Message du 7 septembre 1985





Bien chers frères,

Vous qui avez reçu une éducation religieuse très stricte et qui, à présent, vous révoltez contre cette rigueur, n’adoptez pas une attitude opposée à ce qui vous a été enseigné !

Il est vrai qu’il y a seulement quelques dizaines d’années, la crainte de l’Enfer obsédait encore les esprits des personnes religieuses. Leur culpabilité était exacerbée, et cela particulièrement dans le domaine de la pureté. Certaines personnes ont même beaucoup souffert de s’astreindre à une discipline qu’elles ne comprenaient pas. Les prêtres ne faisaient que répéter ce qu’enseignait l’Église : « Ne faites pas ceci, ne dites pas cela, sinon vous serez damnés ! », et, afin d’être en règle avec sa conscience, chacun faisait son possible pour respecter ces lois et bien vite se rendre à confesse lorsqu’elles avaient été transgressées…

Frères, vous qui avez vécu cela plus ou moins bien, ne jetez pas la pierre à l’Église ni à ces prêtres qui ont fait leur devoir. Peut-être ont-ils souvent manqué de psychologie et y sont-ils allés « un peu fort » ; peut-être ont-ils éloigné de Dieu certaines âmes révoltées par la rigueur de leurs paroles, mais sachez que si leur attitude est restée stricte, l’Enseignement de Jésus ne l’est pas moins. La seule différence est que les premiers contraignaient alors que le Second veut convertir les cœurs.

L’obéissance sans révolte est la première vertu qui conduit à Dieu. Ce qui tue l’homme moderne est qu’avant d’obéir, il désire toujours connaître la raison de l’ordre donné, alors qu’avec Dieu, il devrait savoir qu’il n’est point d’autre raison que le salut de son âme !

Mais l’obéissance par amour est obéissance volontaire pour Lui plaire. L’homme, même sans en connaître les raisons, obéit sans discuter à ce que lui demande le Seigneur parce qu’il a confiance en Lui et qu’il sait que tout ce qui lui est demandé contribue au salut de son âme.

Parler il y a seulement quelques dizaines d’années des lois de la pensée et de l’imprégnation du péché dans l’âme aurait été mal accepté. Mais aujourd’hui, il est plus facile de comprendre comment la pensée régit le comportement de l’homme et comment des esprits mauvais ou démons peuvent assiéger l’esprit humain de pensées malsaines et agir ainsi sur le système glandulaire pour provoquer l’envie, la colère, le désir, la jalousie, etc. Si donc vous ne contrôlez pas vos pensées dès leur formation alors qu’elles ne sont qu’idées ni ne détournez toute idée malsaine avant qu’elle ne devienne pensée à part entière – visualisée et acceptée comme source de désir et d’action – alors, vous ne serez pas véritablement maîtres de vous-mêmes et resterez toujours les esclaves du péché. Pardonnez donc à ces prêtres qui n’ont pas su vous expliquer cela. Si vous leur avez obéi par amour pour le Seigneur, même sans comprendre, soyez bénis et ne le regrettez pas car vous avez bien agi !

Les principes rigoureux choquent particulièrement les personnes qui, dans leur enfance, ont manqué d’amour : ces personnes, en effet, aspirent à une religion d’amour où Dieu, conscient de la faiblesse humaine, pardonne et défend toujours ses créatures. Voilà, certes, qui prouve qu’elles ont grand cœur puisqu’elles ont compris qu’« on ne veut pas, chez votre Père qui est aux Cieux, qu’un seul de ces petits se perde » (Mt 18, 14). En revanche, ayant souffert profondément au cours de leur enfance de culpabilité, elles ont tendance à rejeter systématiquement la notion de péché, et à prêter à Dieu une certaine tolérance quant à cela : qu’elles comprennent qu’en Dieu, nul péché ne peut être cautionné, et que si l’homme veut aller au Ciel, il ne le pourra qu’en s’humiliant, en demandant pardon et en faisant pénitence. Tant que la Femme n’aura pas écrasé la tête du Serpent dans le cœur de chaque homme où le Mal aime à se loger, les démons de l’Enfer assiégeront la race humaine pour l’entraîner avec eux dans les Lieux de Perdition !

Frères qui avez trop entendu parler du Démon dans votre enfance et qui, par réaction, désirez ne plus entendre prononcer son nom ; frères qui rejetez jusqu’à son existence même et celle de ses acolytes, notre rôle est de vous avertir que vous êtes dans l’erreur. Certains prêtres peu éclairés suivent aujourd’hui le même chemin que vous, et ils ont tort. La foi authentique est en train de se désagréger et cela fait partie du plan du Prince du Mensonge ! Chrétiens, de grâce, ne vous laissez pas abuser par lui !

