Message du 25 février 1986





Bien chers frères,

Vous qui êtes chrétiens et possédez des professions où votre conscience est sans cesse mise à l’épreuve et où vous vous voyez parfois contraints de prendre des décisions qui peuvent être contraires à l’Enseignement de Notre Seigneur, ne vous troublez point et écoutez ceci.

Tous les hommes sont égaux devant Dieu mais ils ne sont pas proches de Lui de la même façon. Ainsi, celui qui ne connaît pas le Sauveur et fait le mal n’a pas toujours conscience de ses actes, même humainement. Irrésistiblement attiré par les plaisirs du monde, il met tout en œuvre pour satisfaire ses sens : chez lui, l’égoïsme est roi à travers les jouissances matérielles. En revanche, celui qui prétend connaître Dieu et pourtant Le rejette délibérément afin de jouir du monde sans contrainte ni retenue, ou qui affirme qu’il n’y a aucune incompatibilité entre les plaisirs du monde et Dieu puisqu’Il les a créés, porte devant le Père toute la responsabilité de sa déchéance spirituelle : en tant que chrétien, il doit, en effet, connaître les Écritures et suivre l’Enseignement du Maître si sagement transmis par les Apôtres et la Grande Tradition de l’Église.

Paul, dans son Épître aux Galates, expose très clairement la façon dont les chrétiens se doivent comporter dans le monde :

« Oui, par ses désirs, la chair va contre l’esprit, par les siens l’esprit contre la chair : entre les deux, c’est l’opposition, si bien que vous ne faites pas ce que vous voudriez. » (Ga 5, 17).

Celui donc qui ne vit pas selon l’Esprit trouvera dans l’Autre Monde la souffrance et les ténèbres, car il aura suivi les œuvres de la chair : « fornication, impureté, libertinage, idolâtrie, maléfices, inimitiés, discorde, envie, emportements, cabales, dissensions, factions, jalousies, beuveries, orgies et (autres) choses semblables. » (Ga 5, 19-21).

Voilà qui est clair, chers amis, mais vous ne voulez pas le comprendre car le monde vous séduit et vous vous laissez entraîner dans ses pièges ! De grâce, ne faites pas de compromis incessants avec le monde ! Si vous prétendez connaître le Sauveur, c’est avec le cœur que vous devez vivre Son Enseignement et non point avec un raisonnement humain qui suit les fluctuations de la morale sociale… Efforcez-vous en tout et à chaque instant de rendre votre vie plus saine et plus pure, plus belle et plus aimante, et vous en retirerez de grands bienfaits. Le Seigneur de Miséricorde vous comblera de Grâces aussi bien matérielles que spirituelles et Il bénira votre postérité. Si vous avez compris cela, ne jugez pas sévèrement vos frères ignorants et cherchez toujours à les faire progresser vers le Seigneur avec douceur et simplicité, honnêteté de cœur et de raison !

« Ce que produit l’Esprit, c’est charité, joie, paix, longanimité, mansuétude, bonté, fidélité, douceur, tempérance : contre de pareilles choses, il n’y a pas de loi. Ceux qui appartiennent au Christ Jésus ont crucifié leur chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l’Esprit, que notre conduite aussi soit inspirée par l’Esprit » (Ga 5, 22-25).

Nombreux sont les médecins et les travailleurs sociaux qui s’interrogent sur de graves questions telles l’avortement et la contraception, se heurtant à des problèmes de conscience incompatibles avec leur foi. S’ils s’interrogent, qu’ils soient bénis car nombreux sont ceux qui ne se donnent pas même la peine de se poser de questions, se prétendant obligés de « suivre l’évolution de la société ».

Si le médecin ou le travailleur social est chrétien, il est bien entendu qu’il devra tout mettre en œuvre pour éviter la prescription de moyens contraceptifs quels qu’ils soient aussi bien que celle d’un avortement. Les personnes qui sollicitent de telles pratiques doivent être confrontées à leurs responsabilités non seulement vis-à-vis de leur corps mais aussi vis-à-vis de leur foi : la première pratique est un poison pour le corps de la femme, une irrévérence pour le corps de l’homme, une insulte à la pureté. La seconde est tout bonnement un meurtre, et celui qui la pratique, l’encourage ou la subit est un assassin !

