Message du 19 mai 1991





MESSAGE DE PENTECÔTE

Bien chers frères,

Restez constamment à l’écoute de l’Esprit Saint et sachez solliciter Son aide dans le doute et les difficultés.

Esprit d’Amour, Il vous enseignera combien votre Père du Ciel vous aime, et combien Il souhaite que vous deveniez des reflets vivants de Son Amour, et que vous convertissiez vos frères par votre exemple, comme la fleur s’épanouit au soleil du printemps pour ravir le regard de ses admirateurs. Car les talents que Dieu vous donne, chers amis, ne doivent pas rester inactifs. Mus par chaque tressaillement de votre cœur pour Dieu, par votre fidélité et votre persévérance, ils sont appelés à devenir non seulement les ouvriers de votre propre réforme intérieure, mais également, à travers votre exemple, des ouvriers acharnés de la conversion, ceux de l’édification de vos frères en recherche ou en quête de perfection, qui sachent buriner avec zèle les cœurs les plus rustres pour ensuite les ciseler à la dimension de la Parole de Dieu. Rien, en effet, n’est donné exclusivement pour soi. Ainsi, par la charité des uns, les autres se voient comblés, et les plus comblés heureux de pouvoir partager leur bien avec les plus démunis : leurs frères dans la pauvreté, dans la faiblesse, dans l’ignorance, dans la maladie, dans le malheur, qui partageront à leur tour tout ce qu’ils auront reçu.

Alors il est temps, amis, de ne plus vous montrer si égoïstes et de vivre davantage de cette charité qui plaît tant au Seigneur, en apprenant mieux le sens du partage : partage matériel, certes, chacun selon son état, mais aussi et surtout partage spirituel. Tout ce que vous donnerez, en effet, d’enseignement spirituel, tout ce que vous apporterez de lumière, de réconfort, de soulagement et de joie à vos frères dans l’obscurité, dans le désespoir, dans la souffrance, dans le malheur, vous sera rendu au centuple par la Gratitude de Dieu ! « Mais, direz-vous, si nous passons notre temps à aider les autres, nous n’aurons plus de temps pour nous occuper de nous-mêmes ! » Et que croyez-vous, chers amis, que soit la meilleure manière de vous occuper de vous-mêmes sinon cultiver en vous toutes les qualités que le Seigneur y a déposées afin de les mettre au service de vos frères ? Mais attention ! Il vous faut faire cela pour la plus grande gloire de Dieu, et non pas pour votre propre gloire, car vous ne seriez alors que des serviteurs inutiles. Demandez au Seigneur cette charité humble et généreuse, amis, et vous serez comblés !

Esprit d’Humilité, l’Esprit Saint vous enseignera aussi le bonheur de la petitesse et de l’effacement, et la paix que procure la victoire sur l’amour-propre. Ainsi, que vous soyez moqués, critiqués, montrés du doigt, accusés, que l’on dise faussement toutes sortes de vilaines choses sur vous, vous vous trouverez armés d’une telle sagesse que vous direz, à l’exemple de Notre Seigneur sur la Croix : « Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23, 34).

Restez, chers frères, intègres en tout, car la moindre erreur commise sensibilise tout votre être aux attaques du Malin et aussi à celles de vos frères : s’il vous est arrivé de voler ne serait-ce qu’une fois un fruit à l’étalage, le Démon saura toujours rappeler ce fait à votre âme sensible, et si, un jour, vos frères vous traitent de voleurs dans une tout autre circonstance où vous serez innocents, vous aurez tendance à vous emporter parce que vous vous souviendrez que, dans le passé, vous avez été capables de commettre un tel acte. Gardez-vous donc de pécher et vous serez en paix !

Sachez aussi pardonner immédiatement à vos ennemis et ne leur souhaiter jamais aucun mal, quoi qu’ils aient pu faire contre vous ou contre l’un des vôtres : la méchanceté déplaît tant au Seigneur ! Le méchant est un être qui souffre au fond de lui-même parce que son cœur n’a pas assez d’amour pour parer aux attaques du monde extérieur. Alors, ce cœur saigne et, pour se libérer de sa douleur, il cède à la colère, à la violence, à la rancœur, à la jalousie… Ah ! s’il avait la sagesse et la simplicité, ce cœur meurtri, de goûter à l’Amour du Seigneur, il deviendrait tellement doux et tellement bon que sa douleur disparaîtrait bien vite !

