Message du 1er janvier 1986





                                                                                                        (Au messager et à ses amis)

Mes enfants,

Le Ciel tout entier se joint à moi pour vous souhaiter, à l’aube de cette nouvelle année, une vie sainte et une foi sans nuages. Soyez des fils et des filles du Bon Dieu tous les jours, et ne laissez pas le Démon briser les beautés que votre Père du Ciel a construites en vous.

Vous manquez de souplesse et de tolérance entre vous. Votre cœur se cabre et vos idées se figent dans des jugements que seul le Démon peut vous inspirer. Vous interprétez mal les attitudes de vos frères, vous vous montrez froids, agressifs, arrogants ; vous vous faites du mal, vous vous faites souffrir de ne point vous accorder alors que telle est la Volonté de votre Père ; vous pratiquez mal votre foi dans la vie de tous les jours. Ne vous a-t-il pas été dit que la sainteté commençait par la recherche de la perfection dans les moindres actes, paroles et pensées de la vie quotidienne ?

Pourquoi juger sans cesse vos frères et interpréter mal leur comportement ? Pourquoi vouloir à tout prix leur prêter des pensées mesquines qui ne sont en fait que le reflet de votre pauvre âme tourmentée par le péché ? Soyez tout amour et tout sourire ! Sachez apprécier ce qui vous est offert avec cœur et remercier. Ne vous montrez pas perpétuellement insatisfaits alors que vous devriez vous sentir comblés. Ne vous regroupez pas entre vous pour formuler critiques et attaques, mais, au contraire, pour chanter les louanges des dons de chacun. Combien il est bas, alors que le Seigneur met tout en œuvre pour faire votre bonheur, de vous retirer en vous-mêmes avec les démons pour complices et d’écouter la voix de la méchanceté et de la critique facile, la voix de ceux qui sont et seront perpétuellement insatisfaits car ils se sont séparés de Dieu !

Mes enfants, ne vous laissez pas entraîner dans de tels pièges du Tentateur alors que vous avez en vous tous les éléments pour bien réussir votre vie spirituelle. La vie en communauté n’est pas chose facile. Ne soyez pas jaloux entre vous. Au contraire, sachez apprécier les qualités des autres et les copier ; quant à leurs défauts, sachez les haïr et en retirer pour vous-mêmes une leçon. Voyez comme les faiblesses des autres sont pénibles à supporter ! Voyez comme le Démon vous pousse à les détecter et combien parfois il les grossit dans votre esprit afin de provoquer votre énervement ou votre colère… Le Démon n’aimant pas non plus les qualités, il tente aussi de démolir celles des autres à vos yeux en vous susurrant : « Cette personne se comporte ainsi pour se faire remarquer ! Elle est trop pieuse ! Ce n’est pas naturel, c’est de l’hypocrisie ! »

Soyez conscients du fait que dès que vous êtes en compagnie, les autres deviennent plus ou moins le miroir de votre âme : si vous semez la froideur, ne vous étonnez pas de voir un sourire s’effacer chez votre frère. Si vous semez l’intolérance, ne vous étonnez pas de rencontrer l’agressivité. Si vous semez la haine, ne vous étonnez pas de vous voir rejetés. Si votre bouche est amère et remplie de fiel, si vous vous emportez facilement, si vous n’êtes pas doux et charitables, bons et affectueux, vous sèmerez le désordre et la guerre sur votre route, et tout ne sera ensuite que destruction et désolation. Les amitiés les plus solides s’écrouleront, l’intimité la plus parfaite sera brisée par votre faute. Sachez donc écouter la voix des anges, de notre Bonne Maman du Ciel et de notre Père, qui nous a donné tout Son Amour en envoyant Son Unique Fils Jésus-Christ pour nous sauver.

Ne vous laissez pas emporter par des mouvements d’humeur même s’ils vous semblent justifiés. Semez l’amour en acceptant sans murmurer l’agressivité de vos frères. Parlez peu et priez beaucoup. Laissez votre amour-propre de côté et ne lui permettez pas d’atteindre votre cœur car aussitôt, tout votre être réagit et se révolte. Si votre cœur saigne parce que vos frères vous attaquent mauvaisement, trouvez du secours auprès de Dieu et dans quelque tâche matérielle charitable.

