Message du 31 décembre 1987 (I)





(Au messager et à ses amis)

Mes chers enfants,

Soyez heureux car Notre Seigneur vous aime. Afin de Lui plaire davantage, je m’en vais vous donner quelques conseils pour l’année nouvelle.

Vous savez comment est né Notre Seigneur et pourquoi le Bon Dieu L’a envoyé sur terre. Il est venu pour sauver les âmes de l’Enfer et leur ouvrir les portes du Paradis. Mais, afin que Son action sur elles soit efficace, il faut d’abord qu’elles apprennent à se tourner vers Lui.

Ah ! mes enfants, ouvrez donc votre cœur à l’écoute de la Parole de Dieu ! Lisez plus souvent les Écritures Saintes, et aspirez de tout votre cœur à imiter ceux que Notre Seigneur a choisis pour être auprès de Lui en Paradis. Les saints ont toujours été des êtres insatisfaits qui ont su, cependant, jeter sur le monde un regard amoureux : insatisfaits de leur propre personne face à l’idéal de perfection auquel ils souhaitaient atteindre, insatisfaits de voir leur nature humaine si imparfaite continuer de décevoir Notre Seigneur malgré les Grâces qui leur étaient données, insatisfaits enfin de découvrir, au fil des mois et des années, la corruption du monde, l’orgueil et la méchanceté de l’homme qui se détourne du Bon Dieu. Mais cette insatisfaction, qui aurait pu les rendre tristes et les décourager, les poussait au contraire à redoubler de zèle devant la tâche à accomplir. Pour cela, ils prenaient exemple sur Notre Seigneur et suivaient, chacun à sa façon, une ou plusieurs de Ses saintes vertus. C’est ainsi que, selon leur position géographique et sociale, leurs tâches ont pu être si différentes et leurs vies si dissemblables.

Mais vous savez bien, mes chers enfants, que Notre Seigneur est en tout resté leur Guide, et que Son Amour a toujours éclairé leur vie. Pourtant, certains de ces saints du passé n’auraient pas pu vivre les uns à côté des autres tant leurs missions différaient parfois. Notre Seigneur a préféré qu’ils fussent éloignés les uns des autres afin que leur esprit ne fût pas porté à la critique ou à la jalousie. Ainsi pouvez-vous – et même devez-vous – les prendre tous comme exemples puisqu’ils ont su rayonner de l’Amour de leur Sauveur et mettre en pratique Son divin Enseignement.

L’une des vertus les plus chères à Notre Seigneur, et que chaque saint a su vivre à sa mesure, est la vertu de renoncement. C’est d’elle que je m’en vais vous parler. Renoncer signifie faire abstraction de sa volonté charnelle pour laisser place à la Volonté de Dieu et à elle uniquement. C’est ainsi qu’il est dit dans le Pater : « Que Votre Volonté soit faite sur la terre comme elle l’est dans le Ciel ». Mes enfants, ces messages vous l’ont déjà expliqué (1), vous êtes comme des ampoules électriques recevant du courant, et Notre Seigneur vous laisse le choix de votre rayonnement. Certains désirent ne briller que faiblement de l’Amour du Christ : leurs âmes ne sont que de lamentables veilleuses que l’Époux n’apercevra pas lorsqu’Il viendra, et qui se perdront dans la nuit des ténèbres. D’autres sont de véritables feux, des brasiers d’amour où le courant divin entretient les vertus les plus belles. Lorsque l’Époux viendra, Il apercevra de très loin leur éclat et les conduira hors de la nuit vers la Grande Lumière, à jamais.

Il est aussi un autre aspect du renoncement : celui qui, pour faire progresser l’âme vers Dieu et la préparer à L’accueillir, se prive volontairement de certaines douceurs terrestres. Le corps, se voyant ainsi malmené, se révolte parfois en poussant l’homme à l’envie, à la gourmandise et aux désirs charnels, mais tous ces désirs sont eux aussi comme des flammes : si l’homme consent à les étouffer et cherche à y parvenir par quelque effort de volonté, la Grâce aidant si elle y est invitée, il parvient à une plus grande maîtrise de lui-même dans la chair et peut ainsi orienter ses désirs et ses pensées vers le Bon Dieu. Chacun reste juge, lorsqu’il veut progresser, des sacrifices, si petits soient-ils, qu’il peut offrir à son Père du Ciel.

