Message du 22 décembre 1984





Bien chers frères,

Les manquements aux Commandements, et tout particulièrement à celui de la charité, sont totalement en désaccord avec la véritable vie chrétienne. Le Christ est Amour, Accueil et Vérité. Croyez-vous qu’Il ne souffre pas de contempler sans cesse ce panorama d’hypocrisie, d’égoïsme, d’étroitesse d’esprit, de mesquinerie, de faux jugements que vous portez sans cesse sur autrui ? ce panorama d’indifférence, de fausses croyances, de superstition, d’orgueil spirituel que Lui mettent sous les yeux les hommes et malheureusement certains chrétiens ?

Enfants de Dieu, ressaisissez-vous et conservez un esprit pur ! Fuyez querelles, diffamations et superstitions ! Revêtez un manteau de charité et laissez le Seigneur agir à travers vous. Souffrez avec Lui de voir les hommes se corrompre. Soyez tristes comme Lui de voir ces mêmes hommes recevoir avec satisfaction des absolutions collectives dans des églises qu’ils ne fréquentent que par tradition ou par devoir et avec un semblant de foi qui leur fait craindre un châtiment à éviter « si toutefois Dieu existe »…

Quel écœurement que celui du Seigneur, bien chers frères, Lui qui est la Vérité et la Vie, Lui qui est l’Amour et qui s’est livré pour vous ! Croyez qu’Il est Présent à chacune des Messes qui sont célébrées dans le monde. « Ceci est Mon Corps » (Mt 26, 26), a dit Jésus : le Corps de la Vie, le Corps de l’Amour, le Corps de la spiritualité et de la foi, le Corps Mystique, partagé entre tous les chrétiens qui deviennent, par ce don, les membres nouveaux de ce même Corps, Lien Sacré entre tous les hommes qui communient à Lui et au Père à travers le Fils par le Pouvoir de l’Esprit Saint.

Oh ! frères, jamais vous ne pourrez parvenir à percevoir la grandeur du Mystère Eucharistique ! Oui, le Christ est présent ! Et vous allez allégrement recevoir Son Corps parce que les autres y vont, parce que cela se fait, parce que vous voulez vous dégourdir les jambes ! Oui, vous pouvez nous croire, car le Seigneur nous a donné pouvoir de lire dans les âmes… D’autres se rendent parfois à la Communion pour « essayer », sans aucune préparation, sans même avoir reçu le Baptême, et ils repartent en clamant que rien ne s’est transformé en eux – et certains chrétiens trouvent cela très bien, choisissant d’ignorer la valeur de ce Sacrement et la préparation qu’il nécessite. Qu’ils prennent garde, eux qui devraient savoir !… D’autres encore crient à la « boucherie », ne comprenant pas le sens véritable de cette Nourriture qu’est le Corps du Christ ! Qu’ils écoutent ceci : l’enfant qui se forme dans le sein de sa mère ne se nourrit-il pas d’elle sans être pour autant anthropophage ? Ne vit-il pas par elle, à travers elle, et en elle ? Cette comparaison est la meilleure que nous puissions vous suggérer pour expliquer cette grande Vérité qu’est la vie spirituelle en Jésus-Christ.

De même, le Sang du Christ, qui a dit « Ceci est Mon Sang » (Mt 26, 28), est comme le sang qui fait vivre l’enfant dans le corps de sa mère, ce sang nouveau qui fait battre un cœur nouveau à l’intérieur d’un autre corps. Oui, frères, car vous avez en vous un cœur indépendant du Cœur de Jésus, un cœur qui bat à son rythme, qui aime à sa façon, qui vous fait vivre votre vie à vous mais qui vous entraîne parfois aussi – ô malheur ! – à vous séparer de Dieu.

Afin de vous garder à Lui, le Seigneur vous offre Son Corps pour que vous en dépendiez, Il vous offre Son Sang pour que votre propre cœur batte au rythme du Sien : Sang de la Souffrance, Sang versé pour les pécheurs, Sang perdu par la haine et la violence, mais surtout Sang Précieux recueilli dans les Paroles mêmes de l’Évangile, prononcées au moment de la Consécration, qui sont la Coupe de l’Alliance entre Dieu et les hommes.

Frères, c’est à cette Coupe que vous venez boire lorsque vous vous rendez à la Communion et ce n’est ni par tradition ni pour suivre les autres que vous devez le faire mais au contraire par conviction, par désir profond, par acte volontaire et délibéré de pénétrer directement dans le Cœur de Jésus pour qu’Il vous nourrisse de Sa Vie Divine et de Son Précieux Sang, qui fera battre votre cœur au diapason du Sien.

Combien de blasphèmes, combien de sacrilèges sont commis chaque jour dans le monde parce que les hommes reçoivent le Seigneur sans avoir compris cela, sans avoir même une pensée pour le Ciel ! Combien de chrétiens ne se confessent plus parce que « tout cela est démodé » et qu’ils pensent que l’Amour de Dieu est bien au-dessus de cette démarche !… Combien ne se préoccupent que très rarement de faire des efforts pour se rapprocher de Dieu !

Mais, frères, un Sauveur, ce n’est pas cela ! Si Jésus-Christ est venu pour vous sauver de l’ignorance spirituelle, ce n’est pas pour être ignoré la plupart du temps et retrouvé seulement dans les peines et les difficultés ! Ce n’est pas pour pardonner éternellement toutes les vilenies à des hommes qui ne se soucient pas de Lui, Le méprisent, L’ignorent, Le bafouent et L’insultent à longueur de journée à travers des jurons ou des paroles insensées ! Le véritable amour est issu de la franchise, et le pardon sera donné à ceux qui savent s’humilier devant les prêtres en reconnaissant du fond du cœur qu’ils sont pécheurs.

Aimez vos frères, ne les jugez pas, accueillez-les, aidez-les, montrez-vous charitables, francs, honnêtes. Restez doux et humbles, purs en corps et en esprit, et ainsi vous serez sûrs de vous rapprocher du Seigneur.

Car il est des bigots et des moulins à prières qui ne pensent qu’à sauver leur âme d’abord, et se croient supérieurs aux autres, mais qui n’ont pas plus de charité qu’il n’y a d’eau dans une outre percée ! Certains se croient à l’abri de l’erreur en revêtant les couleurs du Ciel, mais l’apparence ne fait pas tout ! Écoutez Paul : «…quand j’aurais la plénitude de la foi jusqu’à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien » (1 Co 18, 2). Comprenez donc que la charité est la première des vertus que doivent montrer les hommes en témoignage de leur Alliance avec Dieu.

Être charitable, ce n’est pas excuser le péché à cause de la faiblesse des hommes et rester inactif en comptant sur le Seigneur pour tout vous pardonner quoi que vous puissiez faire ! C’est savoir pardonner si l’on vous a fait du tort et faire le premier pas pour demander pardon si vous avez fait du tort aux autres. C’est prier pour ceux qui vous haïssent et offrir pour les péchés du monde vos souffrances, vos renoncements et vos sacrifices, vos jeûnes discrets, contribuant ainsi au Calvaire Intemporel de Jésus, notre Christ. Car le Ressuscité continue de souffrir pour vous à chacun de vos manquements, à chacune de vos faiblesses qui viennent de nouveau ouvrir les plaies de Son Calvaire.

Un Enfant va vous être donné dans quelques jours : c’est par Lui, avec Lui et en Lui que le monde sera sauvé dans la sincérité de la foi et non dans l’orgueil et l’hypocrisie. Pensez-y alors que Noël approche !

+ Vos frères dans la Foi