Mes enfants, pourquoi êtes-vous si peu enclins à apprécier les qualités des autres ? Copiez-les donc et, à votre tour, vous serez appréciés ! Pourquoi voyez-vous la liberté dans l’insoumission et dans l’accomplissement de votre volonté propre ? Si un mode de vie vous est conseillé par Notre-Seigneur, si des recommandations vous sont faites au sujet de certaines tentations à fuir, de certaines situations à éviter, de certains lieux à ne pas fréquenter, de certaines musiques à ne point écouter, ce n’est pas pour vous ennuyer ou vous rendre ronchons !

Faites preuve d’une once de compréhension et croyez que nous ne recherchons, dans le Ciel, que votre bien. Notre tâche est de vous aider à vivre saintement et à prier et louer le Seigneur le mieux possible. Notre fidélité et notre Amour ne sont-ils pas la preuve de cela ?

Je vous dis : « Ne faites pas ceci car c’est mauvais pour votre santé spirituelle. Vous risqueriez de tomber en tentation et de céder au péché ! », et vous, vous vous empressez de le faire parce que vous désirez être libres… Mes pauvres enfants, vous faites souffrir Jésus ! Vous faites pleurer la Sainte Vierge qui est votre Maman tellement attentionnée ! Vous laissez entrer un petit démon dans votre âme et il vous souffle : « Cela n’est pas grave ! Quelle conséquence crois-tu que cela puisse avoir ? Vis donc dans le monde, fais comme les autres et tu seras normal ! Va au cinéma, regarde la télévision, lis les derniers romans, danse sur des musiques modernes, tiens-toi au courant, sors de ta coquille !… »

Et la société tout entière court à sa perte : cela commence par des actes anodins, et, une fois que l’Esprit du Mal a pénétré en vous, une fois que le Grappin vous tient, vous ne pouvez plus vous débarrasser de lui. Vous ne confessez plus des péchés qui vous paraissent véniels comme l’envie, la jalousie, la colère, la paresse, quelques accès d’orgueil, de vanité, de gourmandise en ces temps de Fêtes. Il n’y a plus pour vous de péchés en dehors de l’impureté, de l’adultère et de la violence – et encore… Qui va aujourd’hui à confesse pour avoir trop mangé, et gloutonnement ? Qui va à confesse pour s’être montré désagréable envers son frère ? Qui prépare sérieusement sa confession et entre dans les détails comme le Seigneur l’attend ? Qui est réellement peiné d’avoir offensé le Seigneur et sait réellement s’humilier afin de compenser ce manque d’amour qu’est le péché ?

Le péché prend parfois des apparences trompeuses : ainsi peut-il se trouver aussi dans des choses qui semblent belles parce qu’elles attirent les regards mais qui sont en fait remplies de sensualité, ou dont la beauté n’est qu’extérieure. Sachez réfléchir, mes enfants, réfléchir sans cesse et écouter la voix des anges, messagers du Seigneur, et des saints qui sont vos protecteurs et intercèdent pour vous dans le Ciel auprès de Dieu.

Que ce message de Nouvel An soit un message d’Amour et d’incitation à la prière et à la réflexion. Laissez le Ciel vous guider. N’extériorisez pas les fruits de vos méditations dans des gestes de joie trop exaltés, car telle n’est pas la démarche d’humilité que le Seigneur vous a enseignée. Au contraire, restez discrets, et que ce soit dans votre vie de tous les jours que vos frères remarquent les fruits de votre enrichissement spirituel. Ne vous comportez pas en enfants gâtés à qui tout est dû, ne soyez pas sans cesse insatisfaits, ne vous critiquez pas les uns les autres et ne formez pas entre vous des clans ! Oui, mes enfants, renoncez aux vanités du monde et écoutez le Ciel ! Si vous désirez plaire au Seigneur en cette nouvelle année, faites-en une sainte année, et vous attirerez à vous les Grâces les plus merveilleuses et les plus abondantes.

« Priez, Mes enfants, priez, car la victoire n’est pas facile ! Soyez bons et aimez-vous ! » : tel est le message de votre Bonne Maman du Ciel. Et si vous voulez le secret du Paradis, le voici pour conclure : Priez la Sainte Vierge avec tout votre cœur et toute votre foi. Demandez-Lui de vous garder fidèles à Jésus et à Son Église et de vous conduire un jour au Ciel. Voilà ! Que le Seigneur Tout-Puissant vous bénisse et moi, Son dévoué serviteur, je vous bénis au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

+ Jean-Marie Vianney, prêtre