Message du 8 août 1985





Bien chers frères,

Vous êtes comparables aux roues d’un véhicule sur les chemins de la vie. Lorsque le véhicule sort de l’usine et qu’il n’a pas encore roulé, il n’y a aucune différence entre les roues. Dieu considère ainsi tous Ses fils sur un plan d’égalité.

En revanche, dans la vie, chacun œuvre ensuite à sa façon pour plaire au Père. Certains ont des activités importantes dans lesquelles ils entraînent leurs frères, telles les roues motrices du véhicule : les autres roues, subissant l’effet des premières, possèdent alors la même activité qu’elles, à la différence que sans leur entraînement, elles resteraient immobiles. C’est en effet sur les chemins de la vie que se créent les principales différences, mis à part les « vices de fabrication » dus au péché originel.

Frères, que ceux qui se sentent appelés à être des roues motrices le soient, et que ceux qui désirent suivre se contentent de le faire dans l’humilité et la soumission. Un jour, lorsque les roues motrices seront fatiguées, les autres prendront leur place et deviendront motrices à leur tour. Ne soyez donc pas jaloux et empressés si votre rôle est soumis à celui d’un autre – et cela dans n’importe quel domaine. En matière de foi, suivez le Pape et les évêques et les prêtres qui restent en communion avec lui. En politique, suivez le bien, l’altruisme et les valeurs nobles et pures de ceux qui rayonnent d’amour et éduquent sainement leurs sujets dans la paix, la grandeur et l’amour d’un pays. Car un pays est également comparable à un véhicule ! Vous, qui en êtes les roues, le conduisez soit à la prospérité en respectant la morale, le sens de la communauté et la soumission au chef – lorsqu’il n’est point corrompu -, soit à la ruine ou à la guerre en niant toutes les valeurs exposées plus avant.

Frères, ne critiquez pas l’activité des autres. Même si vous pensez en avoir les moyens, nul ne peut connaître le véritable rôle de ses frères sur la terre.

Alors que vous vous activez comme les roues du véhicule et avancez dans la vie en signalant votre passage, certains êtres se retirent dans des cloîtres ou des couvents, d’autres sont malades ou inactifs, et vous vous demandez en quoi ils peuvent bien être utiles au monde. Alors, écoutez ceci : nombreux sont les religieux et les religieuses qui, dans l’ombre et le silence de la prière, contribuent, par leur activité invisible mais concrète sur le plan spirituel, à l’équilibre du monde : ils protègent, apaisent, purifient, fortifient, soulagent ! Combien de guerres sont évitées grâce à eux, combien de maladies sont vaincues, combien de souffrances sont apaisées !

Offertes en réparation du mal dans le monde, leurs prières sont non seulement utiles mais encore indispensables, car le Seigneur se laisse toucher par leur sincérité et accepte la participation de ces êtres à Ses Souffrances si vives, causées par le mal.

Les douleurs des malades offertes au Seigneur sont comme des baumes apaisants sur les plaies de Son Calvaire. Croyez cela, frères aimés, et croyez que tous ces êtres qui œuvrent dans le silence sont comme des roues de secours pour le monde : ils se laissent porter par le véhicule, apaisant les angoisses du conducteur qui sait que si l’une des roues actives vient à fléchir, si l’une de celles qui les suivent a une défaillance, elles deviennent alors, à la vue de tous, indispensables.

Ah ! frères, si vous pouviez voir combien elles sont actives sur le plan spirituel, ces roues portées qui paraissent rester au repos, loin de cette activité débordante du monde environnant ! Vous qui croyez au Monde Invisible, ne méprisez pas ceux qui œuvrent dans le silence : au contraire, soutenez-les, portez-les, aidez-les, car, dans leur faiblesse, ils restent les fils et filles de Dieu obéissants et amoureux, piliers de la Co-Rédemption du monde.

Vous qui avez compris combien leur activité silencieuse pouvait revêtir d’importance, encouragez ceux qui ne peuvent agir dans leur corps à agir par la prière et par l’offrande de leurs souffrances à Dieu. Parlez aux vieillards, aux malades. Convertissez-les ! Discourez sur la vraie foi et conduisez-les vers les Sacrements, où leur Père du Ciel est présent ! Qu’ils soient amenés vers les prêtres ou que les prêtres viennent à eux. Qu’ils confessent leurs péchés et reçoivent le Sacrement des malades. Qu’ils communient au Corps et au Sang du Christ afin d’être sauvés ! Parlez-leur aussi de la Vie Éternelle auprès de Dieu. Chassez leurs craintes et leurs angoisses sur la mort en leur présentant ce passage non pas comme un simple voyage vers un autre monde, mais comme la Rencontre à laquelle ils doivent se préparer. Rayonnez de l’amour du Christ et de la certitude qu’Il vous a communiquée ! Témoignez-leur votre affection et votre soutien. Priez pour eux. Enseignez-leur le rosaire et faites-leur connaître la grande famille des enfants de Marie. Puisqu’ils ne peuvent agir et souffrent de leur inutilité et de leur oisiveté, encouragez-les à prier Dieu.

Le monde leur propose des distractions, de la couture, des broderies, la télévision, la radio, mais certains ne sont jamais comblés : cloués comme ils le sont sur leur lit d’hôpital et leur chaise roulante, ils souffrent terriblement de n’apporter rien aux autres alors que les autres leur apportent tout. Parvenez à les convaincre qu’ils deviennent, en priant, les roues de secours du monde en détresse. Alors, quelle joie, quelle paix ils ressentiront !

Les visites aux malades et aux mourants ne doivent pas, en effet, se cantonner à des actions charitables. La nourriture matérielle que vous leur apportez n’est pas ce dont ils ont le plus besoin. Si parfois ils refusent la présence de prêtres auprès d’eux, c’est parce qu’ils n’ont pas compris leur rôle. C’est donc à vous, frères, de le leur expliquer et de les convaincre des bienfaits des Sacrements et de la réalité du Monde Spirituel. Il y va de la vie de leur âme, ne l’oubliez pas, vous qui tentez d’apaiser leur corps et leur esprit par de douces paroles. Sauvez leur âme des griffes du Démon, de l’emprise des souffrances affreuses que certains connaissent en Purgatoire, et des remords terribles dus à l’incroyance et à l’irrespect envers les choses de l’Église. N’est-ce point là, frères, la plus belle, la plus grande, la plus honorable des missions ?

Montrez-vous actifs et transformez vos frères qui se sentent inutiles en de véritables roues de secours pour les âmes qui veulent atteindre le Ciel de Gloire du Dieu Tout-Puissant. Vos amis les anges et vos frères spirituels vous y aideront, sous le regard maternel de votre Mère du Ciel et celui de Son Divin Fils, Envoyé de Dieu, remonté auprès du Père, avec qui Il ne fait qu’Un.

+ Vos frères dans la Foi