Message du 9 août 1985





Bien chers frères,

Vous souhaitez être éclairés au sujet de la peine de mort et de l’euthanasie. Voici donc quelques éléments de réflexion.

Il est dit : « Tu ne tueras point » (Ex 20, 13) et nul être humain dans une situation normale n’est autorisé à porter atteinte à la vie de son prochain pour quelque motif que ce soit. Les crimes des hommes sont influencés par le Malin et c’est toujours dans le déséquilibre psychique, la haine, la colère, la jalousie, la vengeance, qu’ils sont commis. Les criminels sont des malades dont le comportement est pathologique : les esprits mauvais excitant leurs sens au moment de leur crime, ils en retirent une jouissance particulière qui, si elle s’efface provisoirement pour laisser place à la honte, ne demande qu’à s’exprimer de nouveau par la suite. C’est ainsi que le criminel en liberté peut, si les démons ont suffisamment atteint son âme, commettre de nouveaux délits afin de retrouver sa jouissance première.

Que doit-il advenir de ces êtres dont le comportement semble incurable ?

Les enfermer derrière les barreaux d’une prison n’est, certes, pas la solution la meilleure mais elle a été adoptée par le monde, qui y trouve sa tranquillité. Frères, croyez-vous que leur psychisme seul soit en cause ? Ces êtres sont bien atteints d’une maladie de l’esprit, mais cette maladie a touché leur âme et l’a rendue noire et malheureuse.

La peine de mort est-elle donc la solution la meilleure pour débarrasser la société d’une telle menace ? Afin d’en juger, apprenez qu’à leur arrivée dans le Monde Invisible, ces âmes noires et troublées s’allient souvent aux démons de l’Enfer pour hanter les lieux malsains et pousser à la corruption des âmes encore saines. A la lumière de ce savoir, la Parole du Père : « Tu ne tueras point » s’éclaire davantage.

Alors, que suggérer ? Une cure de l’âme est le remède qu’il leur faut ! Car ces hommes et ces femmes sont aussi vos frères, et eux aussi doivent être aimés et aidés. L’élimination pure et simple ne peut être une solution chrétienne. Le plus souvent, ces êtres ne se sont pas sentis aimés et ils cherchent à se venger ou à affirmer leur présence en bravant les interdits. Ne les jugez pas : ce sont des êtres blessés ! Faites preuve de compréhension et créez des maisons pour rééduquer leur âme, d’abord par la raison et, si nécessaire, par l’exorcisme afin de chasser les démons qui les habitent. Ensuite, par l’éducation : redonnez-leur le goût de la vie et le sens des responsabilités dans le bien. Enseignez-les sur le Christ et Ses Commandements, et enfin, donnez-leur les Sacrements. La réinsertion dans la société de ces cas – qui ne relèvent malheureusement plus de l’exception – ne sera jamais qu’un échec si Dieu en est absent. Pensez-y !

Le problème de la guerre est plus ou moins identique à celui de la peine de mort, mais l’homme qui défend son pays ne peut pas être traité de criminel : au contraire, s’il est appelé au combat, c’est pour y accomplir avec courage son devoir de citoyen. Pourtant, il y a deux façons de tuer : tuer par devoir et sacrifice, et tuer par plaisir. Car le soldat peut pécher gravement en se montrant agressif face à l’ennemi, vicieux, traître, méprisant, en se délectant de la souffrance des autres et en profitant d’une position de force pour humilier et maltraiter ses frères, surtout s’ils sont ennemis… Nombreux sont les soldats qui s’arrogent le droit de tuer, et cela froidement et brutalement, alors qu’ils n’en ont pas reçu l’ordre. Il ne faut pas, frères, ne voir dans une guerre que ces épisodes violents où quelques malades criminels profitent de leur position de force pour instaurer terreur et souffrance, domination et dictature !

Veillez, chers amis ! Lorsque le Mal est présent surgissent inévitablement l’orgueil, le désir de puissance et fatalement, la guerre… Les objecteurs de conscience sont des faibles ! En voulant respecter le Commandement « Tu ne tueras point » ou en craignant, pour « leur peau », ne voulant pour rien au monde manier les armes, ils n’accomplissent pas leur devoir d’état et, en cas de conflit, ils se rangeraient volontiers du côté des déserteurs. L’intellectualisme et la faiblesse sont, en réalité, les moteurs de leur lâche décision.

