Message du 4 août 2018
Mes très chers enfants,
Je suis heureux que vos pensées se tournent vers moi aujourd’hui. Tous mes amis de la Terre se sont réveillés ce matin en pensant à leur pauvre curé, que le Bon Dieu a reçu en ce jour dans son Royaume. Ici, au Ciel, c’est jour de grande fête, en communion avec Notre Seigneur, avec sa douce Maman et avec tous les saints. Je n’ose vous dire, mes enfants, combien j’ai été heureux de retrouver tous ceux que j’avais aimés et priés sur cette Terre et combien cette amitié spirituelle m’est encore précieuse. Faites-vous des amis spirituels parmi les saints. Lisez leur vie, lisez leurs œuvres et, ce faisant, accueillez leur douce présence – car vous devez savoir qu’alors, ils se transportent auprès de vous pour nourrir votre âme de leur spiritualité et de leur amour.
Vous êtes dans la canicule, mes enfants, comme le jour où j’ai quitté cette Terre. Mais, vous savez, c’est une belle fraîcheur que j’ai trouvée Là-Haut : celle des sources vives – source de foi, source d’espérance et source de charité, qui sont, chacune d’elles, orientées vers la Terre et vers ses habitants. En découvrant tout cela, mon cœur de prêtre a été comblé. Je m’étais auparavant hasardé à imaginer comment pouvait être le Ciel, mais tout ce que j’y ai découvert a dépassé toutes mes espérances. Ces trois sources, qui viennent du Ciel, descendent vers la Terre et se répandent abondamment dans les âmes et les cœurs qui veulent s’y désaltérer.
La première source, celle de la foi, anéantit peu à peu les doutes, et fait goûter à celui qui s’en délecte une confiance, un apaisement et un détachement qu’elle seule peut apporter. Fontaine baptismale, elle le dépouille de toutes ses craintes et de toutes ses incertitudes, de tous ses attachements inutiles et de toutes ses petitesses. Elle le lave de toutes ses souillures dans le Christ Jésus et unit son âme au Bon Dieu dans la paix et la joie. Mes chers enfants, je vous invite à la méditer, ainsi que les deux autres.
Mon Dieu, je crois en vous ! Mon Dieu je crois que vous êtes mon Père du Ciel et que vous m’avez donné la vie, celle qui n’a pas de fin. Mon Dieu, je crois que je vis par vous, avec vous et en vous, et, grâce à cela, je ne me fais plus aucun souci parce que je sais que vous ne voulez que mon bien, quoi qu’il m’arrive dans ma vie terrestre. Du moment que vous êtes avec moi, je ne crains aucun mal : votre sainte présence me guide et me rassure (cf. Ps 23 [Vulg. 22], 4).
Mon Dieu, je crois que vous avez envoyé votre Fils Jésus pour me secourir et me donner l’exemple, et que sa Parole – qui est aussi la vôtre – me nourrit. Mon Dieu, je crois que Notre-Seigneur Jésus a offert sa vie pour nous entraîner à sa suite dans la Vie Éternelle, et je crois qu’il s’offre à moi dans sa sainte Eucharistie. Quelle grâce ! Merci, mon Bon Seigneur, de vous être fait aussi proche de nous et de nous avoir toujours aimés d’un amour infini. C’est vous que je recherche, mon âme a soif de vous, votre amour vaut mieux que la vie (cf. Ps 63 [Vulg. 62], 4).
La deuxième source, celle de l’espérance, me donne de vous aimer chaque jour davantage, car chaque jour que vous m’accordez de vivre me rapproche encore plus de vous. Je vous remercie pour tout ce que vous me donnez de connaître sur cette Terre, mais j’aspire aussi à la vie du Ciel, à la vie en vous, de tout mon cœur et de toute mon âme. J’espère que tout ce que je fais dans ma vie terrestre avec amour, tout pardon que je donne lorsque j’ai été offensé, tout pardon que je sollicite lorsque j’ai offensé mon frère, tout acte charitable que je pose envers le plus petit ou le plus malade, toute parole d’encouragement ou d’apaisement que je donne, j’espère, mon Dieu, que tout cela élève mon âme vers vous parce qu’à ces moments, elle s’en va rejoindre cet amour qui est le vôtre, et y puiser force et vigueur.
