Message du 19 janvier 1986





Bien chers frères,

C’est pour nous une joie, après ces quelques jours de silence, de vous instruire de nouveau des précieux conseils de l’Esprit Saint. Le passage d’Évangile de ce jour (Jn 2, 1-12) ne vous est pas parvenu dans sa totale dimension et nous aimerions vous voir attentifs à ce qui suit.

Voyez aussi dans les Noces de Cana l’union du Peuple Choisi voué au Dieu Unique, Celui d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et de la Parole Incarnée à travers le Fils de l’Homme, Chef de l’Église Nouvelle enrichie de l’Amour.

Jésus est venu, en effet, apporter aux nations la Lumière de l’Amour, et, d’un culte mêlé de crainte et de froideur, d’érudition et de principes, éclairé déjà par la croyance en un Seul Dieu, va naître, par le Christ, une foi nouvelle : Dieu, outre Son statut de Monarque et de Créateur, y est à présent contemplé avec les yeux du Fils Envoyé qui associe, par Son Sacrifice, tous les hommes à cette Filiation Unique – privilège de nul autre prophète ! Car qui donc sinon le Fils Unique de Dieu eût pu la révéler aux hommes ?

Frères, cette Filiation est celle de l’Amour et c’est l’amour qu’elle vient enseigner aux hommes : l’Amour d’un Père Aimant et non point la dictature d’un Tyran Courroucé qui précipite Ses créatures en Enfer dès lors qu’elles ne font point Sa Volonté, et qui n’accorde aucun droit de grâce au pécheur repentant…

Car cette union entre l’Église des prophètes et l’Église du Christ a été établie par Marie, la Mère du Sauveur, qui a porté en Son Sein le Verbe de Dieu et a permis le lien, par Sa Maternité, entre l’Esprit et la chair. Chair sanctifiée, certes, puisque n’ayant connu aucune corruption, mais chair tout de même ! Ce qui conduit à considérer l’homme charnel non pas comme une créature du Démon, comme tentèrent de le prouver certaines hérésies, mais comme un temple de Dieu – Marie, Mère de Jésus-Christ, ayant été la première créature humaine à avoir jamais porté Dieu tout entier en elle.

Ah ! frères, quel extraordinaire privilège ! Marie est présente à Cana comme Elle fut présente à l’Appel de Dieu. Elle est présente parce qu’Elle aussi est amour et que sans ce lien d’amour entre la Mère et le Fils, la Parole Révélée n’aurait plus aucun sens. L’amour de Marie pour Jésus et de Jésus pour Marie est le premier modèle de l’amour qu’est venu révéler le Christ à la terre. Combien les paroles de Marie à Cana ont souvent été mal traduites et mal interprétées !

Dans ce premier miracle officiel de Jésus, il n’y a pas de différence entre le souhait de Marie, Sa Mère, emplie de l’Esprit Saint, et celui du Fils de Dieu. La Volonté de Dieu est manifeste à travers Leurs deux Volontés humaines soudées en un même Amour. Marie signale à Son Fils et Jésus exécute, Lui rappelant que la Volonté de Sa Mère et la Sienne, unies en l’Esprit Saint, sont une seule et même Volonté, et qu’avant que Son heure soit venue, II l’accomplira jusqu’au bout.

La Mère de Jésus, par Ses paroles, annonce Son rôle d’amour auprès de Son Divin Fils : Elle est Celle qui L’aide humainement dans Sa Tâche de Sauveur, Celle qui plaide pour les pécheurs, que seul Son Fils peut racheter. Elle est déjà la Médiatrice, cette Médiatrice dont tant d’hommes refusent le secours pour vouloir aller directement à Jésus, orgueilleusement, comme un employé oserait se présenter en bleu de travail sale au directeur de son entreprise sans même avoir sollicité de rendez-vous !…

La politesse et la pudeur existent également au Ciel, chers frères, et nous vous dirons même qu’elles découlent de la qualité essentielle qui en ouvre les portes et que l’on nomme humilité dans l’Amour.

