Message du 1er novembre 1992





MESSAGE DE TOUSSAINT

Mes chers enfants,

Je choisis cette fête de Toussaint pour vous parler de mon Corps Mystique, en vous demandant à tous d’éveiller votre cœur à cette dimension plénière de mon Amour.

Il n’est pas, en effet, de plus belle, de plus grande ni de plus complète relation d’amour que celle qui unit à moi tous les enfants de mon Église et qui se nomme « communion des saints ». C’est, je vous le rappelle, l’image du corps humain qui, plus que toute autre, peut éclairer pour vous ce grand mystère.

Vous êtes, mes enfants, comme les parties d’un même Corps dont moi je suis la Tête, aussi différents entre vous que ces parties diffèrent entre elles, cependant que chacune y possède sa place, son rôle et son utilité propres (cf. 1 Co 12, 12-31). 

Ainsi, vous ne devez jamais vous mépriser vous-mêmes car vous peineriez le Père qui vous a créés. Le pied se méprise-t-il parce qu’il n’a pas la même fonction que la main, ou la main gauche parce qu’elle n’a pas la même fonction que la droite ? Que chacun de vous, mes enfants, apprenne donc à découvrir son utilité propre dans le rôle et à la place qu’il occupe. Que chacun s’accepte tel qu’il est avec ses différences ou ses infirmités. Même dans la pire des situations, mes chers enfants, ne vous révoltez pas, ne me rejetez pas, mais ouvrez-moi votre cœur : je vous écouterai.

Si les parties d’un même corps ne doivent jamais se mépriser elles-mêmes, elles ne doivent pas non plus mépriser les autres, ni se laisser porter à les juger. Peut-être certaines parties du corps semblent-elles posséder une fonction moins noble ou moins active que d’autres, mais chacune d’elles possède néanmoins une fonction irremplaçable.

Sur cette Terre soumise à l’activisme et au pouvoir de l’argent, il vous est, par exemple, bien difficile de croire qu’une personne grabataire, clouée sur un lit d’hôpital, puisse être encore utile à ses frères. Mais moi, je vous le dis : elle peut toujours aimer, et, par sa simple présence, elle peut attendrir des cœurs de pierre, ébranler des bastions d’égoïsme, et susciter en eux la pitié ; elle peut aussi donner à des personnes qui peu souvent me parlent l’occasion de le faire, même si elles préfèrent, dans leur souffrance, me défier ou m’adresser quelque reproche.

Mes enfants, je vous aime tant, et vous me faites tant de peine lorsque vous vous montrez impitoyables les uns envers les autres. Vous qui êtes les membres de mon Église, les membres de mon Corps, cessez de vous juger et de vous critiquer, de polémiquer sur des questions de foi, et de provoquer des cassures au sein de mon Église à cause de moi. Je suis venu pour vous unir et pour vous rendre forts de mon amour. Mais pour cela, il vous faut d’abord aimer le Père de tout votre cœur, il vous faut m’aimer de toute votre foi, et il vous faut, dans la communion ecclésiale, vous abandonner à l’Esprit de sagesse, de douceur et de vérité que je vous ai envoyé.

Mes enfants, ne pensez plus seuls, ne parlez plus seuls, n’agissez plus seuls mais demandez-moi toujours l’assistance de mon Esprit. Soyez respectueux des choses sacrées, fervents et discrets dans la prière, profonds et obéissants dans la foi. Restez fidèles à mon Église, la sainte Église catholique romaine, qui a toujours été la seule à conserver intégralement les trésors que je vous ai donnés. Continuez de bâtir cette Église ensemble, mes enfants, et si, de temps à autre, des pans de l’édifice vous semblent chanceler sous les attaques de l’Ennemi, ne perdez pas de temps en polémiques mais cimentez vaillamment de votre foi, de votre espérance et de votre charité les pierres de ses murs.

