Message du 5 novembre 1985
Frères aimés,
Nous vous en supplions, ne regardez la télévision que rarement, et seulement lorsque vous êtes certains de la qualité du programme proposé et de l’intérêt qu’il présente pour vous. Mieux encore, ne la regardez pas du tout !
Ne prétextez pas, pour la regarder abondamment, que vous devez enrichir vos connaissances ou vous tenir au courant de l’actualité et des nouveautés du monde artistique ou cinématographique ! Ne prétextez pas que vous avez besoin de vous changer les idées !
Le Tentateur est aujourd’hui le maître du grand et du petit écran (1), et, s’il sait ravir les yeux par la présentation de paysages de rêve et de personnages séduisants, s’il sait ravir l’esprit par la présentation d’intrigues et de situations délectables, il sait aussi salir les âmes en éveillant en l’homme la curiosité et les désirs malsains, la violence et l’égoïsme.
La télévision est un instrument d’oisiveté pernicieuse qui non seulement coupe l’être humain de la vie altruiste, mais aussi lui fait goûter des plaisirs illicites indirectement. Elle est l’œil indiscret qui permet au voyeur de se repaître d’images impures dans l’obscurité de sa demeure.
Mise au service du bien, elle eût été un merveilleux instrument de communication et d’éducation. Mise au service du Mal, elle devient l’un des moyens les plus sûrs de s’éloigner de Dieu. Pauvres amis, quels esclaves inconscients vous devenez lorsque, rentrant chez vous après le travail, vous pressez machinalement le bouton afin d’ «avoir un fond sonore » ! Même lorsque votre attention n’est pas rivée à l’écran, votre oreille enregistre tout : paroles prononcées, musiques infernales, messages subliminaux que seul votre être profond perçoit et décode.
Vous êtes appelés à la violence, à la désobéissance, à l’indépendance, à la liberté, à l’impudeur, à l’amour bestial, à la jouissance matérielle, à la séduction, à la perversion, à l’orgueil et à tous les autres vices qui en découlent. Malheureusement pour les jeunes, ce sont eux qui sont les premières victimes de cette diabolique machination qui vise à corrompre les générations futures et à les faire sombrer dans l’horreur et dans la guerre.
Autrefois, les films exaltaient les nobles sentiments, les vertus propres à l’homme, à la femme et à l’enfant ; la fidélité de certains animaux y était même soulignée ! La musique y élevait l’âme et le spectateur ne pouvait s’empêcher de verser sa larme à la fin. Souvent, il désirait s’identifier à ses héros et quittait la salle le cœur plein de promesses.
Le grand malheur, frères, est qu’aujourd’hui, nombre d’êtres humains n’ont plus foi en rien ! Les vertus sont démodées à leurs yeux : seul l’égoïste parvient à son but, usant de tous les moyens, même des plus pernicieux. L’homme ne croit plus au bienfait des vertus dans une société qui les ridiculise et les rejette. Parlez à votre entourage d’amour fraternel : on va vous rire au nez ! Il est vrai que rares sont les endroits où les hommes peuvent se réunir sans chercher à se porter tort, à se concurrencer, à s’escroquer, à s’attaquer. Parlez de pureté : on va vous regarder d’un œil incrédule ou méprisant. Le sexe étant roi, l’homme copie le mâle qu’aime à exhiber la société : qui n’accumule pas les conquêtes, ne fréquente pas les boîtes de nuit, les lupanars, n’a pas de maîtresse ou d’amant, est loin d’être à la pointe de la « normalité » actuelle, chers frères qui souriez…
Satan est partout autour de vous ! Même sous des dehors pudiques, il vous atteint par un regard, une attitude, une démarche, un vêtement, une parole, un sourire, une image sur l’écran. Parfois, vous ne vous en rendez pas compte sur-le-champ, mais, plus tard, après quelques heures ou quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, la blessure fatale s’ouvre, suppure, et ne vous laisse plus en paix.
Sur l’écran, la femme expose ses charmes d’une façon démoniaque, dévoilant sans retenue les appâts de son corps. Les filles d’Ève servent le Démon avec passion et entraînent à lui multitudes d’âmes faibles et perverties.
