Message du 1er mai 1986 (I)





Bien chers frères,

Le Seigneur est votre Maître, Il est votre Ami, mais un Ami Parfait qui attend de vous un maximum d’efforts pour que vous soyez dignes de Lui. Dans l’amitié, il est un phénomène de métamorphose bien courant qui consiste à admirer chez l’autre ses qualités et à les lui emprunter par quelque mimétisme. Dans cet élan, il faut bien se garder d’emprunter aussi les défauts qui, parfois, aux yeux de l’amour, se trouvent minimisés et même acceptés comme des qualités. L’amour est si grand, chers frères aimés, et il transforme tellement le cœur des hommes !

Aimez donc le Seigneur et réservez-Lui dans votre cœur la première place. Alors, Il vous prodiguera Ses douceurs et Ses Grâces et vous modèlera à Son image. Croyez qu’Il vous aime et qu’Il montre une Grande Miséricorde envers vous. Bien sûr, Il n’aime pas vos défaillances, mais dès lors que vous vous en accusez humblement auprès de l’un de Ses prêtres, c’est-à-dire auprès de Lui en personne, Il vous pardonne et vous accueille de nouveau car votre amitié Lui est si précieuse !

Parfois, vous vous dites : « Non, je ne suis pas digne ! J’ai honte ! Le Seigneur m’a tant donné et encore il faut que je pèche et que je Le déçoive… » et vous hésitez à vous rendre au confessionnal : vous pensez que vos confessions sont trop rapprochées et vous vous interrogez sur l’opinion que le prêtre aurait de vous si vous retourniez vous humilier auprès de celui-là même qui vous a donné votre dernière absolution. Vous croyez qu’il pourrait vous juger et que votre image de bon chrétien serait ternie à ses yeux. Ah ! frères, chassez donc ces idées car elles ne vous viennent pas de Dieu ! Et comment le pourraient-elles puisqu’Il vous aime et qu’Il vous attend ? Comprenez donc que là réside Sa Véritable Miséricorde : vous faites l’effort de l’humiliation par amour pour Lui et, en gage d’Amour, Il vous débarrasse de votre péché et vous donne la paix !

Frères bien-aimés, n’oubliez point que vous êtes dans la chair et que votre lutte se situe dans la chair : vous n’êtes point de purs esprits et ne devez pas mépriser votre corps parce qu’il est corruptible mais au contraire le sanctifier par l’esprit et lui donner le rayonnement de la foi.

Lorsque vous êtes en présence du Seigneur, apprenez à savourer Son Amitié si précieuse ! Laissez parler votre cœur, laissez-le s’ouvrir et accueillir tout entier Celui qui vous aime vraiment et peut vous apporter la paix, l’équilibre, la joie, la victoire. Qu’Il vive en vous, et que l’on puisse dire : « C’est Jésus, son Ami, qui l’a métamorphosé. Voyez comme il est bon ! Voyez comme il est doux ! Il n’est jamais colère, il est toujours accueillant, il ne juge jamais. Nous pouvons avoir confiance en lui : voyez comme il nous aime !…»

Si des Grâces vous sont accordées, sachez vivre sans révolte les moments pénibles : en effet, sur terre, il n’est pas de rose sans épines ! Il n’est pas de maison sans réparations, de véhicule sans entretien, de travail sans contraintes, d’amour sans inquiétude… L’Amour de Dieu est un amour jaloux : lorsqu’Il s’établit dans votre cœur et dans votre âme, Il désire y rester durablement et Il souffre de vous voir vous détourner de Lui lorsque vous vous laissez charmer par les appâts de la tentation. Le combat est le prix du salut, frères, et vous devez vous appliquer à gagner chaque bataille ! Le Maître a laissé l’homme libre de L’accueillir, Lui, Dieu, mais aussi de Le rejeter – et telle est, en même temps, Sa plus grande Souffrance.

Frères tant aimés, soyez donc fidèles au Seigneur et si des épreuves vous sont envoyées, subissez-les avec confiance. Si vous avez l’impression que le Seigneur a déserté votre âme, soyez certains qu’il s’agit d’un piège du Démon qui désire s’y installer au plus tôt. La lutte des forces du bien contre les forces du mal n’est pas une illusion ! Elle n’existe pas seulement dans les livres de science-fiction : elle est réelle et vécue chaque jour, à chaque instant, dans l’âme de l’homme. Par leur don de discernement, les chrétiens devraient être plus sensibles à cette lutte, et ne la considérer en aucun cas comme un phénomène névrotique, où la culpabilité exacerbée donne naissance à toutes sortes de maladies d’origine psychique. De toute évidence, les personnes qui vivent dans cet état d’esprit ne peuvent se sentir aimées de Dieu et elles font fausse route. Car avec le Seigneur, chers amis, vous ne craignez rien !

Croyez-vous que vos frères qui sombrent chaque jour dans la pourriture du matérialisme et de la concupiscence soient plus heureux que vous ? La culpabilité ne les empêche certes pas de dormir, mais leur âme est noire et sans vigueur : au moment de leur mort, elle n’aura pas la force de s’élever jusque vers cette Lumière dont elle n’a jamais voulu pendant sa vie. Alors, vous qui croyez, rendez grâce au Seigneur de vous avoir donné un cœur d’enfant si prompt à Le connaître et ouvert aux mystères du Monde Céleste. Si Dieu est jaloux dans Son amitié, faites de même, et ne permettez pas à qui que ce soit de prendre Sa place dans votre cœur ! Faites-Le toujours passer en premier. Vos pensées, vos paroles, vos actions, laissez-Le tout diriger et vous serez heureux de posséder alors Sa Paix !

Lorsque le Seigneur ne se fait plus sentir en vous, c’est la nuit. Tenez donc allumé le flambeau de la prière et de l’oraison et si vous ne le pouvez, frottez de multiples allumettes sans relâche pour crier au Seigneur :

« Ayez pitié de moi, sauvez-moi, Seigneur !
Je me sens tellement vide sans Votre Douce Présence.
Revenez-moi, Seigneur, ne m’abandonnez pas.
Dans ma nuit, je crie vers Vous.
Faites-moi un signe, je Vous en supplie, Seigneur ! »

Vous savez combien le Seigneur est bon : Il permet que vous soyez éprouvés mais Il ne vous abandonne pas. Regardez l’élève, regardez l’apprenti : ne sont-ils pas formés par le Maître qui, peu à peu, se retire et leur laisse la liberté de reproduire seuls les modèles étudiés ? Frères, Jésus est à la fois votre Maître et votre Modèle. Écoutez-Le vous enseigner à travers les Écritures Saintes, mais aussi, écoutez-Le dans votre cœur en oraison. Si vous ne L’entendez plus, reprenez les Écritures, lisez des vies et des écrits de saints et nourrissez-vous de l’exemple, nourrissez-vous de la Parole car Elle est la seule, la vraie qui conduise à la Vie !

Gardez courage, gardez confiance. Laissez-vous modeler par votre Maître et aimez-Le sans cesse, de plus en plus. Offrez-Lui tout et Il vous offrira tout car Il vous aime.

+ Vos frères dans l’Amour