles internes à la Sainte Église sont une bien vilaine image des chrétiens aux yeux du monde. Certains chrétiens se disent : « Les autres sont dans l’erreur ! » et ils combattent ceux de leurs frères qui ne pensent pas comme eux. Et les gens du monde se disent : « Ils se prétendent chrétiens, mais ils ne valent pas plus cher que les autres ! » ou encore : « S’ils se combattent pour défendre des vérités contradictoires, c’est qu’ils ne possèdent pas la Vérité ! » Si vous saviez, mes chers enfants, comme le Ciel est triste ! Chacun se bat pour la juste cause, celle du Bon Dieu, mais les chrétiens sont devenus de si mauvais avocats !

Les mentalités ont changé : sous l’influence du Diable et de ses légions de démons, les hommes sont partis en guerre contre la morale, contre la droiture, contre les vertus, contre tout ce qui fait obstacle à leur « liberté individuelle », à l’expression de leur orgueil, de leur égoïsme, à l’assouvissement de leurs sens. Car, mes enfants, le Diable est si fort qu’il est arrivé à séduire la société tout entière et à banaliser le mal sous toutes ses formes. Le faux amour, sensuel et égoïste, a ouvert les cages aux lions et renvoyé les dompteurs. Les instincts animaux des hommes, qui ne sont plus matés, s’expriment chaque jour à travers la violence, la corruption, l’impureté. Alors n’est-il pas compréhensible que, face à un tel spectacle, de nombreux chrétiens soient écœurés et désirent tout mettre en œuvre pour remédier à cette situation ? Mais le fouet claquerait-il sans cesse à l’extérieur qu’il ne ferait qu’exciter les bêtes et ne les ramènerait pas à la raison et à l’écoute du Ciel. Car le Bon Dieu n’est pas un dompteur des apparences, c’est l’âme de chacun qu’Il veut toucher.

C’est par la compréhension des choses célestes et par la pratique de l’Évangile que le chrétien chemine vers Notre-Seigneur : il ne peut y aller de force ! C’est lui-même qui doit faire violence à sa nature pécheresse pour parvenir à une authentique conversion.

Ceux qui veulent réformer de force l’humanité sont comme un médecin qui, voyant une jambe cassée, s’empresserait de la plâtrer sans en avoir rajusté les morceaux. Le malade alors ne guérit pas. Vous comprendrez donc, mes enfants, la nécessité d’un travail intérieur en premier lieu, sinon l’échec est assuré.

Quant à ceux qui ferment les yeux sur l’état actuel de la société, ils sont comme un médecin qui ne se donnerait pas la peine de radiographier un malade après une grave chute, sous prétexte que ce dernier ne hurle pas sa douleur à pleins poumons.

Vous voyez, mes chers enfants, que dans un cas comme dans l’autre, rien de véritablement efficace n’est accompli pour remédier à la situation. Imaginez à présent ces médecins en train de dialoguer entre eux : leur seule rencontre aboutirait sans aucun doute à une belle bagarre ! Le premier, trop brutal et trop empressé, ne guérit pas le mal à la racine, et l’autre, trop insouciant, néglige le traitement qui pourtant s’impose.

Mes enfants, si certains médecins des âmes ne guérissent plus en profondeur les maux dont elles souffrent, si d’autres négligent leurs devoirs, que ces messages, en rappelant à tous les chrétiens l’Enseignement de Notre-Seigneur, parviennent à remettre en place ce qui a été déplacé, à rajuster ce qui a été écarté, à recoudre ce qui a été déchiré, à embellir ce qui a été abîmé. Le véritable christianisme est si beau, si grand, et le prêtre de Dieu a un rôle si merveilleux lorsqu’il se donne sans faillir à sa tâche ! Il faut toucher les âmes ! II faut toucher les cœurs ! Commencez par vous-mêmes, mes enfants, et allez ensuite enseigner les hommes, enseigner les chrétiens : prêchez pour l’unité, l’unité dans l’Église et dans un seul Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur, dans une seule Foi, dans un seul Dieu et Père de tous.

À très bientôt, mes chers enfants. Je vous bénis.

+ Jean-Marie Vianney, prêtre