Message du 16 juin 1986





Bien chers frères,

Nous ne sommes pas des tyrans et c’est dans la peine que nous restons impuissants face à vos chutes. Nous sommes près de vous avec les anges du Ciel et vous crions : « Gare au Démon et à ses pièges ! », mais vous vous laissez entraîner par des pensées qui, peu à peu, vous envoûtent, et contre lesquelles même la meilleure volonté du monde ne pourrait rien. Car vous restez très vulnérables, chers amis, et vous avez besoin d’être sans cesse éduqués, formés et sollicités pour faire le bien en tout et partout.

Lorsque l’apiculteur se rend près de ses ruches, il se caparaçonne dans sa tenue pour éviter les piqûres bien qu’il connaisse ses abeilles et que ses abeilles le connaissent. Mais il sait le danger qu’il encourt, et, ainsi, il peut vaquer à son travail en toute sécurité.

L’Église, chers frères, vous propose de telles protections. Ce sont, en premier lieu, les Sacrements : le Baptême, la Confession, l’Eucharistie, la Confirmation et le Sacrement des malades. Ce dernier peut intervenir à tout moment de la vie de l’homme en cas de grave défaillance de santé, afin de le préparer soit à la Rencontre avec le Seigneur, soit à poursuivre sa vie sur terre avec courage si Dieu le veut ainsi.

Amis, nous ne vous répéterons jamais assez la force des Sacrements. Lorsque vous marchez vers la lumière et que soudain vous vous trouvez environnés de clarté, une grande joie vous envahit. Imaginez que vous arriviez au sommet d’une haute montagne, de grand matin, au lever du soleil : le paysage s’éclaire devant vous, la brume se lève et découvre à vos yeux l’infini des vallées. Les neiges éternelles scintillent sous les premiers rayons et le ciel rose orangé se pare de bleu pâle. Quant à vous, vous êtes subjugués par telle grandeur ! C’est ainsi que tout Sacrement devrait vous transformer : vous devriez être comblés de joie, subjugués par la Grandeur et la Puissance de votre Dieu, par la force de Son Amour, par la beauté de Sa Lumière ! N’hésitez pas à vous représenter tout cela au moyen de votre imagination : ainsi, tout votre être vibrera à la Présence Vivante de votre Sauveur à travers les Sacrements.

Mais vous répugnez à utiliser votre imagination pour vous rapprocher de Dieu. Vous ne voulez pas d’une vie spirituelle où les anges et les saints côtoieraient votre vie de tous les jours. Vous refusez tout émerveillement, toute intervention « surnaturelle »… Pourtant, chers amis, lisez les Ecritures ! Dieu, les anges et les saints s’y manifestent abondamment. Ces paroles mêmes que nous dictons au cœur de notre messager ne sont-elles pas une Grâce exceptionnelle de Notre Seigneur ? Mais vous refusez cette vérité parce qu’elle vous semble beaucoup trop extraordinaire ! Les Apôtres de Jésus n’ont-ils pas dû vaincre leurs doutes lorsque le Messie leur parlait des anges et des démons ? N’ont-ils pas dû croire à la réalité de l’influence des choses d’En haut sur les choses de la terre ? N’ont-ils pas été les premiers témoins de cette merveilleuse Communion des Saints qui unit, hors du temps, ceux qui s’aiment, lorsque, sur la montagne, ils ont vu le Seigneur s’entretenir avec Moïse et avec Élie (cf. Mt 17, 3) ? Quelles sont donc ces réticences qui vous empêchent de croire ? Quels sont donc ces principes qui prétendent connaître l’Amour et en refusent toute manifestation ?…

La véritable force de l’Église de Dieu est d’ordre surnaturel. C’est elle que le Démon s’acharne à présent à détruire à la lumière artificielle des sciences modernes. Conservez, chers amis, le sens du sacré et croyez au Monde Invisible.

Ne méprisez pas les rites séculaires. Prêtres de Jésus-Christ, accomplissez les gestes de la Sainte Messe fidèlement. Rien n’y est facultatif ! Et vous, peuple de Dieu, ne cherchez pas à reproduire les gestes et paroles sacrés réservés aux prêtres, car cela n’est point votre rôle. C’est seulement par les paroles que vous prononcez en réponse à celles du prêtre que vous « participez » à la Sainte Messe. Il n’est pas séant que la liturgie ne soit pas suivie scrupuleusement par le prêtre et par les fidèles. La Messe est le Privilège par excellence du chrétien. Elle est Acte d’Amour, Offrande Bénie, Rencontre Céleste, Repas Sacré, dont le protocole – sans imposer à chacun un minutage ou des gestes scrupuleux – doit être suivi.

Si l’on vous disait : « Voici la clé de la salle au Trésor. Pour y avoir accès, vous devez franchir plusieurs étapes avec prudence : à tel endroit se trouve tel piège, à tel autre tel système de sécurité, etc. », vous mettriez tout en œuvre pour réussir et vous ne négligeriez aucun des détails donnés. Avec Dieu, vous voulez n’en faire qu’à votre tête ! L’Église vous donne des Commandements, vous ne les écoutez pas, prétextant qu’ils ne sont pas au goût du jour. Le Saint-Père parle, vous méprisez ses paroles pour les mêmes raisons. Alors, ne vous étonnez pas si ceux qui veulent être les premiers – en l’occurrence vous, frères chrétiens – se retrouvent les derniers pour avoir refusé d’obéir et de servir ! L’Église vous dit : « Deux et deux font quatre » et pour l’un de vous ce sera cinq, pour un autre dix, pour un troisième cent cinquante ! Vous semez entre vous la zizanie, vous vous querellez pour défendre vos « vérités » respectives alors que sous la bannière de l’Église, il n’est qu’Une Vérité, qui est Sainte et Catholique. Et, de grâce, ne parlez pas d’« évolution » car nulle vérité ne saurait « évoluer » !

Pour vous protéger du Mal, l’Église vous propose l’obéissance absolue et différentes protections en sus des Sacrements : porter une médaille ou un scapulaire est une Grâce que nul ami de Dieu ne saurait refuser. Dans la tentation, pensez à mettre votre main droite sur votre cœur, où se trouve l’objet béni, et à dire : « Ô Seigneur, donnez-moi la force de ne pas Vous décevoir ! », et vous serez protégés.

Combien votre orgueil est grand face à ces conseils que vous feignez de ne pas comprendre pour pouvoir pécher à volonté ! Vous qui avez la chance de connaître les choses du Ciel grâce à de nombreuses lectures spirituelles, ne soyez pas des hypocrites ! Si vous croyez que nous sommes auprès de vous et que nous vous aidons, sachez accepter non seulement les conseils qui vous agréent, mais aussi ceux qui vous coûtent, car ces derniers sont généralement les meilleurs. Mais Dieu vous a laissé toute liberté, et nous, qui ne sommes que Ses messagers, n’allons point vous donner des ordres !

Que le Ciel vous protège, chers frères amis. Qu’il vous donne la force dans les épreuves, le courage dans la lutte, la joie dans la victoire. Les efforts ne restent jamais vains et, tôt ou tard, les vôtres porteront leurs fruits.

+ Vos frères dans la Vérité