Pourquoi rejeter Marie ? Elle est le Vase qui a nourri la Fleur Parfaite et qui L’a conservée pour vous. Elle est l’Épouse de l’Esprit Saint, la Mère de l’Amour et Son amour pour vous est sans limites. Pourquoi rejeter cet amour ? Pourquoi reléguer votre Mère au rang d’un simple instrument que l’on abandonne dès qu’il a été utilisé ? Vous qui vous offusquez lorsque vous entendez parler de « mères porteuses » à qui l’enfant est retiré dès la naissance, que faites-vous donc sinon séparer le Fils de la Mère ?

Nul ne vous a demandé d’adorer Marie : il s’agit simplement de L’aimer, de La vénérer, de La chérir, de Lui parler, de La prier, de Lui confier votre cœur pour qu’Elle le donne à Son Fils ! Jésus est profondément blessé lorsque vous rejetez Sa Douce Maman qu’Il a tout de même élevée au-dessus des anges jusqu’au Trône du Ciel ! Son Cœur saigne lorsque vous ne comprenez pas l’Immensité de cet Amour ! Unissez-vous, frères, dans cet Amour, sous le manteau de Marie. Car lorsque Marie est présente est aussi Présent le Fils.

Un amour exclusif pour Dieu, égoïste, intéressé, mesquin ou sectaire, restreint à un culte fait de principes à respecter où interviennent sans cesse blâmes, punitions et châtiments, où l’homme ne veut pas de Marie pour Maman, ne serait pas à la dimension de la Parole de Dieu : il serait amour avorté, élan calculé, sourire forcé par la crainte.

De même, peut être aussi faux amour celui qui voit dans le Christ la source d’un salut sans efforts et sans spiritualité, celle d’un amour qui pardonne tout à tous, même sans repentir. Frères, n’oubliez jamais que le repentir est la condition première du salut et agissez en conséquence !

Mais tournons nos regards de nouveau vers Marie. Unie intimement à Son Fils dans le Père, Elle est aussi Celle qui prépare les hommes à Sa Venue en leur conseillant : « Faites tout ce qu’Il vous dira ». Et ensuite, Elle s’efface. Mais Elle reste là, Témoin silencieux et émerveillé devant tant de prodiges… Priez Marie ! Demandez à Marie ! Oh ! frères, sachez aimer Marie !

Le changement de l’eau en vin après qu’un vin déjà acceptable eut été servi, ne représente-t-il pas, frères, la transformation de la foi en la Loi du Monde Ancien en la foi d’amour apportée au monde par Jésus-Christ, Vrai Dieu donné aux hommes par Marie ?

Le vin qui fut servi en premier n’était pas mauvais puisque tous l’ont fini, mais le meilleur vint ensuite seulement. Ainsi le Créateur attendit-Il que l’homme fût apte à comprendre Son Fils avant de L’envoyer sur la terre. D’une foi superstitieuse, méfiante et idolâtre, l’homme-pécheur parvint au culte du Dieu Unique, et de là, dans la Vérité, naquit la Lumière des nations, Celle du Messie. Graine d’amour déposée dans le cœur de l’homme, c’est Elle qui lui donne la Vie.

Le second vin est le Vin de l’Amour, le Vin de l’Alliance Nouvelle et Éternelle entre Dieu et les hommes par Son Fils Jésus-Christ. Il est le Vin de l’Eucharistie, le Vin du Sacrifice, Celui qui vient en dernier mais qui possède un bouquet à nul autre pareil. Il est le Vin dans lequel apparaît la Gloire de Dieu le Père préfigurant la Gloire du Fils Sauveur. Il est le Vin de l’Amour Entier, Total, Livré pour sauver tous les hommes en un Acte Volontaire et Unique. Il est le Vin du Calvaire, le Vin de la Résurrection, par lequel les hommes sont unis au Père. Il est le Vin des Noces de l’Ancienne Église et de la Nouvelle, le Vin du Testament Nouveau entre Dieu le Père et Ses enfants. Il est le Vin de la Vie qui fait naître l’âme à l’Éternité.

Dans l’épisode de Cana, le maître de la fête reconnaît la supériorité du vin nouveau. Soyez donc à son image, frères, et n’oubliez pas que si Jésus n’avait été à Cana, la cérémonie des noces se fût achevée dans la tristesse et le manque. Reconnaissez donc le Sauveur comme le Véritable Vin, Celui que l’on peut toujours boire lorsque le vin vient à manquer. Qu’il en soit ainsi.

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