Message du 29 décembre 1987





(Au messager et à ses amis)

Mes chers enfants,

Soyez réceptifs à l’Amour de Dieu et cherchez toujours à le mettre en pratique dans votre vie quotidienne. Ne perdez pas de temps à juger et à démolir, comme le font la plupart des hommes, mais aimez vos frères et aspirez à une très grande sainteté. Je suis auprès de vous et, voyant vos efforts, je viens vous apporter mon soutien et ma prière. Je suis heureux que vous soyez de ces jeunes qui désirent en tout plaire au Seigneur et à la Sainte Vierge, et qui défendent avec acharnement l’Enseignement de Notre-Seigneur Jésus-Christ, perpétué à travers notre Sainte Mère l’Église. Mais vous devez comprendre ceci :

L’homme est comme un pied de vigne planté dans la bonne terre. Tant qu’il ne reçoit que des sels minéraux, de l’eau et du soleil, il se développe harmonieusement ; mais lorsqu’il se laisse assaillir par une maladie, c’est toute la vigne qui peut rapidement être atteinte. C’est pourquoi le vigneron doit rester vigilant et intervenir à la moindre alerte. Dans cette société humaine en proie à la plus cruelle des maladies, qui s’attaque non seulement au corps et à l’esprit mais aussi à l’âme, vous vous étonnez que le Grand Vigneron que l’on nomme Dieu n’intervienne point d’une manière spectaculaire pour mettre fin à la corruption et anéantir le mal. Dieu peut, certes, intervenir matériellement s’Il le veut, mais, ayant envoyé Son Esprit Saint, c’est par l’Esprit qu’Il préfère se manifester aux hommes : un remède extérieur ne serait, en effet, que d’une utilité provisoire. Le véritable remède s’adresse donc à l’esprit de l’homme qui, de plus en plus, se laisse aliéner par le matérialisme et les tentations de toutes sortes sous l’emprise du Démon. Le Diable est très fort, vous savez, et il faut à chaque instant que vous pensiez à vous protéger de son influence, qui peut être si pernicieuse.

Lorsqu’un pied de vigne est malade, c’est de l’intérieur que vient le mal : si donc l’homme refusait le mal, l’existence du mal n’aurait plus aucun sens ! Satan, en effet, se nourrit des mauvaises pensées et des mauvaises actions des hommes, ce qui signifie que si les hommes le repoussaient systématiquement, il se verrait enchaîné loin d’eux et seul Dieu aurait pouvoir sur les âmes.

Cependant, le pied de vigne malade, par son exemple infâme, corrompt les autres pieds de vigne, et vous vous demandez, mes chers enfants, comment sauver vos frères de l’emprise de ce mal. Tout d’abord, priez afin que les hommes redeviennent réceptifs à la Parole de Dieu. Ensuite, faites connaître l’Évangile et le Christ d’une façon honnête et avec beaucoup d’amour. Ne copiez pas ces faux prophètes qui vont de maison en maison pour effrayer leurs frères en leur parlant d’un Dieu qu’ils ne connaissent pas. Ah ! mes enfants, si vous connaissiez la grandeur de la Miséricorde de Dieu, vous comprendriez bien vite que toutes leurs paroles ne sont que fadaises ! Restez les amis du Ressuscité et montrez dans votre vie que vous croyez à cette Résurrection qui nous a sauvés. Je renierais l’enseignement que j’ai transmis à mes ouailles si je vous disais qu’il ne faut pas craindre le Bon Dieu. Au contraire, il Le faut adorer avec le plus grand respect et s’incliner devant Sa Face. Il Le faut craindre pour les péchés que vous commettez et qui vous éloignent si vite de Lui, comme la maladie de la vigne se propage dans tout le cep jusqu’à la moindre brindille. Il faut aussi prendre conscience de cet Amour si puissant et si pénétrant de Dieu qui, lorsqu’Il a touché une âme, désire qu’elle soit toute à Lui, même dans les petits détails de la vie de tous les jours.

Mes chers enfants, commencez par expérimenter sur vous-mêmes le remède dont je viens de vous parler. Éloignez vos mauvaises pensées par la prière et par le jeûne. Soyez plus disponibles pour les autres, et vous qui avez la chance d’avoir reçu un peu plus que certains, sachez donner encore davantage, car tout ce que vous donnerez fait partie du remède apporté au monde par Dieu pour vaincre la grave maladie de Sa vigne. Chaque cep se doit réformer intérieurement avec l’aide du Vigneron et tout mettre en œuvre avec le plus grand amour pour réformer les autres. Ce n’est que lorsque le remède a atteint jusqu’à la moindre radicelle et jusqu’à la moindre brindille que le pied est sauvé.

Si donc un chrétien refuse un simple point de la sainte morale de l’Église, celle que défend le Saint-Père avec tant d’insistance, c’est que l’esprit de contestation se trouve encore en lui et qu’il ne possède pas encore la lumière. En effet, pour que l’Esprit Saint guide une âme, il faut que celle-ci Lui soit totalement abandonnée dans l’humilité la plus grande et que l’obéissance à la Sainte Église soit chez elle une vertu de tous les instants.

Soyez de ceux qui combattent, mes enfants, avec les arguments de l’amour, et qui font de nombreuses conversions dans le véritable Esprit. Craignez l’esprit du Mal comme la peste, et sachez le déceler dans toute manifestation d’orgueil, d’amour-propre, dans toute pensée impure acceptée, dans tout acte égoïste. Commencez, entre vous, par vous témoigner une charité plus parfaite. Sachez faire plaisir au détriment de votre propre volonté, sachez plaire à Dieu en tout. Cependant, ne vous écartez pas de Sa Divine Volonté pour vouloir satisfaire en tout vos frères car, alors, vous feriez fausse route.

Mes enfants, allez dans la Paix et dans la Joie de Noël. Bientôt commencera une nouvelle année. Je viendrai de nouveau m’adresser à vous. En tout, gardez confiance dans votre foi et aimez le Seigneur et la bonne Vierge Marie.

Je vous bénis, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

+ Jean-Marie Vianney, prêtre