Nous vous avons déjà parlé de la pureté dans le mariage et nous le ferons de nouveau. Il est urgent d’entretenir les hommes de la maîtrise de leur corps et des fonctions sexuelles en particulier. Il est urgent d’instruire les hommes sur le fait que l’acte de chair n’est en rien une marque inégalable de virilité, pas plus que ne le sont les multiples « conquêtes ». C’est dans l’atmosphère malsaine des bals et des boîtes de nuit, dans la misère de l’alcoolisme et du manque d’éducation, dans la frénésie du désir immédiat stimulé par l’érotisme et la pornographie, qui partout sont étalés aux yeux du monde, que sont conçus tant d’enfants qui ne sont pas désirés. Il s’agit donc, avant tout, d’éduquer les hommes et les femmes, et de leur montrer les pièges du faux bonheur, ceux de la publicité mensongère qui pousse à l’envie, à la dépense, et souvent à la pauvreté ; ceux des magazines érotiques qui poussent à la concupiscence mais laissent l’homme perpétuellement insatisfait. C’est ainsi que dès leur adolescence et même parfois dès leur enfance, des jeunes sont entraînés hors d’une existence saine et équilibrée et détournés d’un avenir qui aurait pu les rendre heureux. Que les chrétiens comprennent donc ce qu’attend d’eux le Seigneur. Qu’ils relisent les Évangiles – s’ils les ont jamais lus !

Le médecin chrétien ne devrait pas avoir de mal à convaincre une femme de conserver son enfant, ou à éduquer un couple à la pratique de la continence périodique, étape nécessaire à celle de la chasteté conjugale. Aux couples qui ne sont pas chrétiens, il est bien évident que le médecin devra aussi tout mettre en œuvre pour enseigner la maîtrise de soi – qui n’est pas la recommandation des seuls ouvrages chrétiens, il s’en faut de beaucoup ! Humainement, plus la contraception pratiquée est « naturelle », moins elle comporte de risques de nuire à la mère et à l’enfant à venir. C’est dans cette perspective et en accomplissant avec le plus grand sérieux ce rôle d’éducateur que le médecin chrétien répugnera à prescrire des contraceptifs. Les cas graves où interviennent la maladie, la misère humaine et le manque de jugement sont laissés à son appréciation personnelle, mais cela toujours dans l’optique où la prescription de contraceptifs est considérée non point comme un moyen préventif contre une éventuelle grossesse, mais comme un remède, une solution provisoire à un problème grave.

Pour ce qui est de l’avortement, il ne saurait en être question car il est un meurtre. Dans le seul cas où l’enfant ne pourrait se développer normalement sans mettre en danger à la fois sa propre vie et celle de sa mère, le médecin chrétien peut accepter de l’enlever par une opération chirurgicale, mais cet acte doit rester exceptionnel, le rôle du médecin étant toujours de tout mettre en œuvre pour préserver la vie. S’il est dans le doute, il peut prendre conseil auprès d’un prêtre fidèle à l’Enseignement de l’Église.

La femme qui avorte spontanément sans l’avoir recherché est profondément peinée et blessée jusqu’au fond de l’âme dans son désir d’être mère. Qu’elle soit rassurée et ne se culpabilise pas : s’il en est ainsi, c’est que le Seigneur l’a permis. Qu’elle croie que son enfant est en vie dans l’Autre Monde, où il continue de chérir sa petite maman de la terre… Mères qui avez perdu des enfants avant leur naissance, ne soyez pas tristes ! Vous les retrouverez auprès de Dieu, car le Seigneur a voulu que rien ni personne de ce qui a vécu ne soit détruit…

Afin de lutter contre le nombre croissant d’avortements, qu’ils soient pratiqués en chirurgie ou clandestinement, les hommes sont aujourd’hui invités par leurs médecins et différents travailleurs sociaux à avoir recours à la contraception. Mieux vaudrait pourtant éduquer les couples à la chasteté conjugale. Mais parler du respect du corps et d’amour à qui ne comprend pas et ne pense qu’à satisfaire ses sens lorsqu’il l’entend équivaut à présenter une page de lecture à un illettré ou une page d’écriture à un analphabète ! Pourtant, au fil du temps, grâce à la patience et à la volonté, à la maîtrise et à la persévérance, viennent le premier ânonnement puis les syllabes liées entre elles et enfin la phrase articulée.

Chrétiens qui travaillez pour un mieux-être social, évertuez-vous à éduquer les hommes et les femmes qui sont confiés à vos soins ! Ne vous montrez jamais tranchants ou intransigeants, intolérants ou inquisiteurs ! Restez doux comme le Fils de Dieu, et écoutez les cœurs vous exposer leurs misères. Ce sont des cœurs meurtris, malheureux, pauvres, affamés, et vous, qui êtes amis du Fils de Dieu, pouvez les aider. Parlez de la chasteté et du bonheur de maîtriser son corps, parlez de l’amour-respect, de l’amour-tendresse, de l’amour-douceur à qui peut le comprendre. Ne renoncez jamais, malgré les doutes et les déceptions, les moqueries ou les remarques déplaisantes, à éduquer l’esprit afin d’éveiller l’âme.