Comme il y a lutte à l’intérieur des êtres entre le bien et le mal, il peut aussi y avoir lutte entre les différents pays à cause de l’orgueil de l’un ou du désir de puissance de l’autre. Nombreux sont les pays corrompus par l’athéisme, le matérialisme, le commerce et la tyrannie de certains régimes dont les lois asservissent l’homme en ne lui donnant pas la possibilité de se tourner vers le Seigneur. Défendez votre pays, frères, contre ses ennemis, et œuvrez pour la vraie liberté. Cette liberté, en effet, n’est pas celle qui encourage le mal lorsqu’il est source de plaisirs divers, mais celle qui toujours choisit le bien, même si certains sacrifices sont nécessaires. Comme l’enfant qui préfère la friandise à l’assiettée de soupe, vous avez souvent tendance à négliger votre âme pour combler vos sens. En vérité, c’est le bien qui devrait devenir votre friandise ! Votre responsabilité est grande dans ce choix…

Les guerres sont un état de fait. Vous n’y pourrez rien changer à court terme. Armez-vous donc de courage et de patriotisme et vous pourrez tenir une arme entre vos mains sans défaillir ! Si vos ancêtres ne s’étaient battus pour défendre leur pays, leurs biens et leur descendance, peut-être ne seriez-vous pas nés… Ne soyez pas ingrats et ne rejetez pas votre devoir d’état !

En médecine, il n’est pas non plus permis de donner la mort et, de même que l’avortement est un crime, la décision de détruire la vie d’un malade ou d’un mourant ne saurait être justifiée. Toujours un médecin se doit de préserver la vie dans la mesure de ses possibilités. Cependant, lorsque le cas d’un malade est reconnu désespéré, et qu’il est condamné à mener une vie végétative qui n’est maintenue qu’artificiellement par quelque appareil, il n’est pas sain de conserver le corps en vie : l’âme qui lui est encore rattachée souffre de ne pouvoir se libérer totalement du lien qui la retient dans la chair…

Lorsque des hommes atteignent l’extrémité de leur résistance dans la vieillesse ou la maladie, apportez-leur, qu’ils soient lucides ou non, les secours d’un prêtre, afin de les préparer à leur passage dans l’Autre Vie. Parlez-leur, et ne vous préoccupez pas, malgré votre chagrin, de retenir leur corps coûte que coûte sur cette terre par des moyens plus ou moins artificiels. Laissez-les donc s’éteindre en paix et priez pour eux. Priez pour leur âme. Tel est votre devoir de chrétiens.

Si des enfants naissent « monstres », ils doivent rester en vie dans des maisons spécialisées où ils seront soignés, les parents ne pouvant, la plupart du temps, le faire eux-mêmes. Généralement, ces enfants n’ont pas une espérance de vie très grande et leur infirmité n’est pas une raison pour les renvoyer vers le Père sans scrupules ! Laissez-Le les rappeler à Lui lorsqu’Il l’aura décidé. Parents qui avez eu un enfant « monstre » ou très handicapé, ne soyez pas tristes ! Dans le Ciel, ces enfants retrouvent une apparence normale, des facultés normales, et font l’œuvre de Dieu. Ils vous aiment et vous aident. Ne les rejetez pas alors qu’ils sont encore sur la terre. N’ayez pas honte d’eux : lorsque vous les retrouverez, vous rougiriez alors de votre ingratitude… Aimez-les, car ils sont issus de votre chair et ils ont une âme eux aussi. N’oubliez pas de les faire baptiser ! Ne voyez pas systématiquement en eux une punition du Ciel pour vos péchés : au contraire, que cette épreuve vous soit occasion de sanctification.

Montrez-vous toujours bons et charitables, même dans les cas extrêmes, et n’oubliez pas que toute votre vie appartient à Dieu et non aux hommes, et que nul n’a le droit de décider d’y mettre un terme. Il en est ainsi pour tous les êtres humains. Allez en paix.

          + Vos frères dans la Foi