Message du 2 mars 1986





Bien chers frères,

Vos amis du Ciel sont très déçus de constater qu’en dépit de leurs exhortations à la prière, à la Confession fréquente, à la Communion en état de Grâce, à l’humilité, aux actions charitables et même à la sainteté, vos efforts ne sont pas poursuivis sans relâche et les bonnes résolutions que vous prenez dans des moments critiques s’évanouissent avec le temps et les contraintes de la vie de tous les jours…

Pourquoi, chers frères, n’ouvrez-vous pas enfin votre cœur totalement à Dieu et à Sa Parole ? Pourquoi craignez-vous d’y perdre quelque avantage matériel, quelque jouissance qui vous semble si nécessaire à votre équilibre, quelque ami ou relation que Dieu n’intéresse pas ? Vous avez peur ! Oui, vous avez peur d’abandonner le monde qui vous sécurise mais qui vous corrompt, peur d’abandonner une vie de liberté qui, en fait, vous contraint, peur de regarder la vérité en face !

Amis, que croyez-vous qu’ait demandé Jésus en sollicitant des hommes qu’ils prennent leur croix et qu’ils Le suivent ? À vrai dire, votre foi n’est pas pure, votre foi n’est pas saine : soit vous l’intellectualisez et l’encombrez de raisonnements et de théories qui sèment entre vous la discorde, soit vous croyez la spiritualiser en l’agrémentant de certaines pratiques dans lesquelles vous voulez à tout prix reconnaître la marque de l’Esprit Saint, soit vous la mêlez de superstitions diverses…

Frères aimés, combien le Véritable Esprit, Reflet de la Présence Divine, est simple et discret ! Combien Il se cache au fond du cœur de l’homme pour lui donner confiance et certitude, amour et humilité ! Quand comprendrez-vous que vous ne devez pas voir systématiquement la marque de l’Esprit Saint dans le « spectaculaire », mais plutôt dans les vertus que Dieu dépose au fond du cœur de l’homme ?

Que votre foi soit inébranlable et qu’elle ne dépende de rien ni de personne si ce n’est de Jésus-Christ et de Sa Très Sainte Mère, des anges et des saints du Ciel, qui jamais ne pourront vous décevoir ! Celui, en effet, qui abandonne l’Église parce qu’il a été déçu par le comportement humain d’un prêtre, ou celui qui suit un mouvement sectaire qui n’est pas ou n’est plus dans l’Église et prétend tout de même posséder la vérité n’a rien compris à la foi chrétienne et à l’unité que Dieu attend de la part de Son peuple. Car le Démon étant satisfait de la corruption du monde sur le plan de la chair, il s’attaque à présent à la corruption spirituelle des cœurs afin de s’emparer des âmes pieuses et de les dresser les unes contre les autres. C’est ainsi qu’au milieu de manifestations authentiques de l’Esprit Saint de Dieu, qui vient rappeler leurs devoirs aux hommes de la terre, au milieu des apparitions de la Très Sainte Vierge, Notre Douce Maman, qui pas une seule seconde n’abandonnerait Ses enfants, surtout lorsqu’Elle les voit perdus ou désorientés, au milieu des Visites de Notre Seigneur en personne à des messagers de la terre choisis par Ses soins, se glissent des manifestations parallèles, très identiques aux premières, mais qui portent la marque du Singe de Dieu, celle de Satan.

Comment discerner la vérité du mensonge ? Ils sont aujourd’hui si nombreux, les faussaires : certains, conscients de leur mensonge, ont soif de s’enrichir au détriment des faibles. D’autres, « illuminés » par leurs propres lumières, se croient investis de divines missions. Ces derniers ne sont pas toujours dangereux, mais l’Église a tôt fait de déceler la faille en constatant qu’ils ne réalisent pas un sain équilibre entre leur vie mystique et la vie humaine : souvent, en effet, ils sombrent dans la déraison et la démesure en imposant au monde une vie religieuse impossible où la prière obligatoire se mesure en quantité et fait oublier le devoir d’état, et où la crainte du Châtiment l’emporte sur la confiance et l’amour de Dieu. Ces visionnaires prétendent également être les seuls à posséder la vérité. Ils traitent d’hérétiques ceux qui ne les suivent pas, les regardant avec pitié et leur promettant la damnation, ce qui ne va pas sans semer grand trouble parmi les âmes simples et crédules… Frères, soyez sérieux ! Est-ce ainsi que vous concevez l’Amour de Dieu ?

