Message du 1er février 1986
Bien chers frères,
L’être humain possède en lui, lorsqu’il est équilibré, la force vitale qui lui donne le goût de l’action et lui fait oublier la mort. C’est cette même force qu’il cultive lorsqu’il devient trop matérialiste et qui le pousse à s’attacher aux sensations et aux plaisirs immédiats. Son corps goûte aux charmes de la matière, dont il se délecte abondamment, et son esprit se repaît de raisonnements intellectuels, de recherches et de découvertes afin de gagner puissance et supériorité sur son entourage.
Comment pouvez-vous ainsi vous détourner, chers frères, de la Grande Vérité que Jésus vous a apportée par Son Enseignement ? Votre force vitale vous pousse à « profiter » de la vie, soit, mais qu’advient-il de votre conscience ? Est-elle en hibernation ? Avez-vous oublié que vous mourrez un jour et qu’à votre mort, vous serez jugés non pas sur vos moments de jouissances égoïstes mais sur votre capacité à aimer avec le cœur, à offrir et à renoncer ?
Amis, vos actions, vos paroles, vos pensées même, tout sera pesé sur la balance de l’Amour. Nous vous voyons si futiles, si prompts à apprécier les choses d’en bas et à parcourir des kilomètres pour satisfaire vos intérêts matériels, votre bien-être, votre curiosité intellectuelle ou artistique. Nous vous voyons si las, si épuisés lorsqu’il s’agit de prier, de vous rendre à l’office, de parler à Dieu et même de parler de Dieu…
Écoutez les parents dont l’enfant « réussit » : ne saisissent-ils pas, par fierté, toutes les occasions pour vanter les mérites de leur progéniture ? Écoutez l’enfant dont le père occupe une place importante : ne se plaît-il pas lui aussi à chanter les louanges de celui qui lui a donné la vie, tant il l’aime et l’admire ? Alors vous, chrétiens, qui avez Dieu pour Père – un père qui ne peut occuper place plus importante ni être plus parfait -, que faites-vous ? Vous dissimulez votre foi comme si vous en aviez honte ! Vous hésitez à la proclamer comme si elle relevait de l’hérésie la plus honteuse ! Vous taisez le Nom du Seigneur de crainte de passer pour des illuminés ou pour des arriérés aux yeux de vos semblables. Ce Dieu qui vous a donné la vie et que vous prétendez aimer, vous ne pensez à Lui que dans les moments difficiles ou aux heures des offices où vous vous rendez par tradition pour être héritiers du Royaume. Que la force de l’Esprit Saint vous saisisse et vous donne la soif de proclamer la Parole autour de vous !
Que l’Esprit vous réveille de la léthargie spirituelle dans laquelle le matérialisme et les prétendues obligations quotidiennes vous ont fait sombrer ! Qu’Il vous fasse prendre conscience de votre petitesse et de votre faiblesse ! Vous qui restez impuissants devant la violence et la maladie, prenez garde aux misères qui vous attendent si vous continuez de vivre dans la corruption, car plusieurs fléaux s’abattront sur la terre.
Voyez la faiblesse de l’homme : un raz de marée et des centaines de vies sont détruites ; un tremblement de terre et des habitations s’écroulent ; un volcan en éruption et la terre vomit son horreur de la corruption et du péché ; une maladie inconnue et le bilan des victimes est chaque jour de plus en plus lourd ; une guerre et la violence et la haine atteignent leur paroxysme ; une pluie d’étoiles et voici venir la mort et la désolation. Cris et gémissements, souffrances et tortures, faim, soif, mort… et les hommes sont malheureux. Alors seulement ils se souviennent qu’ils ont un Dieu, un Père Aimant qui peut apaiser leur douleur. Oui, Dieu attend, chers frères, que vous ayez une pensée pour Lui. Ne Le décevez pas.
Soyez de vrais chrétiens qui vivez de Dieu. Dosez vos actions, vos paroles, vos pensées. Allez à l’essentiel qui est Dieu, Dieu en tout et Dieu partout. Qu’Il soit Maître de votre vie, de vos pensées, de vos agissements ! Ah ! si vous pouviez ressentir combien le Fils souffre de ce manque d’amour des hommes pour les choses du Ciel ! Le bras de Jésus s’alourdit de jour en jour et si vous ne vous convertissez pas, il y aura de grands malheurs. Vous rejetez la Croix, frères comblés dans la matière ; vous ne comprenez pas la souffrance. Vous ne recherchez que les plaisirs et les satisfactions… Jeunes insouciants qui désirez « profiter » de la vie d’abord avant de penser à Dieu, sachez que le Père est à même de donner au monde un avertissement qui pourrait le remplir d’horreur. Il ne tient qu’aux hommes de prier et de faire pénitence afin que ce malheur soit évité.
Nourrissez-vous de spiritualité et recevez le Corps du Christ. Aimez-vous et soyez sincères et charitables entre vous. Si les hommes se déchirent, priez sans vous révolter. Si les ténèbres de l’orage apparaissent, si le monde est en feu, ne craignez pas et priez sans désespérer. Si l’ennemi vous surprend, priez sans vous troubler. Car le Père est Puissant et Il aime Ses enfants. Nourrissez Son Église d’une foi vive et sincère qui puisse, au milieu de la tempête, La sauver du naufrage. Restez unis à Pierre et ne vous découragez pas.
De grâce, frères, tournez-vous vers les choses du Ciel afin que celles de la terre vous deviennent moins indispensables. Alors, votre Père vous les montrera avec des yeux différents : vous saurez les regarder, les admirer, les contempler avec un regard détaché, avec un amour pur et un esprit sage. Vous saurez doser leur importance, juger de leur utilité et ne pas profiter d’elles abusivement, sans même réfléchir.
C’est en apprenant le respect des choses comme celui des êtres que votre cœur s’émoussera pour les choses d’en bas et s’affinera pour celles d’En haut. Car ces dernières sont la Clé de la Vie, de l’harmonie, de l’équilibre et de l’amour. Lorsque l’homme les recherche, c’est alors qu’il devient sage.
Ne tremblez pas ! Ouvrez vos yeux et vos oreilles spirituelles ! La lutte est difficile mais nous sommes auprès de vous et nous vaincrons !
+ Vos frères dans la Communion des Saints