Message du 16 février 1985





Bien chers frères,

Ne vous querellez point au sujet de la charité chrétienne et de l’aboutissement des œuvres humaines : la foi sans les œuvres et les œuvres sans la foi restent encore pour vous un problème.

Raisonnez avant tout avec le cœur et n’excluez pas Dieu de votre raisonnement. Si vous agissez pour votre Père, par amour pour Lui, en Lui montrant que vous L’aimez, vos actions prennent une dimension toute différente ! Si les mêmes actions sont accomplies sans cet amour pour votre Père, elles ne sont pas élevées jusqu’à Son niveau de la même façon. Écoutez ceci.

Les œuvres sans la foi sont comme le carré comparé à la pyramide : le carré est plat, sans relief malgré sa surface au sol qui peut s’étendre à l’infini. La foi sans les œuvres est comme le sommet d’une pyramide qui n’aurait aucune assise sur le sol. Mais les œuvres avec la foi ou la foi avec les œuvres sont à l’image de la pyramide complète : base, volume, sommet. Le Père repose au faîte et projette sur le sol Sa Lumière qui illumine chaque action dont s’emplit peu à peu le volume. Vue du sol, la base d’une pyramide est identique à un simple carré et les hommes qui ne pensent pas à relever la tête ne remarquent pas la différence entre les deux figures.

Comme la pyramide, le chrétien dont les actions sont offertes au Père possède une autre dimension : celle du relief, qui correspond à l’élévation spirituelle de l’homme. Dieu, en effet, empile chacune de ses actions comme les pierres de la pyramide et construit ainsi pour lui un escalier d’amour qui permet à Jésus et à Marie de descendre s’établir dans son âme, et qui lui permettra d’aller Les rejoindre un jour. L’athée qui ne pratique la charité que par principe ou parce qu’il a du cœur, ne fait, après tout, que son devoir d’homme. Il ne peut rien offrir au Père puisqu’il ne désire pas avoir de Père ! C’est un orphelin spirituel qui, s’il refuse l’Amour de son Créateur, se verra privé de Sa Présence au Séjour Éternel. Peut-être alors comprendra-t-il ses erreurs et son immense orgueil…

Frères, il est dans les demeures de Ténèbres de nombreuses personnes qui ont fait du bien sur la terre en refusant toujours d’associer leurs actions à la lumière du Ciel. Alors, n’est-ce pas la plus grande justice qu’ils ne voient point cette lumière ? La Vie du Ciel étant la rançon de la vie terrestre, quiconque n’a jamais désiré connaître son Père ne peut désirer vivre à ses côtés dans l’Autre Monde… Même si le Père, qui est bon, laisse toujours à l’homme la possibilité de se racheter dans certaines circonstances, ne vous laissez donc pas aveugler par le monde terrestre et apprenez à vivre en communion avec le Ciel !

N’est-il pas plus agréable, frères, de se sentir « empli » de Dieu ? de sentir au-dessus de soi le toit de la pyramide dont le volume s’accroît avec les bonnes œuvres à mesure que l’amour et le sens de l’offrande pénètrent dans l’âme ? N’est-il pas rassurant de se sentir « guidé », « inspiré » par le Ciel, de s’abandonner totalement à la Divine Providence afin qu’Elle puisse agir en toute liberté à l’intérieur de soi ? Ne restez pas sans relief, élevez-vous au-dessus des platitudes terrestres et respirez l’air pur des hauteurs qui vous revivifiera et vous redonnera la force et le courage de parsemer le socle de votre pyramide d’une multitude d’actions agréables à votre Père du Ciel.

Vous qui aimez plaire aux autres, qui aimez leur consacrer de votre temps, leur offrir votre hospitalité, les secourir financièrement, leur tendre la main dans les embûches, leur remonter le moral, visiter les malades, les hôpitaux, les vieillards, vous qui aimez les contacts humains et la vraie charité, où est votre mérite ? Si votre récompense ne vous est point donnée avec cet acte lui-même, si un sourire ou une larme de reconnaissance ne suffisent pas à combler votre cœur, vous n’avez rien compris !

Vous faites cela, dites-vous, sans chercher à plaire à Dieu, mais êtes-vous bien sûrs de vous être renseignés convenablement sur l’identité de ce Père qui vous aime ? Êtes-vous bien sûrs d’avoir déjà été présentés à Lui ? Avez-vous déjà entendu parler de Lui ? En quels termes ? Souvent, nous lisons dans votre cœur que votre milieu familial, votre entourage, vos proches ne vous ont jamais parlé de Dieu, ou qu’ils l’ont fait très peu ou très mal. Ensuite vos études plus ou moins longues vous ont orientés vers le matérialisme et vous avez été séduits par la grandeur de l’homme sans même vous rendre compte que ce qui provoquait votre admiration n’était autre que tous ses attributs spirituels que vous appelez pouvoir de réflexion, de création, intelligence, amour, amitié…

Quelle définition vous a-t-on jamais donnée de Dieu ? Avez-vous compris à l’âge de dix ou douze ans l’enseignement du catéchisme ? Avez-vous compris la Sainte Messe ? les pouvoirs du prêtre de Jésus-Christ ? Connaissez-vous la vie de Jésus ? Connaissez-vous Sa Mère ? Connaissez-vous Ses appels incessants à la terre ? Connaissez-vous le Diable ? Ah ! frères, vous rejetez tout ce que vous n’avez pas compris, tout ce que vous n’avez pas vu, et votre culture évangélique s’arrête à la phrase : « Moi, je suis comme saint Thomas ! »

Ouvrez donc vos yeux et que vos oreilles entendent et écoutent ! De grâce, renseignez-vous sur le Seigneur ! Lisez consciencieusement les Écritures et méditez leurs pages de sagesse. Si vous n’êtes pas séduits et préférez les abandonner, permettez-nous de vous dire : soit vous ne savez pas reconnaître où est votre salut, soit vous êtes des orgueilleux ! Lorsque vous clamez : « Moi, je n’ai pas besoin de Dieu pour faire le bien ! », vous n’avez rien compris, même si vous êtes bardés de titres et de diplômes humains ! Car déjà, si vous accomplissez le bien, vous faites l’œuvre de Dieu. Mais attention, frères ! Vous pouvez faire l’œuvre de Dieu sans jamais avoir entendu parler de Lui parce qu’Il inspire votre cœur, et Le reconnaître pour Père le jour où Il vous sera présenté. Mais vous pouvez aussi faire l’œuvre de Dieu en vous passant de Lui tout en sachant très bien qu’Il existe, et en refusant de reconnaître Son existence : vous êtes alors atteint d’orgueil – et croyez que ce sentiment déplaît beaucoup au Seigneur ! N’oubliez pas que Satan a été appelé le Singe de Dieu, et qu’il peut également séduire les humains en faisant de grandes choses…

Méditez ces paroles, chers frères, et faites-les connaître à ceux qui cherchent. Qu’elles les conduisent vers la Lumière du Père dans la charité, l’amour et la foi. Amen.

          + Vos frères dans la Vérité