Message du 6 août 1985





Cher messager,

Ne soyez pas désemparé par l’attitude de votre entourage. Vous avez raison d’imposer autour de vous la discrétion pour un temps. En effet, si l’on vous admire et vous flatte, vous désirez disparaître sous terre, connaissant mieux que qui que ce soit vos propres imperfections. Si au contraire vous êtes accablé par des critiques non méritées ou des propos diffamatoires, vous souffrez de ces humiliations… Rien ne s’acquiert sans rien, ami. Les charismes sont lourds à porter parce qu’ils sont des Grâces exceptionnelles. Croyez donc qu’il est meilleur pour votre âme d’être humiliée et de se considérer avec dédain, d’en souffrir même atrocement, plutôt que de posséder égoïstement des dons pour se mettre en valeur et les exploiter alors sous le contrôle de Satan.

Frère, nul n’est parfait mais vous devez aspirer à la perfection. Lorsque les doutes vous assaillent, lorsque des rêves vous troublent, n’écoutez pas les divagations de votre esprit et maîtrisez vos pensées : nous ne vous conseillerons pas la discipline (1) mais l’orientation volontaire de vos pensées vers Dieu et vos amis du Ciel dans la prière et l’oraison, afin de chasser toute source de troubles de votre esprit.

Frère aimé, restez discret sur vos souffrances. Les autres n’ont pas besoin de les connaître. Ceux qui vous aiment vous aideront par leurs prières et leur présence. Restez humble ! Combien il vous coûte encore de confier vos faiblesses à un prêtre ! Augustin n’a-t-il pas avoué à tous ses vilenies ? Par le Péché Originel, vous êtes tous porteurs de corruption : mauvais sentiments, curiosité malsaine, interrogations mais vous devez les remplacer par de bonnes pensées en faisant diversion et en priant. Cependant, le Seigneur permet parfois à ces sentiments de vous blesser afin de vous montrer que sans Lui, vous auriez sans doute sombré dans les affres du vice et de la corruption. Connaissant votre indignité et connaissant Jésus, vous êtes alors capable d’appréhender la distance qui les sépare… Toutes les faveurs qu’Il vous accorde ne sont donc que pures Grâces.

Ami, c’est du fumier que s’alimente la fleur : elle en est entourée, mais sans se laisser troubler par sa pestilence, elle puise en lui tous les éléments dont elle a besoin pour s’épanouir. Alors, c’est elle qui attire l’attention des hommes par son propre parfum. Si Dieu permet à la pourriture d’entourer votre âme, Il est d’autant plus heureux qu’elle ne l’atteigne point mais la nourrisse simplement d’humilité. Tel est le poids difficile des charismes authentiques ! Un jour, la fleur de votre spiritualité vous fera oublier, si vous restez soumis à la Volonté Divine, l’odeur du fumier qui a nourri son humilité. Ne vous découragez pas et continuez votre route vers la Lumière. Confiance, confiance, jeune frère, le Seigneur et Sa Douce Maman sont à vos côtés. Marchez sans regarder en arrière et n’écoutez pas les attaques des hommes. Sachez reconnaître vos véritables amis, ceux qui savent aussi accepter le fumier qui nourrit la fleur pour lui permettre de s’épanouir, à leur plus grande satisfaction !…

Ne vous croyez pas seul ! Nous sommes avec vous dans la lutte et vous soutenons de toute notre force spirituelle. Que vos amis de la terre soient bénis pour l’aide et le soutien qu’ils savent vous apporter. Restez discret dans le monde et soyez tout sourire malgré tout.

          + Vos frères dans l’Amour

(1) Instrument de flagellation utilisé autrefois dans les monastères.