Relisez la parabole du Mauvais Riche et du Pauvre Lazare (Lc 16, 19-31). Si Jésus, le Christ, est ressuscité d’entre les morts et que vous ne croyiez pas à Sa Parole, comment pourriez-vous croire à la nôtre ? Car votre foi n’est plus vraiment catholique : vous ne croyez plus à l’existence des démons, vous ne croyez plus au Diable, vous ne croyez plus aux anges et ne voulez pas reconnaître l’action permanente du Monde Invisible sur le vôtre ! Alors, vous avez le toupet d’« adapter » votre religion, qui est Vérité, à vos propres raisonnements, désirs et principes, et vous vous permettez d’« interpréter » faussement l’Enseignement de Jésus à la suite de certains prêtres insensés, ou de ne pas respecter un ou plusieurs Commandements, les jugeant trop sévères ou démodés… Frères, vous aurez beau vous révolter, rager, rejeter, cela ne changera rien à la Vérité toute pure !

Combien vous avez tort de vous attribuer toujours toutes vos idées, bonnes ou mauvaises, et d’en retirer de l’orgueil ou de la culpabilité ! Ces idées peuvent vous être personnelles, certes, mais elles peuvent également vous être envoyées, à travers le canal de l’intuition, par le Ciel ou l’Enfer : par Dieu, les anges et les saints, comme par les démons ! Une idée ne vous devient véritablement personnelle que lorsque vous l’avez résolument acceptée et intégrée à votre personne de façon consciente. Le Mal passe surtout par le cœur et la pensée de l’homme : orgueil, mensonge, colère, impureté, sont des maux considérables. Les démons, qui désirent plus que tout vous pousser au mal, agissent à travers le canal de votre imagination et du dialogue intérieur – dialogue que vous croyez toujours avoir avec vous-mêmes, mais que vous avez souvent, sans le savoir, avec des êtres que vous appelez « surnaturels »…

Toujours nous vous avons recommandé un comportement rigoureux vis-à-vis de vous-mêmes, car vous êtes faibles, et ce n’est qu’en connaissant les causes du péché que vous vous protégerez contre les occasions de chute et que vous parviendrez à vous réformer intérieurement pour vous délivrer du Mal. Au lieu de critiquer l’Église, apprenez à déceler, dans votre vie, les pièges du Tentateur en tirant profit de l’Enseignement de Jésus-Christ sans lui ôter un iota !

Ne méprisez pas les hommes qui sont stricts en matière de foi, ne les accusez pas de manquer d’amour parce qu’ils condamnent des péchés que vous refusez de reconnaître comme tels au nom de la liberté ou de la tolérance. Ce ne sont pas leurs frères qu’ils condamnent, c’est l’action du Démon sur des âmes faibles qu’ils aimeraient tant voir délivrées…

Regardez Jésus : Il n’a pas hésité à parler aux foules du Royaume de Dieu, à mettre en garde les pécheurs, et à expulser les esprits mauvais du corps des possédés : « Jésus, voyant les gens qui affluaient, menaça l’esprit impur en lui disant : ‘Esprit muet et sourd, je te l’ordonne, sors de lui et n’y rentre plus !’ » (Mc 9, 25). Il n’a pas hésité à donner aux Douze « pouvoir de chasser les démons » (Mc 3, 15), car le Démon doit être chassé avec fermeté où qu’il se trouve. Retrouvez la pratique de l’exorcisme, qui depuis longtemps déjà a été plus ou moins abandonnée dans vos diocèses !

Frères, un amour trop permissif qui ferme les yeux sur le péché n’est pas un véritable amour ! Comme Jésus, vous devez aimer les pécheurs et leur pardonner s’ils vous font du tort, mais vous devez aussi, dans la mesure du possible, les guider vers Dieu afin qu’ils ressentent combien le péché Lui déplaît et combien il les rend esclaves une fois qu’il s’est établi dans leur âme. Ne leur dites pas : « Ne t’inquiète pas, même s’il t’arrive de pécher de temps en temps, le Seigneur te pardonnera parce qu’Il est Amour et qu’Il connaît notre grande faiblesse », mais dites au contraire : « Si nous aimons vraiment le Seigneur, qui est Amour, nous ne pouvons continuer de pécher car Il souffre de nos manquements et de nos défaillances. Alors, demandons-Lui pardon pour le passé et mettons tout en œuvre pour Lui être agréables à l’avenir ! ».

Vous voulez créer, chers frères, une religion d’assistés à l’image d’une certaine politique sociale. Le christianisme est une force ! Pour le bien vivre, il faut avoir de la volonté et accepter de porter sa croix sans rechigner, mais ce n’est pas la voie de la facilité…

Même si vous rejetez notre présence, chers frères qui doutez, nous n’en restons pas moins vos humbles et très fidèles amis.

+ Vos frères dans la Vérité