Message du 1er novembre 1989 (I)





MESSAGE DE TOUSSAINT
(Au messager et à ses amis)

Mes chers enfants,

Méditez dans votre cœur les Béatitudes et prenez de bonnes résolutions pour votre vie spirituelle. Qu’après ces temps de tiédeur vous recouvriez une ferveur sans pareille.

Ne soyez pas des orgueilleux et apprenez à vous humilier, surtout lorsque vous avez fait du tort à votre prochain. Sachez reconnaître vos erreurs et sachez aussi tout mettre en œuvre pour vous amender en semant dans votre cœur des graines de douceur, de bonté et de compassion. Changez votre cœur de pierre en un cœur aimant pareil à celui de Jésus. Changez votre esprit de convoitise, de jalousie, de concupiscence en un esprit nouveau, remodelé dans l’Esprit Saint. Soyez simples, et que toutes vos idées soient en accord avec le Ciel.

Vous ne savez pas saisir votre chance de progresser ensemble dans la joie. Il est toujours quelque élément nocif pour vous troubler et vous faire sombrer dans le doute, dans la peine, dans la déception, dans l’énervement, dans la colère, dans la curiosité, dans l’impureté, dans l’intransigeance, dans les jugements bassement humains. Mes chers enfants, soyez du Ciel et conservez votre cœur à l’unisson des lyres et des cithares qui charment ici nos sens spirituels et ravissent nos âmes.

En cette Fête de Toussaint, je vous redis notre grand amour, et vous exhorte à une prière plus fervente en faveur de vos frères du Ciel. Nous aussi prions pour vous et veillons sur vous. Nous souhaitons que vous ne considériez pas cet échange subtil qu’entretiennent nos âmes comme une illusion mais bien comme une relation concrète et réelle, source d’enrichissement et d’épanouissement spirituel.

Formez votre cœur à l’amour, mes enfants. Apprenez à donner et à apporter de la joie. N’aimez-vous point lorsque vos frères vous accordent quelque attention particulière ? N’aimez-vous point lorsqu’ils vous font un présent ? Alors sachez vous-mêmes faire présent d’un cœur aimant et empli de vertus chrétiennes solides et de bonnes résolutions. Que la Communion des Saints, en ce jour, soit complète et que nos cœurs et nos âmes s’unissent dans un amour toujours plus parfait pour Notre-Seigneur.

Ne vous attardez pas sur les choses sans importance et surtout, n’y trouvez point motif à querelle. Vous avez une tâche importante à accomplir dans la conversion des âmes pécheresses : vous avez été appelés par Dieu pour faire mieux connaître la Communion des Saints à vos frères. Pour cela, vous devez vous montrer doux et charitables et votre amitié doit être prise en exemple. Évitez toute forme d’emportement, surtout en public, et, lorsque vous êtes entre vous, évertuez-vous à toujours trouver un terrain d’entente. Qu’il ne soit plus question de goûts et de couleurs, d’éducation, de principes, de préférences, mais avant tout d’amour. Apprenez à découvrir la vision céleste des choses, celle qui apprécie tout, admire tout, fait louange de tout, qui relève le faible et enrichit le pauvre, qui embellit la laideur et nourrit l’affamé, qui toujours reste égale dans le plus grand amour. Car il n’est rien de méprisable aux yeux de celui qui aime.

Si l’on vous attaque, si l’on vous critique, si l’on vous énerve, si l’on vous ennuie, si l’on vous dérange, si l’on blesse votre amour-propre, si l’on s’en prend à vos points faibles, si l’on se moque de vous, si l’on abuse d’autorité à votre égard, si l’on vous montre du doigt, si l’on ne vous aime pas, si l’on vous ignore, si l’on vous humilie, si l’on vous rabaisse, si l’on vous fait mal, invitez Jésus à souffrir avec vous et conservez le sourire. Combien vous êtes encore prompts à l’emportement, à la colère, aux paroles agressives, à la rancœur, aux accès d’orgueil, de fierté et d’égoïsme !

Mes chers enfants, n’éveillez point les petits démons qui sommeillent en votre cœur depuis le Péché Originel. Ils sont tous là, prêts à vous entraîner dans toutes sortes de fautes plus graves les unes que les autres. Faites la paix en vous. Ce temps doit être le temps de la paix. Notre Seigneur habite seulement les cœurs doux et paisibles : soyez donc à l’image des agneaux et restez fidèles à Sa Parole.

Vous n’écoutez pas suffisamment les conseils que je vous ai prodigués ces derniers mois et votre foi s’en trouve ternie. Vous devez reconquérir le temps perdu en vous exerçant, outre la prière et l’oraison, à la lecture spirituelle. C’est elle qui fera progresser votre âme et la nourrira de nobles sentiments. Laissez-vous toucher par l’appel de la Grâce. Laissez aller votre tendresse et libérez votre cœur de tout ce qui empêche votre amour de se manifester davantage.

Alors, vous vous sentirez transformés, vous vous entendrez murmurer des paroles de gentillesse, d’encouragement, de remerciement, de félicitations, et vous verrez se dessiner sur le visage de votre prochain un sourire de reconnaissance, de joie et d’amitié. Vivez cela entre vous et vous aurez moins de mal à le vivre ensuite à l’extérieur.

Soutenez-vous, car les temps ne sont pas faciles et le Démon rôde autour de vous pour vous faire chuter. Il a repéré la lumière de votre demeure et cherche différents moyens de l’éteindre. Restez sur vos gardes. Il est prêt à utiliser non seulement des moyens spirituels mais aussi des moyens matériels. Éloignez donc de vous toute source de péché et restez francs entre vous. Humiliez-vous dans les tentations et restez unis dans une amitié sans nuage.

Que vos professions respectives ne vous accaparent pas plus que nécessaire, sinon, mes chers enfants, votre vie spirituelle et votre santé finiront par s’en ressentir. Ne vous considérez pas comme des personnes indispensables : ce que vous ne pourrez pas faire, d’autres le feront à votre place. Contentez-vous d’accomplir votre devoir du mieux possible mais ne cherchez aucunement à vous créer des obligations. Ne rejetez pas les moments de repos auxquels vous avez droit. Au contraire, sachez les savourer et les offrir à Dieu. Lorsqu’un édifice nécessite plusieurs colonnes pour le soutenir, aucune d’elles n’est superflue, chacune est nécessaire : si donc vous devez être un certain nombre pour effectuer une tâche, veillez toujours à ce que ce nombre soit respecté et mettez tout en œuvre à cette fin.

Si vous désirez plaire à Notre-Seigneur, œuvrez pour le Monde Spirituel. Reposez votre esprit et exercez votre corps ; élevez votre âme vers votre Père du Ciel et priez, faites oraison, lisez des livres spirituels, préparez-vous ensemble à aider vos frères. Parlez souvent de Dieu. Élevez votre âme vers le Ciel et nous vous inspirerons les plus belles pensées. Aimez la Sainte Vierge et ne négligez pas votre Rosaire. Réparties en plusieurs bouquets spirituels offerts tout au long de la journée à notre Mère, vos dizaines combleront Son Cœur de Maman.

Tous vos défunts vous offrent les plus belles fleurs des jardins du Ciel. Aimez-les, priez pour eux. Ils sauront vous le rendre au centuple. Tous les saints que vous aimez se joignent à moi pour vous envoyer tout leur amour et toute leur affection en Notre-Seigneur.

Je vous bénis ainsi que vos familles et vos amis.

+ François de Sales, prêtre