Message du 23 février 1989
Bien chers frères,
Autant nous aimons à vous dire combien le Seigneur Jésus est Bon et Miséricordieux envers Ses enfants repentants, autant nous devons vous mettre en garde contre les erreurs et les pièges de votre temps. Ne croyez pas que nous le fassions avec joie. Au contraire, c’est avec une grande tristesse que nous voyons chaque jour nombre d’âmes s’abîmer en Enfer : enfer de l’indifférence, du manque d’amour, du refus de Dieu ; enfer du vice, de la peur, de la souffrance ; enfer de la haine, de la violence, de l’horreur inapaisée.
Que l’Esprit Saint vous éclaire et vous aide toujours à discerner, vous, les enfants de Dieu, entre le bien et le mal.
Car un très grave danger menace aujourd’hui l’Église : celui de se discréditer elle-même aux yeux de ses enfants. Le Diable participe activement à cette politique sournoise de destruction, et c’est au centre même de la catéchèse qu’il exerce le plus ses pouvoirs malfaisants. L’Église, chers frères, vit du Corps du Fils de l’Homme, qui la féconde et la nourrit. Toute sa spiritualité est fondée sur les Écritures Saintes qui retracent l’histoire de la relation entre Dieu et les hommes et exposent, à travers cette histoire, l’Enseignement du Christ, celui qui doit conduire les hommes à la Vie Éternelle.
N’hésitez pas, frères, à vous émerveiller devant tant de prodiges, car Dieu n’a pas manifesté Son Amour et Sa Présence aux hommes pour que ces derniers restent indifférents. Le pseudo-rationalisme d’aujourd’hui, qui semble encourager à l’analyse, a plutôt tendance à rejeter d’une manière systématique tous les faits qu’il ne parvient pas à expliquer et qui vont parfois jusqu’à défier les lois les plus élémentaires de la nature. Mais à Dieu, rien n’est impossible ! Combien se gaussent lorsqu’il est question, par exemple, de la Virginité de la Mère de Dieu, eux qui ne pensent qu’à leurs jouissances charnelles pourtant si éphémères ! Combien se rient du Démon ! Combien méprisent l’Eucharistie ! Combien tournent en dérision le Monde Spirituel !
Frères, à qui la faute ? Une certaine catéchèse ne cherche-t-elle point à éliminer, depuis plusieurs années, les anges, les démons et le Monde Invisible, de son enseignement ? Ne préfère-t-elle point s’attarder sur des notions historiques plutôt que sur les manifestations extraordinaires qui émaillent l’Ancien Testament ou sur la Divinité de Jésus ? Car, chers amis, même certains théologiens s’évertuent à trouver aux miracles des explications plus rationnelles… Le but du Démon, en effet, n’est autre que de faire éliminer de la catéchèse tous les éléments de spiritualité qui font sa vraie richesse, et de faire interpréter la Parole de Dieu faussement. Combien elle est d’actualité cette parole de Jude :
« Très chers, j’avais un grand désir de vous écrire au sujet de notre salut commun, et j’ai été contraint de le faire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s’est glissé parmi vous certains hommes qui depuis longtemps ont été marqués d’avance pour cette sentence : ces impies travestissent en débauche la Grâce de notre Dieu et renient notre seul Maître et Seigneur, Jésus-Christ. » (Jude 3-4).
Relisez, frères, cette épître, et comprenez que ceux qui dépouillent la catéchèse de sa spiritualité sont ces individus, dont parle Jude, qui « blasphèment ce qu’ils ignorent ; et ce qu’ils connaissent par nature, comme les bêtes sans raison, ne sert qu’à les perdre. Malheur à eux ! » (Jude 10-11). Leur bouche dit « des choses orgueilleuses », dit encore Jude, et « ils flattent par intérêt » (Jude 16).
« Ce sont eux qui créent des divisions, ces êtres ‘psychiques’ (1) qui n’ont pas d’esprit. » (Jude 19).
Comprenez-vous, frères, combien ces paroles s’appliquent à votre temps ? Le véritable Esprit n’admet pas de compromis avec la souillure. Ce n’est pas à la pécheresse que Jésus a pardonné, c’est à celle qui déjà changeait de vie pour Le rejoindre.