« Pourtant ces mystiques égarés regroupent autour d’eux des êtres tellement avides de perfection !…», direz-vous. Cela n’est pas faux, mais leur « perfection » se considère trop souvent comme seule porteuse de vérité, méprisant ceux qui ne sont pas de son avis. C’est ce qui fait sa faiblesse. C’est cela l’orgueil spirituel !

Dans la Troisième Lettre de Jean, l’Apôtre félicite ceux qui restent fidèles, et il les met en garde contre le sectarisme de Diotrèphe, qui aime à commander et refuse ses sages conseils : « Il refuse de recevoir les frères qui arrivent ; il empêche même ceux qui voudraient les recevoir de le faire et cherche à les chasser de l’Église » (3 Jn, 10).

Frères, le Démon est tellement puissant ! Déguisé en Ange de Lumière, il dicte aux uns des prophéties, confie aux autres des missions d’ampleur nationale ou internationale, dote certains de grands « pouvoirs », dont le caractère spectaculaire ne manque pas de détourner les chrétiens d’une foi pure dans les Vérités Essentielles de l’Église. Les « messages » qui accompagnent de telles manifestations troublent pourtant certaines consciences équilibrées : Dieu y est soit un Bon Père dont la Miséricorde est infinie, même envers les pécheurs non repentants, soit un Tyran Courroucé par la corruption du monde, et qui s’apprête à sévir ! Ici, les « messages » ne vous parlent guère de confiance dans la prière et dans l’Amour de Dieu, mais seulement de protection contre un danger imminent ; ils entretiennent un climat de peur et de menaces, agrémenté de recettes contre une damnation certaine. Enfin, petit à petit, l’attention est subtilement orientée vers le messager ou la messagère, que l’on en vient à admirer, à vénérer parce qu’il lui a été donné de grands pouvoirs, et que l’on finit par suivre aveuglément !… Prudence donc, chers frères trop crédules, prudence !

« Pour vous, l’onction que vous avez reçue du Christ demeure en vous et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne (…). Ainsi donc, mes petits enfants, demeurez en Lui. » (1 Jn 2, 27-28).

Telles sont les paroles de l’Apôtre Jean qui poursuit : « Mes petits enfants, que nul ne vous égare ! » (1 Jn 3, 7).

Ayez, amis, le sens de la mesure et du discernement. « Mais, direz-vous, nous ne savons pas ce qui est bon ! » Pauvres frères, comme vous avez raison de désirer vraiment rencontrer Dieu ! Pourtant, ce n’est pas parce qu’une personne ou un groupe tout entier se prétend « inspiré » par l’Esprit que vous devez sur-le-champ parcourir des kilomètres pour assister à des manifestations extraordinaires ! En effet, combien vous recherchez encore les lectures ésotériques douteuses ou les rencontres avec le « monde surnaturel » dans l’espoir de quelque révélation personnelle !… Vous admirez religieusement telle personne qui se déclare « investie » de l’Esprit, et déjà regroupe autour d’elle des centaines voire des milliers d’âmes assoiffées de « signes » ou de « miracles ». Si elle affiche une foi chrétienne, vous lui faites encore plus confiance. Pourtant, nous vous recommandons encore la prudence : un « illuminé » prétendrait-il entretenir des relations avec le Saint-Siège, son « charisme » n’en serait pas plus authentique pour autant ! Le Démon en personne s’est bien entretenu avec Jésus dans le désert !…

Ainsi, ne croyez pas systématiquement que tous ceux qui prétendent avoir l’Esprit soient dans la vérité, et suivez l’exhortation de Jean :

« Mes amis, ne croyez pas tous ceux qui prétendent avoir l’Esprit, mais mettez-les à l’épreuve pour vérifier si l’esprit qu’ils ont vient de Dieu. » (1 Jn 4, 1).

Il n’est pas dit de rejeter ces « manifestations » puisque Dieu dote certains de Ses fils de différents charismes pour affermir la foi de Son Église, mais l’Apôtre appelle une fois de plus au discernement.

