Message du 5 août 1985 (I)





Bien chers frères,

La victoire n’est pas toujours facile à obtenir et il est nécessaire, en toute action humaine comme en matière de recherche spirituelle, de garder courage et de ne pas se désespérer. L’orgueil plaît à Satan qui, lui aussi, persévère afin de le faire grandir dans votre cœur. Évertuez-vous à l’en chasser inlassablement car il est à la source de tous vos maux.

Lorsque vous vous posez un problème, pourquoi toujours considérer la situation de votre propre point de vue ? Pourquoi mettez-vous en avant vos propres intérêts, votre réputation, votre rang social ou votre niveau intellectuel ? Avant d’atteindre une parfaite communion avec le Seigneur, ceux qui sont devenus vos saints ont dû apprendre à marcher dans la voie de l’humilité, du renoncement et de l’altruisme, à se dépouiller d’eux-mêmes pour laisser le Seigneur les vêtir des qualités qui Lui sont chères.

Vivez selon votre foi. Aimez Dieu et ne Le décevez pas ! Marchez, suivez votre chemin et, qu’il soit droit ou abrupt, persévérez avec courage. Ce chemin vous procure-t-il une joie saine, ne vous en culpabilisez pas, car cette joie est préférable aux plaisirs malsains que vous avez choisi d’ignorer… Soyez bénis pour ces efforts : sachez que tout renoncement accompli par amour pour Dieu est infiniment apprécié par le Ciel tout entier ! Ne péchez plus et vous deviendrez les lumières du monde, celles qui éclaireront la terre dans les jours de ténèbres et de gabegie.

Amis, soyez francs, doux, et ayez du tact. Mettez-vous à la place des autres et réfléchissez avant d’entreprendre des discours ou des actes qui peuvent blesser : par exemple, il n’est pas bon que vous fassiez à une personne des remarques d’une manière trop brutale, même si elles sont méritées, pas plus qu’il n’est bon que vous gardiez hypocritement pour vous ces remarques si elles peuvent lui être bénéfiques.

Lorsque vous vivez au sein d’un groupe ou d’une communauté, soyez prévenants, pensez aux autres et non pas toujours à vous-mêmes. Sachez offrir et partager sans faire de différences, car il en est d’un groupe comme des enfants : si vous ne donnez pas à chacun la même chose naissent des jalousies, des remarques, puis des cris et des pleurs… Montrez beaucoup d’amour envers ceux qui manquent d’amour afin qu’ils soient émerveillés. Rayonnez de la sérénité de Jésus. Restez calmes et pondérés tout en témoignant de votre joie de vivre près du Seigneur dans la pureté et l’harmonie avec le Ciel. Sachez déceler les différences de constitution et de tempérament afin de ne pas imposer à tous ce que certains ne pourront du jour au lendemain parvenir à faire. Il faut toujours accepter les différences et regrouper les uns et les autres en fonction de leurs goûts et de leurs aptitudes pour des activités qui leur conviennent. Ensuite lorsqu’ils se retrouvent, chacun raconte ses propres découvertes, qu’il partage avec les autres groupes. Aimez-vous suffisamment votre Dieu pour agir ainsi et respecter les différences ? Les hauts sommets sont destinés à ceux qui connaissent déjà les petits et peuvent s’y aventurer sans danger d’épuisement ni de découragement.

En matière spirituelle, procédez de la même manière et, malgré votre enthousiasme très louable, ne cherchez pas à conduire en un temps record vos amis au degré de compréhension spirituelle que vous-mêmes avez atteint. Les êtres humains vivent sur la terre et n’ont que rarement entendu parler des choses du Ciel. Si leur tempérament les y prédispose, ils pourront montrer d’abord une soif débordante de spiritualité mais, au vu des efforts à accomplir, tout rejeter pour se réfugier dans le confort matériel. Alors, vous seriez déçus… Les progrès de la technologie ne visent-ils pas, en effet, à l’élimination de l’effort humain, qu’il soit physique ou intellectuel ? Ceux de la médecine ne tentent-ils pas d’éviter aux hommes la souffrance et n’aspirent-ils pas à ralentir le vieillissement de l’être afin de rendre un jour son corps immortel ?

Si certains psychologues et psychiatres cherchent à déculpabiliser les êtres en leur affirmant que la morale judéo-chrétienne est dépassée puisque ce qu’elle a nommé « péché » fait partie de la norme, croyez qu’il n’en est pas ainsi dans le Monde Spirituel, où restent imprimés les stigmates de chaque mauvaise pensée, parole déplacée ou acte insensé. Oh ! frères, aimez-vous, tout simplement !… Soyez des amis respectueux du Ressuscité et de fidèles gardiens des Commandements du Père. Ne soyez en rien troublés par les changements qui s’accomplissent en vous. Si vous avez à souffrir de l’incompréhension de votre entourage, ne vous tourmentez pas mais offrez cela au Seigneur. Même si vous êtes blessés de vous voir maltraités ou méprisés, gardez la certitude que vous avez la tête sur les épaules, et qu’au fond de votre cœur, vous avez raison ! raison parce que Dieu y est présent et parce que Dieu l’habite et le transforme peu à peu… N’avez-vous point assez de confiance ? Doutez-vous de Son Amour ? Pourtant, n’a-t-Il pas su vous donner à goûter de cet Amour en vous faisant découvrir Sa Présence ? Penchez-vous sur le passé et jetez sur l’être que vous étiez il y a quelques années ou seulement quelques mois un bref regard. Vos connaissances nouvelles sur la vie spirituelle n’ont-elles pas bouleversé votre conception de la vie ?