Celui qui aperçoit les marches qui conduisent à une chapelle ne pense pas forcément à les gravir, mais qui sait si un jour de pluie ou de vent, en quête d’un abri, il ne sera pas déconcerté en pénétrant à l’intérieur et en apercevant là le Seigneur cloué sur la Croix ? Qui sait s’il ne sera pas désireux de Le mieux connaître et s’il ne retournera pas un autre jour à cette chapelle ?…

De la même façon, la contraception représente une étape franchie par rapport à l’avortement, mais la chasteté conjugale est une découverte plus réelle du véritable amour et, de là, du Seigneur dans la vie du couple. Le mieux-être humain ne possède aucune dimension spirituelle : il cherche à éliminer les contraintes et la souffrance, à adoucir la peine, à renflouer la bourse vide, à procurer le confort, à décupler les plaisirs. Seuls les sens peuvent s’en satisfaire.

Vient ensuite l’éducation pour un mieux-être spirituel, c’est-à-dire un enrichissement de la vie de l’âme à travers les lectures spirituelles, les méditations, la prière et l’oraison, les actions charitables, la maîtrise des sens par amour pour soi et par respect pour l’autre par amour pour lui, et tout cela pour plaire à Dieu davantage dans une plus grande pureté, le corps étant le temple de l’Esprit Saint.

La contraception est une solution de facilité : elle est la porte ouverte à tous les abus causés par la concupiscence. En l’utilisant, la femme nuit à l’équilibre naturel de son corps, et l’homme ne fait aucun effort pour maîtriser ses sens. La recherche du plaisir sexuel dans une perspective égoïste de jouissance n’est pas saine quoi qu’en dise la société à travers ses représentants – médecins, dirigeants politiques, éducateurs, familles, etc. Livrant son corps sans retenue, la femme perd peu à peu les avantages acquis par la maternité désirée. Elle n’est plus épouse sage et mère aimante, mais séductrice et tentatrice avide de plaisirs et de succès.

Quand la femme comprendra-t-elle que son plus beau succès réside dans la maternité, la bonne marche de son foyer et l’éducation saine de ses enfants ? En désirant devenir indépendante par rapport à son mari, en désirant copier l’homme en tout et se libérer d’une condition jugée aliénante, la femme brise les liens sacrés de la famille. La responsabilité de tels agissements incombe bien sûr à l’homme qui, au cours des siècles, s’est montré beaucoup trop autoritaire et a trop souvent abusé de sa force de chef de famille dans le couple. Dieu ne saurait être tenu pour responsable de cet état de fait, chers frères, mais plutôt l’homme qui n’a pas respecté ses devoirs. « Juste retour des choses ! », prétendent les femmes qui n’ont rien compris, savourant ainsi leur vengeance à l’infini. Sachez, frères, qu’il n’est que le Serpent pour transformer ainsi la femme !…

Le Seigneur désire plus que tout voir des foyers heureux vivre sainement dans le bien et donner à leurs enfants une éducation chrétienne solide. Prenez donc conscience de la gravité des problèmes soulevés ce soir et désirez ardemment être de bons pères et de bonnes mères, fidèles à l’Enseignement de Jésus-Christ.

« Ne vous y trompez pas, dit Paul. On ne se moque pas de Dieu. Ce qu’on sème, c’est aussi ce qu’on récolte. Ainsi, qui sème pour sa chair, de la chair récolte la corruption ; qui sème pour l’esprit, de l’esprit récolte la Vie Éternelle. Ne nous décourageons pas de faire le bien, car nous récolterons en temps voulu si nous ne nous relâchons pas. Donc pendant que nous en avons le temps, faisons le bien à l’égard de tous, principalement envers ceux qui partagent notre foi. » (Ga 6, 7-10).

Que les médecins et les travailleurs sociaux méditent tout particulièrement ces paroles, et vous aussi, chers frères. Que le Seigneur bénisse ceux qui les écouteront. Et nous terminerons, avec l’Apôtre :

« Lors même que quelqu’un serait pris en faute, vous, les spirituels, redressez-le dans un esprit de douceur ; et prends garde à toi : toi aussi, tu peux être tenté. » (Ga 6, 1).

+ Vos frères dans la Vérité