Message du 8 septembre 1991





(Nativité de Notre-Dame)

Bien chers frères,

Que chaque instant de votre vie soit vécu dans l’amour car c’est l’amour qui fait vivre le monde dans l’harmonie, et, lorsque l’amour est absent, naissent le déséquilibre, la violence et la perversion.

Ah ! comme les parents devraient se préoccuper de l’éducation de leurs enfants avec plus d’amour ! Car c’est dans les premières années que le bambin perçoit la manière dont il est aimé, et, pour faire de lui un être humain équilibré, il est nécessaire que non seulement sa mère mais aussi son père lui montrent qu’il est le fruit d’un amour authentique, et lui témoignent, chacun à sa manière, une sincère affection.

Combien de parents ne pensent même plus à s’occuper de leurs propres enfants, à les écouter, à les conseiller, à les aider ! Combien, à cause d’un travail dans lequel ils s’investissent trop ou qui les éloigne du logis familial, ne prennent plus le temps d’aimer, et laissent des étrangers prodiguer à leur progéniture l’aide et l’affection qu’elle nécessite ! Certaines mères, avares de tendresse, bénissent la télévision qui garde les enfants à moindres frais ; et certains pères tyranniques n’adressent la parole à leurs rejetons que pour leur demander de les servir, les accabler de remarques désagréables ou les envoyer faire leurs devoirs ! Jamais ils ne pensent à leur adresser un mot gentil ou à les prendre sur leurs genoux pour leur faire quelque câlin, ni ne jouent avec eux ou ne les entraînent à partager quelque activité sportive ou manuelle, alors que cela leur ferait tellement plaisir !…

C’est, en effet, par l’exemple que lui offrent ses parents, et par l’attention qu’ils lui témoignent que l’enfant peut s’épanouir convenablement dans son milieu familial. S’il voit, au contraire, que ses parents ne s’entendent pas et ne veillent pas à conserver à son égard une attitude d’écoute et de dialogue, alors, il prend peur, perd sa confiance et finit par n’entretenir avec eux que de simples relations d’obligation et de politesse.

Tous les parents doivent savoir qu’une telle carence affective risque de marquer au fer rouge toute la vie d’un enfant ! Une atmosphère familiale aimante et détendue est donc essentielle au bon développement affectif de l’enfant. Alors, parents, qu’attendez-vous pour veiller à cela ensemble ?

Rares êtes-vous, pourtant, à avoir reçu une éducation idéale et un dosage d’affection équilibré… Rares êtes-vous à ne pas souffrir, même secrètement, de différentes blessures plus ou moins visibles et plus ou moins profondes, qui sont à l’origine de bon nombre de vos difficultés actuelles : difficultés de vie commune, difficultés de caractère, vices divers, angoisses, phobies, frustrations, névroses, etc. Et vous n’hésitez pas à dire : « J’ai eu un père trop autoritaire » ou au contraire « beaucoup trop mou », « une mère trop possessive » ou « trop jalouse », « méchante » ou « peu affectueuse » ; « j’ai eu des parents trop attachés aux convenances sociales » ou au contraire « trop aveuglés par leur argent », « des parents qui ne se sont pas occupés de moi » ou même « qui ont confié mon éducation à mes grands-parents », etc.

Pour parvenir à un certain équilibre dans votre vie, vous avez parfois dû lutter farouchement contre certaines de ces séquelles accumulées depuis votre plus tendre enfance, et vous savez combien elles vous ont coûté de souffrance ! Certains d’entre vous, même, ne s’en sont pas remis et ont sombré, à un moment ou à un autre, dans la dépression, dans la débauche, dans l’homosexualité, dans la drogue, ou dans des vices d’un caractère surprenant telles la mythomanie ou la cleptomanie, pour tenter de pallier un vide affectif qu’ils ne parviendront jamais à combler de la sorte.

Parents, de grâce, ne soyez pas des égoïstes qui font endurer à leurs enfants les désagréments qu’ils reprochent à leurs propres parents de leur avoir fait subir !

Que les pères donnent l’exemple d’hommes solides, vaillants et courageux, francs et honnêtes, fidèles et affectueux, afin que leurs fils aient soif de leur ressembler ! Que les mères donnent l’exemple de femmes qui ne cherchent pas coûte que coûte à copier les hommes en tout et à fuir le milieu familial, mais qui accomplissent leur rôle de femmes au foyer, d’épouses et de mères à la perfection afin que leurs filles aient soif de leur ressembler !

Tout manque d’harmonie sur la terre quel qu’il soit n’est en fait que la conséquence d’un manque d’amour, et, si vous réfléchissez bien, chers frères, vous vous rendrez compte que toutes les pensées, toutes les paroles, tous les sentiments et tous les actes que la Sainte Église réprouve et qualifie de péchés ne sont eux-mêmes que des infractions à ce trésor dont Notre-Seigneur est venu rappeler aux hommes l’existence, et qui se nomme « amour »…

Regardez une plante : si vous la dérobez aux rayons du soleil, elle ne pourra s’épanouir ni vous donner de fleurs. Il en va de même pour les êtres humains : s’ils se dérobent à l’Amour de Dieu, qui les expose aux rayons de Son Soleil de Perfection, ils ne pourront s’épanouir véritablement ni donner de fruits de sainteté.

Laissez-vous donc, chers frères, toucher par la Grâce de Dieu, qui vous offre Son Amour, et apprenez à offrir le vôtre. Femmes, aimez votre mari ! Maris, aimez votre femme ! Parents, aimez vos enfants en restant toujours attentifs à leurs besoins, toujours attentifs à leurs demandes, et en sachant même prévenir leurs désirs, lorsqu’ils sont honnêtes, pour leur être agréables. Enfants, aimez vos parents ! Et que chacun agisse ainsi à l’égard des autres dans l’Amour de Notre-Seigneur. Alors, l’harmonie régnera dans votre famille et vos enfants seront sains, équilibrés, et avides de reproduire à leur tour dans la famille qu’ils fonderont la même perfection et le même bonheur ! (cf. Col 3, 18-20)

Que la Très Sainte Vierge vous aide dans cette tâche, chers frères aimés, et que Notre-Seigneur vous bénisse.

+ Vos frères dans la Foi