Message du 28 avril 1985
Bien chers frères,
Si les fiancés montraient pour leur Père du Ciel le même empressement dans l’amour que pour leur aimé(e), la face du monde serait changée !
La sagesse vous demande, en effet, de tout soumettre à Dieu en premier car rien n’est lié sur la terre qui n’ait passé d’abord entre Ses mains. Et là où ce lien n’existe pas règnent l’anarchie et l’égoïsme. Soyez donc confiants et ouvrez votre cœur au Ciel. L’Esprit Saint saura vous conseiller.
Jeunes gens, jeunes filles, pourquoi montrez-vous autant d’empressement envers votre aimé(e) alors que vous ne connaissez pas encore son cœur ? Pourquoi désirez-vous à tout prix suivre les chemins des hommes aussi rapidement ? Apprenez d’abord à vous connaître : voyez quelles entraves peuvent surgir dans votre amour et comment vous pouvez y remédier avant de vous engager par le Sacrement de Mariage. Car il en est de l’homme et de la femme comme des ceps de vigne qui, s’ils ne sont protégés contre les agressions extérieures, subissent la maladie et la mort. Le vigneron admire un jour sa vigne pour sa beauté et vante son travail avec un large sourire mais si la moindre feuille est atteinte par la maladie, toute la vigne est en grand danger.
Sondez donc votre cœur et votre âme, futurs époux, et soyez humbles l’un envers l’autre. Reconnaissez vos faiblesses, vos manquements, vos imperfections mais ne vous arrêtez point à cela. Envisagez votre « guérison » ensemble car en unissant vos cœurs vous serez plus forts dans l’amour. Ayez un esprit de discernement, et si vous croyez que vos défauts sont trop ancrés en vous-mêmes et que votre volonté est trop faible, attendez encore de les avoir éprouvés avant d’unir à votre vie celle d’un autre être. Car vos défauts deviendront ses propres soucis et seront intimement mêlés à sa vie puisqu’il est dit : « Et tous deux ne feront plus qu’un » (Gn 2, 24). Le Mariage n’est pas un simple contrat : il est un engagement mutuel par lequel chacun accepte de vivre la vie de l’autre. Pour cela, rien ne doit être tenu dans l’ombre. Les soucis de l’un deviennent les soucis de l’autre, tout comme les joies sont partagées.
La complémentarité du masculin et du féminin doit être coûte que coûte maintenue. L’intuition féminine aidant, les problèmes peuvent être menés à leur terme grâce à l’épouse si elle consent à s’allier l’Esprit Saint plutôt que les seuls pouvoirs de ses charmes. Quant à l’époux, par la force de sa volonté et de son corps, il apporte au foyer l’ordre et l’équilibre. L’éducation des enfants doit être une œuvre commune et les parents s’entendre pour se diriger toujours dans la même direction. Ils doivent montrer envers leurs enfants beaucoup d’amour et savoir les châtier lorsque cela est nécessaire.
Si, dans le Mariage, le père et la mère n’ont point d’idées communes, si leurs cœurs ne sont pas unis dans l’Esprit Saint pour donner à leurs enfants une éducation comme Dieu le désire, comment le lien entre les époux pourrait-il être durable ? S’il n’est fondé que sur l’attrait de la chair, il est condamné d’avance à l’échec, aux querelles, aux frustrations, aux remarques venimeuses, aux moqueries, à l’insatisfaction, à l’erreur et au mensonge. S’il se fonde avant tout sur l’amour commun du Ciel, alors, Dieu éclaire les époux, les conduit et les guide. Il chasse leurs craintes, délivre leur cœur des assauts de la concupiscence et bénit leur descendance. Puisqu’il est dit que « la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu » (1 Co 15, 50), si vous désirez associer Dieu à votre vie, ne provoquez pas la chair, car elle est faible.
Fiancés, n’attendez pas de votre union future la légalisation de plaisirs qui vous soient désormais permis sans retenue : n’oubliez pas que même au sein du couple marié, Dieu ne réside pas dans l’égoïsme, même si celui-ci est partagé. Que les efforts que vous fournissez en ce domaine avant votre mariage ne soient en rien une accumulation de tensions qui s’épancheront ensuite d’autant plus vivement, mais qu’ils soient une école de volonté et de maîtrise qui aboutisse à un amour encore plus saint et plus respectueux. Sinon, comme l’arc tendu libère la flèche, vos pulsions libérées blesseront mortellement votre pureté.
Unissez vos âmes dans la prière, dans la connaissance, dans la foi, dans la charité la plus profonde, dans l’amour, dans le respect et gardez confiance. N’oubliez jamais que les moindres imperfections doivent être combattues avant le Mariage, afin que chacun offre à l’autre le présent le plus pur de sa personne entière. Un temps d’épreuve est nécessaire qui ne doit pas être trop court. Sinon de nombreuses souffrances risqueraient de marquer votre vie. Si vous pensez pouvoir les accepter et les offrir au Père, qu’il en soit ainsi, mais la vie n’est pas aussi facile ! Que l’Esprit Saint vous éclaire donc afin que vous sachiez ne pas vous engager dans une voie qui n’est peut-être pas la bonne et dont les pièges vous seraient masqués par votre aveuglement. Que le Seigneur vous guide et vous inspire.
+ Vos frères dans la Sagesse