Frères, ne craignez pas les attachements s’ils sont de nature spirituelle, car les liens de l’amour spirituel ne peuvent être rompus que par le Démon qui met souvent tout en œuvre pour le dénaturer. Une saine amitié et même une tendre affection n’ont jamais été condamnables. Mais si vous voulez plaire au Seigneur, vous devez à chaque instant être prêts à renoncer à tout, jusqu’à vos affections particulières – à y renoncer provisoirement, cela s’entend – car si vous vous attachez trop humainement à des choses ou à des êtres et que soudain ils vous soient enlevés, alors vous souffrirez beaucoup et même vous vous révolterez, tant votre déception et votre chagrin seront grands. En effet, vous aurez aimé mais vous aurez mal aimé. Vous aurez aimé d’une manière égoïste, trop personnelle, ramenant sans cesse tout à vous-mêmes, à votre vie, à votre confort, à votre bonheur, à vos sens. Heureux ceux qui savent aimer d’un amour spirituel car cet amour ne meurt point. Il est celui des êtres qui restent spirituellement unis en Dieu par un même amour vrai et fort que rien ne saurait briser : ni la guerre, ni l’éloignement, ni la mort.

Combien d’êtres se sont aimés, ont été séparés par la force des choses dans la souffrance, et ont continué de s’aimer sur le plan spirituel, seul plan capable de conserver un amour aussi pur aussi longtemps ! Car dans l’amour spirituel, il n’est point de barrières, point de normes, point de honte, point de passion. Ah ! frères, si les êtres humains savaient s’aimer d’amour spirituel, tous leurs problèmes, toutes leurs interrogations, tous leurs fantasmes, toutes leurs craintes et jusqu’à leurs pulsions les plus élémentaires s’écrouleraient et seraient transcendés, sublimés, en Dieu leur Créateur ! L’amour spirituel est pur et charitable et les êtres qui le vivent dans les communautés chrétiennes, le couple ou la famille – qui est la première des communautés – sont, la plupart du temps, rayonnants de joie et de bonheur.

C’est cet amour qui permet à l’époux ou à l’épouse qui perd son conjoint d’affirmer avec une certitude étonnante que l’absent est encore présent, et même parfois plus fortement qu’auparavant. Voilà une bien belle Grâce du Ciel ! Ceux ou celles à qui l’union charnelle manque tellement qu’un nouveau mariage est bien vite envisagé, n’ont vraisemblablement pas connu les liens de l’amour spirituel qui n’est, lui, nullement égoïste et ne cherche pas à tout prix à combler un vide, à profiter d’une présence, d’une protection, d’une aide, d’une servante, d’un corps… Peu d’hommes comprennent en effet que l’amour spirituel est d’essence divine.

Pureté et charité, l’amour spirituel est aussi renoncement : renoncement à tous les actes, paroles ou pensées qui pourraient venir le ternir. Si l’affection et la tendresse expriment sa force dans la chair, si la complicité et l’échange des âmes lui donnent sa puissance, il ne doit pas être souillé par l’expression de l’égoïsme humain à travers la satisfaction effrénée des sens, dont la maîtrise lui donne, au contraire, toute sa valeur. Frères, relisez le chapitre septième de la Première Épître aux Corinthiens et méditez les paroles de Paul. La souillure meurtrit l’âme et, au lieu de la satisfaire comme elle satisfait les sens, elle la trouble et la torture. Malheureusement, dans votre monde actuel, peu sont ceux qui comprennent cela et encore moins sont ceux qui le vivent à travers un amour conjugal vertueux essentiellement spirituel.

Ah ! frères, quelle douceur, quelle plénitude, quelle confiance, quelle générosité que cet amour vrai qui est déjà du Ciel !

Amour du Messie pour les hommes,
Amour des fiancés, amour des époux,
Amour chaste et sincère,
Amour total, amour entier,
Amitié franche et belle,
Cadeau resplendissant de pureté.

Frères, vivez cela sans attendre et sans vous torturer l’esprit avec des questions de « normalité » anatomique ou physiologique ! Combien sont ceux qui, pour obtenir la preuve de cette normalité, se lancent à corps perdu dans l’impureté et le vice en y associant chacun de leurs sens : la vue et l’ouïe dans des spectacles malsains publics ou privés, des lectures honteuses, des coups de fils inavouables, des invitations à la débauche, des actes impudiques, des orgies interminables…

Hommes de la terre, qui avez été dotés d’une acuité spirituelle particulière, lancez-vous plutôt à corps perdu dans l’Œuvre d’Amour du Père ! Soyez Ses fils aimants, Ses instruments fidèles ! Revenez, enfants prodigues ! Il n’est jamais trop tard pour renoncer au mal, car le Père vous apportera des satisfactions bien supérieures à celles des sens…

Frères, de grâce, sachez vous humilier et demander pardon ! Convertissez votre cœur et épousez la vraie foi. Aimez toujours la Sainte Vierge, qui est si douce et si bonne pour tous Ses enfants repentants. Priez et gardez courage. Si parfois la vie vous semble dure, pensez aux victimes des guerres et de la famine, pensez aux pauvres et aux personnes handicapées, aux blessés, aux condamnés. Si vous troquiez votre croix contre la leur, peut-être auriez-vous à le regretter, vous qui vous plaignez si souvent… Soyez bénis, frères aimés et gardez confiance.

+ Vos frères du Ciel, qui vous aiment