Message du 12 octobre 1985





Bien chers frères,

Lorsque vous rencontrez une personne pour la première fois, vous mettez tout votre zèle à paraître sous votre meilleur jour afin de l’impressionner favorablement, surtout si vos intérêts sont en jeu. Vous adoptez une tenue correcte, vous vous montrez aimables, attentifs aux paroles de l’autre, vous restez souriants, vous mettez tout en œuvre pour satisfaire la volonté de votre interlocuteur. Si votre nouvelle connaissance vous impressionne, que ce soit dans le domaine physique ou dans le domaine spirituel, vous conserverez une certaine retenue, une certaine pudeur, vous pèserez vos mots et montrerez du respect, de l’admiration parfois.

De même, sachez, dans votre vie, vous comporter avec vos amis et vos connaissances comme au premier jour de votre rencontre. N’est-il point illogique et injuste de traiter des connaissances devenues amies avec moins de respect et moins de gentillesse ? Pourquoi vous permettez-vous, avec ceux que vous aimez le plus, des paroles déplaisantes, des colères et des excès de sévérité ? Pourquoi direz-vous plus facilement ce que « vous avez sur le cœur » avec emportement à un ami ou un parent, alors que vous modéreriez vos propos en présence d’un inconnu ou d’un supérieur ? Croyez-vous que votre ami ou votre parent ne reçoive pas le coup de lance de la même façon ? Croyez-vous que son cœur soit plus apte à le recevoir ? plus résistant sous le choc ? Combien vous vous trompez, chers frères ! Combien vous vous trompez…

Il ne faut pas blesser l’amour. Il ne faut pas s’exalter dans l’amour. Il ne faut pas détruire l’amour. La colère et l’emportement sont les armes du Prince des Ténèbres, qui cherche coûte que coûte à détruire ces joyaux que sont la bonne entente et l’amitié, la fraternité et l’amour. Luttez donc farouchement contre tout ce qui peut détruire l’harmonie au sein d’un couple, d’une famille ou d’un groupe d’amis, d’une communauté ou d’un cercle où règne l’unité. Montrez-vous patients dans la compréhension de l’autre ou des autres, et ne portez pas injustement de jugements contre eux. Vous avez votre personnalité, vos habitudes, vos opinions : sachez respecter celles des autres et faire preuve de patience à leur égard. Si vous pensez avoir découvert une voie meilleure, faites-en part avec douceur et gentillesse, sans rien imposer systématiquement, car vous risqueriez de choquer. Ne vous mettez jamais en valeur et sachez toujours donner aux autres l’occasion de montrer leurs propres qualités afin qu’ils ne se sentent pas en position de faiblesse ou d’infériorité.

Lorsque vous avez quelque tâche d’enseignement, ayez la sagesse de ne pas vous emporter, surtout lorsque votre patience est mise à l’épreuve : restez souriants et renouvelez inlassablement vos tentatives sans jamais désespérer. Sachez encourager l’effort, le récompenser, et ne pas seulement reprendre les points qui ne conviennent pas, car votre élève risquerait de se décourager, de devenir tendu et exaspéré, et cela nuirait à sa bonne volonté. N’oubliez pas, lorsque vous enseignez, que vous êtes celui qui possède le savoir et que votre élève, au départ, ne sait rien. À l’issue de votre tâche, il saura. Quoi de plus merveilleux que l’enseignement pratiqué avec amour et patience ? Dans le domaine spirituel, Jésus et Sa Très Sainte Mère, les saints et les anges enseignent à chaque instant à votre âme assoiffée le chemin du Ciel : ne font-Ils pas, eux, preuve de la plus grande patience à votre égard, vous permettant de vous repentir, de tout effacer et de recommencer pour parvenir un jour au but de perfection auquel aspire votre âme ? Et ne feront-Ils pas preuve d’un plus grand Amour encore lorsque, voyant que vous ne l’avez pas atteint, Ils vous élèveront tout de même jusqu’au bonheur du Ciel ?…

Enseignants, prenez modèle sur la pédagogie du Ciel ! Montrez-vous aimants avant tout, mais fermes et rigoureux dans le contenu de votre enseignement. Ne recherchez pas d’emblée la perfection, bien qu’elle soit le but visé, car vous décourageriez vos élèves. Au contraire, encouragez-les par des paroles aimables et relevez chaque point positif pour le mettre en valeur, ce qui stimulera l’effort et le désir de bien faire.

Prêtres de Jésus, vous qui avez aussi un rôle d’enseignement, sachez encourager vos ouailles en Confession afin qu’elles progressent sur le chemin de la perfection. Lorsque des progrès sont réalisés, lorsque des imperfections ont été vaincues, des mauvaises habitudes maîtrisées, des péchés dominés par la Grâce qu’accorde le Seigneur aux âmes qui veulent s’élever, sachez être les interprètes de l’Esprit Saint et souligner les progrès accomplis ; sachez dire la joie du Seigneur lorsqu’Il voit Ses fils et Ses filles expulser de leur âme le Démon, maître incontesté du péché.

Tournez-vous, frères, vers les choses saintes ! Ne laissez pas les films et les publicités vous influencer vers un type de comportement, un produit, une mode. Remarquez, en effet, l’utilisation subtile que fait le Démon des médias. Dans un siècle où la foi se meurt, paradoxalement les slogans publicitaires abondent en vocabulaire religieux mais dont le sens est faussé : « C’est bon » devient « C’est l’enfer », on y convoite « le fruit défendu », des moines y enfreignent la règle de l’ascétisme, la Sainte Cène y est tournée en dérision, le Démon y devient un amuseur ; les couleurs paradisiaques sont mêlées d’érotisme, et nombre de mots sacrés, vidés de la force de leur sens premier, sont ainsi livrés à la langue vulgaire du quotidien, du répété sans réflexion. Méfiez-vous de cela, chers frères, car le Démon cherche à vous faire perdre la notion de valeur des mots, surtout des mots sacrés.

Rayonnez de votre foi, amis, et restez dans le Cœur de Jésus et de Marie. Priez beaucoup et faites passer par le cœur ce que vous demandez dans vos prières afin qu’elles ne deviennent pas de simples paroles mécaniques. Mettez-vous en affinité avec le Ciel et, de temps à autre, récitez un acte de contrition afin de dire au Seigneur votre tristesse de L’avoir offensé dans les nombreuses imperfections de la journée. Montrez-vous patients et persévérants car votre cœur aussi se révoltera de ne point parvenir rapidement à ses fins. Rappelez-vous que l’être humain entier s’éduque : son corps, son esprit, son intelligence, sa volonté, son âme. Si le Seigneur est votre Ami, Il y pourvoira. Si Marie est votre Amie, si vous L’acceptez pour Maman, croyez qu’Elle aura la douceur et la persévérance nécessaires pour éduquer votre cœur à l’Amour de Son Fils.

Allez dans la Paix, chers frères amis, et que le Seigneur vous protège contre les agressions et les paroles blessantes de tous ceux qui, charmés par des compromis avec le monde, veulent vous attirer avec eux vers une vie factice qui ne vous charme plus. Car nous savons que vous avez compris où se trouve l’essentiel et que vous ne désirez plus participer à ces activités futiles qui vous deviennent corvées. Que votre cœur soit fort pour parer aux critiques et remarques de ceux qui ne vous comprennent pas. Les compensations qu’il recevra seront grandes. Restez fidèles.

+ Vos frères dans la Sagesse