Montrez toujours envers tous vos frères un amour immense, en prenant garde de vous laisser abuser par les hommes ignorants, qui salissent ou déforment la foi. Beaucoup, fort naïvement parfois, se laissent inspirer par les démons, même parmi mes prêtres. C’est pourquoi, je vous le dis, que vous soyez prêtres ou laïcs, exercez toujours vos activités apostoliques sous la tutelle de vos Pasteurs (1) en communion avec Rome, et non en fonction du monde ou de vos goûts personnels.

Par des confessions sincères et de fermes résolutions, purifiez-vous de tous vos penchants mauvais, de tous ces élans de votre nature qui vous poussent à l’égoïsme et à l’orgueil. Soyez tout amour, mes enfants, et, afin que cet amour soit pur de tout attachement personnel, crucifiez vos instincts, crucifiez votre amour-propre. Nourrissez-vous de mon Corps et de mon Sang, et accueillez-moi amoureusement au fond de votre cœur, qui pourra ainsi battre à l’unisson du mien, sinon il finira par se cyanoser et par ne plus aimer comme je veux qu’il aime.

Mes enfants, quelle merveilleuse communion que celle de vos cœurs amoureux battant au rythme de mon Cœur Sacré ! En moi point de colère ni de rancœur, point de désordre ni de jalousie, point de mépris ni de vanité ! En moi la paix et la joie de l’abandon, de l’acceptation, de la soumission à la volonté du Père. Que cette volonté soit vôtre, fils et filles, membres de mon Corps Mystique. Que la volonté du Père se fasse dans vos cœurs comme elle se fait dans le Ciel. Tout le bien que vous faites en mon Nom sur cette Terre se répand, en effet, comme un doux parfum, à travers le Corps tout entier. Mais s’il vous arrive de faire du mal, celui-ci se répand aussi, comme une odeur nauséabonde, à travers l’ensemble du Corps jusqu’à lui devenir source de profonde souffrance. Lorsque le pied ou la main se blessent, mes enfants, n’est-ce point, en vérité, le corps tout entier qui gémit ?

Enfin, en ce temps de Toussaint, ouvrez vos cœurs à l’amour du Monde céleste : non seulement à celui du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais aussi à celui de tous ces membres invisibles de mon Corps Mystique qui sont unis à vous dans l’Esprit Saint et forment l’Église du Ciel : Marie, ma sainte Mère, Joseph, mon père putatif, et toute la foule immense des anges et des saints, qui intercèdent pour vous inlassablement auprès de Dieu. Et je demande particulièrement à tous ceux qui n’ont point encore compris l’unité de ce Corps Mystique et la puissance de la communion des saints, établie par le Fils, vainqueur du Péché et vainqueur de la mort, de méditer ces paroles et de découvrir, à travers elles, l’immensité de l’amour dont je les aime.

Aujourd’hui donc, mes chers enfants, priez pour vos parents et amis qui se sont endormis dans la foi et vivent à présent dans les Demeures du Père. Ne doutez pas un seul instant qu’eux aussi continuent de vous aimer et qu’ils prient pour vous.

Tel est le grand message de la Toussaint : séchez vos larmes, mes enfants, car vos morts sont vivants, parties intégrantes du Corps Mystique du Fils Ressuscité. S’il vous arrive d’avoir quelque doute sur le salut de l’âme de vos aimés, ne craignez pas, mais conservez toujours une foi forte et une confiance inébranlable dans votre Sauveur. Par des messes, auxquelles vous participerez avec tout votre cœur, des prières sincères, des sacrifices consentis, et de bonnes œuvres, par une vie personnelle chaque jour plus parfaite et plus charitable pour l’amour de moi, vous toucherez mon Cœur miséricordieux, et ces âmes seront soulagées. Par la foi, l’espérance et la charité que vous exprimerez dans vos dévotions, elles seront délivrées de tous leurs tourments. Alors, intercédant pour vous plus efficacement encore, elles obtiendront à votre âme une grande paix.

Mes chers enfants, recevez, en ce jour de fête, tout l’amour de vos frères du Ciel et de vos saints anges, et la bénédiction toute spéciale de votre Sauveur et de sa sainte Mère.

Jésus

(1) Comprendre : vos évêques.