Si vous saviez combien la moindre petite offrande en privation peut avoir de poids pour soulager une âme, la guérir, la sauver ! Et pourtant, presque personne ne pense à le faire… Si vous demandez toujours au Bon Dieu sans rien Lui donner en échange, Il vous considérera comme un bien piètre chaland ! Mais si vous commencez par Lui offrir chaque jour un petit sacrifice judicieusement choisi, puis deux, puis trois, ah ! combien Il vous écoutera et répondra à vos demandes ! Regardez l’ange de la crèche qui opine de la tête lorsque vous glissez une piécette dans sa corbeille : vous apportez votre offrande et c’est alors qu’il vous écoute. Ne me faites pas dire que le Bon Dieu n’exauce jamais personne s’Il n’obtient rien en compensation… Mais tout de même, vous devriez essayer ma technique : elle n’a jamais failli !

Mes chers enfants, Dieu vous aime tellement que vous pouvez tout Lui demander pour vos frères. Pensez aussi, dans cette Communion des Saints qui nous unit, à nous demander notre intercession. Comme ils se trompent ceux qui ne s’adressent qu’au Bon Dieu directement sans vouloir parlementer avec la Sainte Vierge et avec Ses anges et Ses saints ! Car c’est à travers la vie des saints de Dieu sur terre que vous pouvez découvrir le Visage de Notre Seigneur. Regardez-les donc, lisez chaque jour un passage de leur belle vie, vous qui si souvent chantez : « Je cherche le Visage, le Visage du Seigneur… » C’est là que vous Le trouverez. Ils vous apprendront à connaître Notre Seigneur, à découvrir le trésor de la Sainte Eucharistie, à vivre dans le respect et dans la crainte de Dieu, à œuvrer dans la charité et dans l’amour en restant fidèles à Sa Sainte Église. Ah ! ma pauvre Église ! Comme certains prêtres la salissent ! Comme certains chrétiens la démolissent ! Priez, mes chers enfants ! Priez la Sainte Vierge qui toujours intercède pour que triomphe la Volonté de Son Fils !

Cette année 1988 est l’aube de nombreux bouleversements dans le domaine matériel comme dans le domaine spirituel. L’esprit du « modernisme » continue de faire dans le monde de sanglants ravages. Des fidèles sont écœurés et se tournent vers des mouvements extrémistes ou vers des sectes où ne souffle pas l’Esprit de Dieu. D’autres se sentent délivrés d’une morale qui les dérange parce qu’elle ne leur laisse pas la liberté de pécher à leur aise. Le Saint-Père est hué, le Corps et le Sang du Christ sont profanés. Les femmes, qui autrefois étaient si sages et se couvraient la tête devant le Seigneur, pénètrent à moitié dévêtues dans les églises et ne restent plus guère dans leur foyer pour éduquer leurs enfants. En choisissant ainsi l’indépendance par rapport à leur mari, elles brisent l’unité du couple et le noyau familial. Il n’y a qu’à regarder la société pour observer les conséquences d’un tel état de choses. Ah ! mes chers enfants, recherchez l’unité en tout. Restez solides dans votre foi, unis dans vos amitiés, fraternels, serviables, doux, charitables. Restez purs dans votre corps et dans votre âme et que le Seigneur repose en vous. Soyez courageux devant les événements de la vie et ne considérez pas les déceptions et les contrariétés, les peines et les souffrances, comme des catastrophes ! Elles aussi font partie intégrante de ce renoncement dont je viens de vous entretenir. Offrez-les au Seigneur sans vous tourmenter.

Sachez aussi accepter et savourer les joies que le Bon Dieu vous donne et recevoir avec humilité Ses présents. Faites-en bon usage car, lorsque vous avez reçu, il faut apprendre à utiliser sans excès ni passion pour la plus grande gloire de Dieu, et il faut apprendre à donner à son tour.

Que Notre Seigneur et la Très Sainte Vierge vous protègent, mes chers enfants. Je vous remercie pour la vénération que vous me portez. Restez fidèles au Bon Dieu et je vous obtiendrai de nombreuses Grâces, mais pensez aussi aux petits sacrifices dont je vous ai parlé lorsque vous aurez des demandes à Lui adresser. Mes enfants, je vous bénis ainsi que vos familles. Qu’elles aussi se rapprochent de la véritable sainteté. Par vos prières, vous obtiendrez beaucoup pour vos aimés, n’en doutez pas ! Notre Seigneur soit avec vous toujours. Bonne et sainte année 1988, malgré des peines qui seront inévitables, mais Notre Seigneur ne les permet-Il pas pour une plus grande sainteté de Son peuple ? Courage et confiance, donc !

+ Jean-Marie Vianney, prêtre

(1) V. Message de Pâques 1983 de Vos frères dans l’Espérance, Un Souffle qui passe…, Tome 1.