Message du 3 mai 2020





Mon cher fils,    

Mets de côté tes doutes et ton sentiment d’indignité et viens me rejoindre dans ce cœur-à-cœur, sans réticence. Tu sais bien que même lorsque le Démon cherche à te nuire, à t’accabler, à te décourager ou à détruire ton espérance, même lorsque tu te sens indigne, je suis toujours là pour toi si tu veux bien m’accueillir en ton âme. Car je ne suis pas un dieu tyrannique qui veut imposer ses volontés ou asservir. Je suis le Dieu de l’amour, qui s’est fait Homme pour sauver tous les hommes en les délivrant de l’emprise du Péché et du pouvoir de la mort. Je suis le Dieu de la rédemption, qui s’est offert pour vous librement à son Père sur le bois de la Croix. Je suis le Dieu de la miséricorde, venu pour conquérir toutes les âmes que le Père a appelées à la conversion dans son incommensurable tendresse. Ces âmes, il me les a confiées pour que je m’occupe d’elles. C’est pourquoi je suis le Bon Pasteur, celui qui veille sans relâche sur ses brebis.

Ma Bergerie, c’est mon Église catholique. Elle a vu le jour avec mes Apôtres, et, après ma mort, les communautés, portées par l’Esprit-Saint, n’ont cessé d’essaimer partout à travers le monde. Depuis ma Résurrection et ma glorieuse Ascension, j’agis toujours par elle, avec elle et en elle, à travers les successeurs légitimes de mes Apôtres, à qui j’ai confié la charge d’ordonner des prêtres pour enseigner en mon nom et administrer les sacrements.

Si je rappelle cela dans ce message – dont je sais qu’il aura une très large audience – c’est parce que nombre de mes enfants remettent aujourd’hui en cause l’organisation interne de cette même Église et de sa hiérarchie sans en comprendre la valeur intrinsèque ni la dimension surnaturelle.

Son chef, mon fils, c’est le pape. Il est, nul ne doit l’oublier, le successeur de Pierre, celui-là même à qui j’ai confié les clés du Royaume des Cieux (cf. Mt 16, 19). Malgré les dires de certains, il n’est pas seulement l’évêque de Rome : il est le chef et le gardien de l’Église universelle, celui qui doit le premier rester fidèle à sa charge, et me demander inlassablement, dans la prière, la grâce d’y parvenir chaque jour de sa vie.

Avant l’avènement des médias modernes, le pape paraissait distant, reclus derrière les murs du Vatican. Il s’exprimait à travers des discours et des textes qui n’étaient reçus par les fidèles que longtemps après qu’ils avaient été prononcés ou écrits. Il était comme un mystérieux monarque, vénéré, écouté et souvent craint.

Or, le pape, par sa visibilité, a perdu aujourd’hui beaucoup de son mystère : la moindre de ses apparitions en public, le moindre de ses voyages sont connus du monde entier. C’est ainsi que certaines de ses paroles – parfois sorties de leur contexte – ou certains de ses actes se voient aussitôt disséqués, interprétés, jugés et même déformés ou dépréciés.

Je constate, en effet, que la popularité de mon pape François ne fait pas l’unanimité chez mes enfants : certains se permettent, en toute bonne foi, de le critiquer ouvertement, et parfois même de le discréditer pour des prises de position ou des attitudes personnelles qui, en fait, n’engagent en rien le Magistère de mon Église. C’est de cette confusion que provient leur trouble ou leur inquiétude. Il convient donc qu’ils apprennent à distinguer entre ce que dit ou fait le pape en son nom propre et ce qu’il dit ou fait qui engage, dans le domaine de la foi ou des mœurs, l’Église tout entière.

C’est cette même Église – leur Église et mon Église – que certains de mes enfants, en critiquant le pape, discréditent aussi, non seulement aux yeux de leurs frères dans la foi – chez qui ils sèment le doute – mais également aux yeux des ennemis de cette même foi. Et ces ennemis, ensuite, s’empressent d’accuser les catholiques de manquer de crédibilité parce qu’ils ne sont pas unis derrière leur propre chef.

Toi aussi, mon cher fils, par manque de discernement, tu t’es permis, en ta verte jeunesse, de critiquer le pape pendant un repas de famille, et tu te souviens encore que, l’espace d’un instant, je t’ai fait ressentir physiquement tout le poids de sa charge. Tu as alors éclaté en sanglots, et, le visage penché en avant dans une attitude de profond repentir, tu as vu tes larmes tomber dans l’assiette de soupe qui était devant toi…           

Par ce message, je demande à chacun de mes enfants – et tout particulièrement à ceux qui sont concernés par mes propos – de s’efforcer de rester humblement dans l’unité derrière le pape. Je leur demande aussi, plutôt que de le critiquer, de s’associer aux prières qui sont dites pour lui au cours de chaque messe dominicale et de chaque messe de semaine auxquelles ils se trouveront de participer. Je leur demande enfin de relire très attentivement la grande prière du Vendredi Saint, où tous les fidèles catholiques sont appelés à implorer leur Dieu de protéger avec amour le pape, celui que la Trinité a choisi elle-même pour gouverner son peuple, afin que, sous sa houlette, ce peuple progresse toujours dans la foi.

Contre vents et marées, malgré l’indignité de certains de mes clercs, la barque de Pierre est toujours à flot, avec pour mission de transporter fidèlement à son bord les trésors que j’ai légués à ma chère Église : la Parole du Père et les sacrements, qui donnent la Vie. En vérité, combien de tempêtes n’a-t-elle pas traversées, cette Église ! Mais j’ai toujours été là pour les apaiser, comme j’ai apaisé celle qu’ont dû affronter mes Apôtres sur le lac, croyant tous qu’ils allaient périr (cf. Mc 4, 35-41).   