La pureté, les grands sentiments, l’amour véritable, la sincérité, l’affection, le respect, l’admiration, l’émerveillement, tout cela existe encore, chers frères aimés ! Votre rôle est de le dire ! Les hommes vivant au milieu de la corruption sont tellement blasés, tellement malheureux, tellement découragés ! Parlez-leur donc de Dieu ! Ne laissez pas votre foi s’affadir au contact de prêtres égarés dont la parole est faussée par l’esprit du monde. Que ne vous ferait-on pas accepter, aujourd’hui, au nom de l’«amour » ! mais de quel amour, frères ? Alors, suivez les exhortations de Jude, fidèles à Pierre et dans l’esprit des Commandements :
« Les uns, ceux qui hésitent, cherchez à les convaincre ; les autres, sauvez-les en les arrachant ; les autres enfin, portez-leur une pitié craintive, en haïssant jusqu’à la tunique contaminée par leur chair. » (Jude 22-23).
N’hésitez pas à reprendre des ouvrages anciens pour enseigner les enfants, en attendant mieux. Apprenez-leur à vivre la foi avec leur cœur plutôt qu’à travers des connaissances historiques. Si vous leur donnez d’abord le goût de Dieu, ils auront alors le désir de Le mieux connaître.
Quant à vous, frères, soyez les spirituels de votre temps, même si vous vous placez un peu en marge de la communauté que le véritable Esprit, visiblement, n’intéresse pas ou si peu… Recherchez Dieu en toute chose et conservez un discernement de tous les instants. Que votre bonne volonté à aider et à convaincre vos frères ne vous porte pas à accomplir des expériences douteuses et dangereuses telle l’évocation des défunts, qui ne pourraient que compromettre votre propre spiritualité et discréditer votre foi chrétienne aux yeux de vos propres frères. La véritable Communion des Saints ne saurait s’exprimer autrement qu’à travers les cœurs réciproques des êtres séparés par la mort physique. Toute autre forme de relation peut être extrêmement dangereuse, surtout lorsque des moyens matériels sont utilisés. Le cœur de l’homme reste, dans ce domaine, le poste récepteur le plus parfait et le plus perfectionné. Purifiez donc votre cœur, amis dans la peine, et ayez la foi ! Ainsi, vous entendrez, au tréfonds de votre être, la voix de vos aimés du Ciel vous crier qu’ils sont vivants et qu’ils vous aiment !
Si la curiosité n’est point une vertu dans le domaine matériel, elle ne l’est pas davantage dans le domaine spirituel. Ne vous laissez donc pas séduire par ces techniques nouvelles qui prétendent capter de manière concrète des voix de l’Au-delà, même si elles se veulent au service de la recherche spirituelle. Le Démon est, en effet, si fort pour susciter la curiosité et détourner les âmes de leur voie et de leurs devoirs ! Restez donc, amis, sur vos gardes, et ne commettez aucune imprudence. Lorsqu’il est question d’expériences pratiques touchant aux choses de l’esprit, les hommes sont souvent attirés par l’extraordinaire et s’enferment ainsi peu à peu dans une démarche dangereuse qui, de façon très subtile, les éloigne de Dieu – même s’ils sont persuadés du contraire – , et qui les pousse à s’engager toujours plus loin dans leur quête, entraînant à leur suite de nombreuses personnes.
C’est, frères, dans l’esprit de l’Évangile que vous devez mettre votre zèle à entraîner les autres : ainsi êtes-vous sûrs de ne point faire fausse route. Grande est la responsabilité du chrétien aujourd’hui. La vraie foi, malheureusement, se voit progressivement dépouillée de tout le Mystère du Christ, de toute son aura surnaturelle. Si vous parlez au monde de cette dimension spirituelle de la foi, vous verrez des changements se produire. Aidez le monde à mieux connaître les Écritures Saintes, à mieux comprendre l’Enseignement du Sauveur dans l’esprit de la Communion des Saints. Aidez le monde à redécouvrir les anges et à débusquer le Démon. N’ayez aucune crainte : nous sommes avec vous, à vos côtés, et nous vous communiquons la force, la force pour aimer vraiment et pour conduire à Dieu vos frères égarés. Priez la Sainte Vierge, demandez le secours de saint Michel dans la lutte contre les tentations et les pièges spirituels. Que le Seigneur vous bénisse.
+ Vos frères dans la Foi
(1) Comprendre : « sensuels ».