Esprit de Sagesse, l’Esprit Saint vous enseignera le discernement afin que vous ne tombiez point dans les filets du Démon, qui attire tant et tant d’âmes assoiffées de puissance, de richesses et de jouissances terrestres.

Ne vous laissez pas séduire, chers amis, par tout ce qui flatte vos sens ou votre orgueil, et accomplissez votre devoir d’état en tout, sans chercher toujours à savoir ce que cela va vous rapporter ou de combien cela va vous faire grandir. Regardez toujours la distance qui vous reste à parcourir jusqu’à la perfection et non point celle qui vous sépare en sainteté de vos frères imparfaits. Si cette distance vous paraît toujours grande, n’en éprouvez aucune inquiétude : c’est que vous êtes dans la bonne voie ! D’ailleurs, le véritable saint se sent toujours tellement petit qu’il ne pense pas même à se mesurer ! Que nul d’entre vous ne se juge jamais arrivé au sommet car ce serait la preuve incontestable d’un manque de discernement.

Lorsque vous vous lancez dans l’étude d’une langue, à peine commencez-vous à balbutier quelques mots que déjà vous êtes fiers de vous ! Et il vous suffit de quelques années d’études pour que vous prétendiez parler « couramment » ! Cependant, pourriez-vous vous exprimer avec la même aisance dans le domaine économique, politique, médical ? Sauriez-vous discuter avec des physiciens ? avec des ingénieurs ? Tentez de le faire et vous découvrirez les limites de vos connaissances. Alors, vous serez obligés d’en convenir : même dans votre propre langue, tant de domaines vous sont inconnus ! II en va ainsi de la spiritualité et de la perfection : plus vous « progresserez » et plus l’immensité de la perfection vous paraîtra hors de portée. Il est bien connu que plus un éclairage est fort, plus les imperfections paraissent au grand jour !…

Esprit de Simplicité, l’Esprit Saint vous enseignera à rester des enfants afin que vous compreniez par le cœur les Mystères de Dieu, et que vous sachiez par le cœur les faire connaître à vos frères. Le faux esprit souffle aujourd’hui sur le monde, esprit factice et compliqué, aimant à contredire et à polémiquer, à faire valoir ses droits, et à prétexter un manque de tolérance chez les hommes qui veulent rester intègres, pour imposer à tous un « amour » libertaire et dangereux. Ne vous laissez pas prendre dans ses pièges, chers amis !

Lorsqu’un sportif désire gagner une compétition, il n’hésite pas à s’entraîner et à mener une vie rigoureuse, et personne ne le blâme. Au contraire, chacun l’admire et le loue. Mais lorsqu’un enfant de Dieu désire « gagner » son Ciel en devenant plus saint, lorsqu’il mène volontairement une vie chaste et droite et qu’il acquiert, avec l’aide de la Grâce, une certaine sagesse, il est regardé comme une bête curieuse : on se méfie de lui, on s’interroge sur sa normalité… Ah ! frères, combien le monde est ignorant des choses du Ciel et combien il faut être petit pour les comprendre ! Or, le monde ne souhaite qu’une chose : grandir, paraître, briller, jouir. Comment voulez-vous qu’il vous comprenne si vous allez à contresens de ses valeurs ?

Frères, nous vous en conjurons, n’écoutez pas la voix du monde ! Écoutez celle de l’Esprit Saint, celle de Dieu, celle de vos anges gardiens, auxiliaires de Dieu, et celle de vos frères du Ciel qui, dans ce même Esprit, vous appellent au Bien. Qu’en cette Pentecôte le Seigneur vous donne de ressentir plus encore la force de Son Esprit, et que, par elle, Il renouvelle la face de la terre ! Amen.

Que le Seigneur et Sa Très Sainte Mère vous bénissent en ce jour de Grâce.

+ Vos frères dans la Joie de Pentecôte