Le pape, mon Vicaire, est le pasteur visible de mes brebis, et chacun de mes enfants a pour mission de l’accompagner de sa prière et de le soutenir de son amour dans la lourde charge que je lui ai confiée.

À ceux qui en doutent, à ceux qui contestent, il manque la vision prophétique sur le long terme, celle, par exemple, des trois jeunes Hébreux qui, dans l’Ancien Testament (cf. Dn 3, 1-30), s’offrirent librement aux flammes de la fournaise afin que se convertisse au Dieu d’Israël le roi païen Nabuchodonosor ; ou encore celle de tous les martyrs qui, à travers les siècles, ont donné leur vie pour l’amour de moi afin que vive l’Église.

Qu’ils me demandent plutôt d’ouvrir leurs yeux spirituels comme j’ai ouvert les yeux de l’aveugle-né dans l’Évangile (cf. Jn 9, 1-41). Alors, ils pourront entrevoir, fidèlement présent aux côtés du berger terrestre du troupeau, le Berger céleste, en la personne du Fils de Dieu ressuscité !

Mon fils, mon souhait le plus cher est de pouvoir accueillir, au sein de cette Bergerie qu’est mon Église catholique, non seulement de nouveaux convertis mais aussi chaque brebis qui vient au monde. Malheureusement, nombre de Baptêmes n’ont plus aujourd’hui beaucoup de sens car, pour le plus grand malheur de l’enfant, nombre de parents, parrains et marraines ne tiennent pas leurs engagements et laissent le bébé, une fois baptisé, grandir en dehors de la foi chrétienne et de l’assistance des sacrements. Alors, je ne puis que crier ma déception et redire les paroles mêmes que j’ai prononcées du haut de la Croix : « Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23, 34). En effet, que d’enfants ignares et impies ! que d’enfants abîmés qui deviennent des adultes déséquilibrés, mélancoliques et sans espérance ! Et que de parents négligents et peu soucieux non seulement de la vie de leur âme mais aussi de celle de leurs enfants ! 

Fais connaître ces messages à travers le monde, mon cher fils, afin que tous ceux qui les liront puissent se sentir encouragés et stimulés pour apporter autour d’eux la Bonne Nouvelle, celle de mon Évangile, à tous ceux qui en ont besoin.

Car ce sont ces brebis-là qui me tiennent à cœur : celles qui ont déserté la Bergerie, se sont égarées ou ne se sont encore jamais tournées vers moi. Celles-là aussi, il faut que je les amène (cf. Jn 10, 16). C’est vers elles que je veux aller pour leur dire mon amour, panser leurs blessures, adoucir leurs souffrances et les aider à se relever. Tel est le rôle d’un pasteur : veiller sur ses brebis, leur offrir la meilleure nourriture et les garder en sécurité et en bonne santé.

Il faut, pour cela, les conduire chaque été jusque dans les alpages, où elles peuvent trouver une herbe de qualité. Il faut sécuriser leur enclos et veiller sur elles pour qu’elles soient protégées des animaux nuisibles et des prédateurs. Il faut aussi les soigner en cas de besoin. Enfin, il faut récolter leur lait et leur laine pour le plus grand bien de tous, et les reconduire à l’automne dans la vallée pour qu’elles y passent l’hiver dans un environnement paisible et confortable.

Lorsque mes brebis sont dans la Bergerie, je sais qu’elles ne risquent rien puisque je veille sur elles. Elles s’efforcent de vivre saintement, et, s’il leur arrive de tomber, je les aide, grâce aux sacrements administrés par mon Église, à bien vite se relever. Fidèles, elles se nourrissent de ma Parole et de mon Eucharistie, qui les élèvent jusque vers les hauteurs du Ciel – ce qui leur offre un avant-goût de la Vie Éternelle. Elles sont conscientes des pièges du Démon, le Prédateur, et du risque qu’elles encourent en enfreignant les Commandements.

Cependant, plus elles participent, chacune à sa dimension, à ma Croix pour le salut des âmes et plus elles avancent sur le chemin de la sainteté. Plus elles avancent sur le chemin de la sainteté et plus elles gagnent en force. Enfin, plus elles gagnent en force et plus elles se sentent prêtes à témoigner de mon Évangile, qui convertit les cœurs et les âmes. 

Comme les brebis de l’enclos qui se nourrissent, dans les hauteurs, d’une herbe de qualité, elles ne sont pas stériles ni improductives : au contraire, elles suivent avec zèle et prudence l’exhortation que j’ai donnée aux Onze sur la montagne après ma Résurrection, de témoigner de mon amour et de faire des disciples (cf. Mt 28, 19). Et lorsque, parfois, leur âme se trouve exposée au doute ou au péché, elles savent que je suis toujours là, en bon Médecin des âmes, pour leur prodiguer mes soins les plus sûrs au sein de ma Bergerie.

Enfin, si d’aventure l’une ou l’autre de mes brebis s’égare, je veux rester pour elle toujours le Bon Pasteur, attentif à ses besoins et prêt à abandonner toutes les autres aux bons soins de ma douce Maman pour aller à sa recherche et la ramener saine et sauve, joyeusement, sur mes épaules, jusque dans l’enclos de la Bergerie : l’Église une, sainte, catholique et apostolique (cf. Lc 15, 3-7) !    

En ce mois consacré à ma sainte Mère, qui a donné au monde le Sauveur de l’humanité, Révélateur de la bonté et de l’amour du Père, je te bénis, mon fils, ainsi que ton frère spirituel, ton directeur spirituel, vos familles, vos amis, et les Pasteurs et prêtres qui soutiennent cette œuvre.

Jésus

Nihil obstat : Abbé Marc-Antoine Fontelle
Imprimatur : + Mgr Gilbert Aubry