Lorsqu’un charisme est authentique, c’est seulement le fruit qui doit être savouré comme manifestation de l’Esprit et non point la branche qui le porte. La branche ne sert qu’à conduire la sève et ne doit retirer de cela aucune gloire. Vous reconnaîtrez donc les vrais messagers à leur humilité et à leur soumission. Lorsque le Monde Céleste côtoie l’humain, l’humain se sent infiniment petit et comme écrasé devant tant de splendeur et de perfection. Comment donc pourrait-il vouloir se montrer pour en retirer quelque gloire ? Il n’est lui-même qu’un témoin des merveilles célestes. Et cela le pousse à servir Dieu en tout et partout, à aimer son prochain et à l’aider, à grandir chaque jour en perfection tout en restant tout petit face à ses frères ! Combien est grande sa dévotion filiale à Marie, la Mère du Sauveur qui, il le sait bien, est aussi la Mère de tous les hommes !

Il n’est pas sain de mettre sur un piédestal un messager. Dieu seul sait pour quelles raisons Il l’a choisi. Ne l’estimez jamais ni pire ni meilleur que les autres hommes. Voyez simplement en lui un « instrument » de Dieu, qui, s’il est authentique, mettra tout en œuvre pour ne pas décevoir, au long de sa vie, son Père du Ciel. Transmettre au monde des messages est une lourde responsabilité et cela ne va jamais sans croix. Pour éviter toute manipulation de l’esprit du messager par le Démon, chaque message doit être transmis fidèlement par le messager à son directeur spirituel, prêtre de l’Église. Le messager lui doit obéissance en tout, toute désobéissance ouvrant, en effet, la porte au Démon et pouvant entraîner de fausses notes dans les messages.

Bénis soient les conseils qui peuvent vous aider, chers frères, à mieux comprendre la Parole et à mieux vivre votre foi au sein de l’Église ! C’est en Dieu seul que tout repose. C’est par Lui que vous parviendrez à accepter vos souffrances et vos misères parce que c’est Lui qui en a porté pour vous le poids avec la Croix. Ne sombrez pas dans la superstition et méfiez-vous aussi de vous-mêmes ! Nous qui œuvrons dans l’Esprit Saint ne sommes que des porte-voix destinés à vous répéter les merveilles du Ciel et à vous mettre en garde contre les pièges de l’Ennemi.

La Bête qui menace aujourd’hui l’Église, la calamité qui la guette, n’est pas de nature matérielle : elle est de nature spirituelle. Le joyau s’effrite peu à peu, non pas sous l’effet de guerres et de tremblements de terre, mais à cause de l’incroyance et du manque d’unité qui sévissent dans le monde chrétien parce que tant de croyants recherchent Dieu à leur manière en n’écoutant plus le Chef de l’Église.

Frères, lorsque vous ne connaissez pas une route, vous ne vous y aventurez pas à l’aveuglette mais avec un guide ou une carte. Lorsque vous ne possédez pas de lampe, vous ne sortez pas dans les ténèbres. Or, vous êtes, amis, dans les ténèbres de la foi, car votre foi n’est pas encore mûre. Vous recherchez désespérément des consolations spirituelles, des signes, des prodiges, quelque saint ou prophète qui puisse vous aider. Vous cherchez à être confortés dans votre foi. Alors, écoutez ceci :

Restez fidèles à votre Église et à Son Chef. N’allez pas chercher ailleurs de révélation, car toute la Révélation se trouve dans les Écritures Saintes. Confessez-vous régulièrement et communiez en état de Grâce. Ayez toujours dans la journée une pensée pour le Seigneur et accomplissez votre devoir d’état avec soin, visant sans cesse à une plus grande perfection. Priez souvent le chapelet ou, si vous le pouvez, le rosaire. Aimez la Sainte Vierge de tout votre cœur et confiez-vous à Elle : Elle est votre Maman. Priez avec votre cœur. Aimez votre prochain et soyez toujours charitables. Soyez discrets et patients. Ne vous mettez pas sans cesse en valeur. Sachez rester à l’écoute des autres. Pour enrichir votre foi, lisez des livres spirituels – vies de saints ou messages célestes dûment visés par l’Église. N’oubliez pas votre ange gardien et vos frères du Ciel, qui, dans la Communion des Saints, vous apportent leur soutien et leur amour. Priez pour vos frères du Purgatoire. Offrez à Dieu privations, jeûnes et sacrifices pour obtenir des conversions et pour la paix dans l’Église et dans le monde. Ne vous montrez jamais exaltés et témoignez toujours envers Dieu un grand respect. Ne vous laissez pas troubler par les prophéties de ce temps, car tout malheur peut toujours être évité par la prière et la pénitence. Gardez confiance en Dieu et restez Ses enfants. Visez toujours à l’unité dans l’Église et transmettez la Bonne Parole. Ainsi, vous resterez dans la vérité.

+ Vos frères dans la Foi