Sur l’écran, l’homme expose sa virilité d’une façon démoniaque, utilisant sa force pour opprimer et pour détruire non pas le Mal mais d’autres hommes. Il étale ses conquêtes, et nul plaisir ne lui est interdit dans sa quête inassouvie de jouissances nouvelles.
Et vous, pauvres créatures crédules, vous succombez aux charmes du mensonge et des artifices de vos films et de vos « spots » publicitaires ! Vous tentez de copier ce que vous avez vu, d’imiter vos nouveaux héros : leur bassesse n’est rien en comparaison de votre bêtise ! À quoi aboutissent vos futilités et vos jouissances sinon à l’esclavage du monde et à l’Enfer ? Si vous mettiez autant de zèle à pratiquer les vertus et à fréquenter les Sacrements qu’à regarder la télévision, vous qui prétendez encore ne pas avoir le temps de vous rendre à la Messe, les églises seraient remplies !…
Quel est donc votre Dieu ? quelques sensations passagères ? des idoles ?… Pauvre Jésus ! Il s’est offert pour que vive votre âme et cependant, vous Lui préférez les films malsains, les publicités mensongères, les spectacles douteux et sans intérêt, les musiques braillardes, si toxiques pour votre âme ! Faut-il que l’esprit du Mal se soit profondément infiltré en vous pour que votre jugement soit devenu aussi faux ! Si vous en venez à mépriser les vertus, à perdre votre confiance en l’Église, à faiblir dans votre foi et dans vos dévotions tout en regardant beaucoup la télévision, n’en soyez pas étonnés ! Jésus vous l’a dit : « Évitez les tentations ! » (2) et nous vous supplions de vous écarter de cette immonde pourriture qu’est la télévision. Dans la solitude, dans la peine, dans la fatigue, vous serez tentés de passer des heures devant l’écran. Bien sûr, tout n’y est pas mauvais, mais lorsqu’on ne se sent pas la force de doser ce temps de loisir ni de sélectionner seulement les bons programmes, mieux vaut ne pas posséder cet instrument chez soi ! Si vous désirez rester informés de l’actualité, la lecture d’un journal sérieux fera encore très bien l’affaire…
Si vous avez des enfants, eux-mêmes seront tentés et risquent de sombrer dans la corruption dès leur plus jeune âge. Ne soyez pas étonnés s’ils deviennent nerveux, agressifs, égoïstes, impurs, s’ils perdent leurs capacités intellectuelles, leur goût du travail bien fait, leur ambition. Les responsables ? La télévision et vous qui leur autorisez ce spectacle à fortes doses – si encore ils vous demandent votre avis…
Vous qui possédez des magnétoscopes, croyez-vous que le Ciel n’ait point vu vos manèges secrets et vos buts inavoués ? « Si ta main te porte au péché, coupe-la (…) et si ton œil te porte au péché, arrache-le. » (Mc 9, 43,47). Alors, coupez-vous donc de toutes ces influences pernicieuses non seulement pour l’âme mais aussi pour le cerveau et pour le corps tout entier. Faites plutôt de saines lectures et sortez respirer l’air frais et pur de vos campagnes ! Donnez à votre corps et à votre cerveau des occasions de s’exercer à l’effort ! Au lieu de « vous dépasser » dans les choses de la terre, montrez-vous héroïques dans les choses du Ciel. Laissez-vous pénétrer par l’Esprit Saint qui vous guérira de votre attrait pour l’image et vous dégoûtera de l’écran, de sa futilité et de son inutilité.
Priez, priez beaucoup, et que le Seigneur vous conduise à l’essentiel ! Si vous désirez offrir au Seigneur des sacrifices, commencez par regarder moins souvent la télévision, et particulièrement les films douteux, même s’ils sont signés de quelque « grand nom » du cinéma. Alors, vous vous sentirez plus sereins et véritablement libérés d’un esclavage qui vous nuit et nuit à votre vie de famille. Allez dans la Paix du Christ.
+ Vos frères dans la Vérité
(1) Les mises en garde de ce message peuvent s’appliquer aujourd’hui tout autant à Internet.
(2) V. Message de notre Seigneur Jésus-Christ du 21 octobre 1984.