Message du 9 août 1984





Bien chers frères,

Vous êtes comme les conducteurs de différents véhicules. Les uns suivent une voie toute tracée dont ils ne peuvent dévier d’un millimètre à l’exemple des rails des chemins de fer ; d’autres préfèrent l’automobile qui leur permet de s’aventurer aux endroits où il n’y a pas de gare, et de jouir ainsi d’une liberté beaucoup plus grande ; les derniers enfin préfèrent l’avion car il leur donne de découvrir de plus haut et sous un angle différent les choses de la terre.

Chacun suit, en fait, la voie qu’il a choisie en s’imaginant qu’elle est la meilleure. Frères, il ne faut pas juger si vite ! Chaque voie a ses avantages mais aussi ses inconvénients : le train ne s’arrête qu’à certaines gares, l’automobile procure de la fatigue, l’avion est tributaire de terrains propices à l’atterrissage. En fait, nul n’est véritablement libre et chacun, s’il veut découvrir le monde, doit commencer par se conduire lui-même correctement.

Le corps est un véhicule limité mais qui permet la liberté de choix. Si votre esprit joue au conducteur de locomotive, il vous conduira exclusivement sur des rails et vous garderez toute votre vie des œillères : vous serez partisans et rejetterez sans cesse tout ce que vos limites ne vous permettront pas d’entrevoir. S’il joue à l’automobiliste, vous découvrirez les bords de routes et vous pourrez vous arrêter pour explorer les lieux intéressants par vous-mêmes. Vous veillerez à ne pas conduire trop longtemps, car vous risqueriez l’accident. La conduite sérieuse demande une grande concentration. Si votre esprit, enfin, joue l’aviateur, vous planerez à mille lieux de la terre et découvrirez là des aspects enivrants. Vous semblerez avoir conquis le monde alors qu’une simple défaillance pourrait vous conduire à la mort. Mais votre victoire ne sera jamais totale car, en vous plaçant au-dessus des choses, vous ne pourrez que les contempler et non les maîtriser. Votre analyse restera limitée au panorama et ne se préoccupera pas du détail. Vous serez trop loin de la vie et du relief, qui disparaîtront à vos yeux pour sembler figés, plats et opaques.

Il en est de même pour l’infiniment petit que vous ne pouvez découvrir qu’à travers des loupes et lentilles grossissantes, pour la vie des cellules et des atomes que vous ne pouvez entrevoir avec les yeux de la chair.

Sachez transposer ces images au niveau spirituel et ne pas être partisans. Ouvrez-vous au monde universel des religions sans abandonner la vôtre, qui les embrasse toutes. Elle est à la fois train, automobile et avion car, par le pouvoir du Sauveur, elle est Amour, Résurrection et Vie. Ne jetez pas le discrédit sur vos frères humains : montrez-leur les merveilles de l’Amour véritable et la douceur d’être conduits par un Père Aimant et Compréhensif, puisqu’Il est le Fond de toute chose et qu’Il donne la Vie.

+ Vos frères dans la Foi