J’espère, mon Dieu, que par les mérites de votre Fils, vous m’accorderez de savoir de jour en jour accomplir de mieux en mieux votre volonté jusqu’à mon dernier souffle. Et j’espère que le jour où ma dernière heure sur cette Terre sonnera sera le plus beau jour de ma vie puisqu’il permettra à cette petite flamme d’amour que vous avez déposée en moi de rejoindre le brasier ardent où elle a été allumée.
La troisième source, celle de la charité, découle des deux premières. Tous vos sens, mes chers enfants, peuvent s’y abreuver à satiété.
Regardez tous vos frères avec amour, même le plus rebutant à vos yeux terrestres, même le plus laid, le plus tordu, le plus sale, le plus malade, le plus insignifiant, afin qu’il sache qu’il existe pour vous et que votre cœur bat aussi pour lui. Invitez à parler ceux qui ne sont jamais entendus ou qui n’osent pas même se faire entendre, par timidité ou à cause d’une mauvaise estime d’eux-mêmes, et écoutez-les. Parlez à ceux qui ont besoin d’être aidés, d’être encouragés et de se sentir aimés. Apportez-leur votre aide, à votre mesure. Nul n’en fait jamais assez pour tous ceux-là.
Bien sûr, vous ne pourrez pas transformer le monde entier, mais tout ce que vous ferez au plus petit d’entre les vôtres, c’est à Notre-Seigneur Jésus que vous le ferez (cf. Mt 25, 40), et il saura vous le rendre, non pas sous la forme d’une récompense matérielle palpable, comme vous pourriez le penser ou l’espérer, mais simplement en gratifiant votre cœur d’un surplus d’amour et de charité. Ah ! mes chers enfants, quoi de plus beau et de plus merveilleux que de voir des larmes s’assécher et un sourire s’esquisser sur le visage d’un frère que vous avez aidé, encouragé ou félicité ! Et ne ressentez-vous point votre cœur exulter de joie chaque fois que vous apportez le soulagement là où était la souffrance, la vérité là où était le doute, la paix là où était la tristesse et l’amour là où était l’indifférence ou la haine ?
Priez, mes chers enfants, pour vos familles, pour vos amis, mais aussi pour toutes les personnes que vous rencontrez au cours de vos journées ; priez aussi pour vos chefs d’État et pour tous ceux qui ont des responsabilités dans l’Église et dans le monde. Priez pour ceux qui enseignent et ceux qui mettent leur vie au service des autres – particulièrement des malades, car ce n’est pas tâche facile.
Sachez aussi exprimer votre charité par des gestes simples et concrets. Prenez vos enfants, vos maris, vos femmes, vos amis dans vos bras et dites-leur votre amour, votre amitié. Consolez-les lorsqu’ils sont dans la peine et réjouissez-vous avec eux lorsqu’ils sont dans la joie. Découvrez ce que sont l’amour et l’amitié dans la franchise et la pureté. Laissez les enfants venir vers vous et exprimer leur spontanéité par des gestes d’affection, et rendez-leur cette affection en toute simplicité, car le Royaume des Cieux est pour ceux qui leur ressemblent (cf. Mt 19, 14).
Mes chers enfants, abreuvez-vous abondamment à ces trois sources. Votre humble serviteur vous y convie, sachant tout ce qu’elles lui ont apporté sur cette Terre. Je vous remercie de nouveau pour vos délicates pensées, prie le Bon Dieu pour vous dans le Ciel, et vous envoie toute mon affection. Merci, mon fils, de ton écoute et d’accepter de faire connaître ces paroles qu’il m’est permis de te transmettre par le souffle de l’Esprit.
Je bénis tous les prêtres du Bon Dieu, et je te bénis, mon fils, ainsi que ton directeur spirituel, ton frère spirituel, vos familles et vos amis.
+ Jean-Marie Vianney, prêtre