Message du 9 janvier 1985
(À un jeune désespéré)
Bien cher X…,
Que le désespoir n’ébranle jamais votre être lorsqu’il s’agit de choses spirituelles ! Vous savez bien que vous n’êtes jamais seul !
Si vous êtes ouvert à la spiritualité, votre ange gardien vous protégera des fausses valeurs du monde et attirera à vous le Seigneur, votre Sainte Mère du Ciel et une foule d’anges et de saints qui vous guideront vers la Lumière de Dieu. Sachez les reconnaître et sachez les entendre. Ouvrez votre âme tout grand sur les choses célestes, non pas afin de vous couper du monde de la terre mais, au contraire, pour vous équilibrer et vous rendre apte à affronter la matière avec maîtrise et force.
Le Seigneur vous veut fort face à la matière où s’insinue si facilement le péché. Un regard curieux, un acte inconsidéré, une parole malencontreuse et vous voilà, pauvre ami, au fond du gouffre. Laissez le Ciel éduquer votre âme et votre âme influencer votre volonté. Laissez le Seigneur maîtriser vos désirs, vos emportements, vos empressements, et faire en vous la paix. Laissez-Le balayer la demeure et, de grâce, faites-Lui confiance ! Lui qui vous a sauvé de nombreuses fois du désespoir, Lui qui vous a aidé parce qu’Il vous aime, pourquoi Le trahissez-vous en vous laissant sombrer au fond du gouffre où Satan attend sa proie pour s’en emparer plus facilement ?
Ami, si vous saviez combien le Seigneur vous aime et combien nous vous aimons ! Nous ne voulons pas vous voir sombrer dans la dépression et vous faire du mal. Réfléchissez ! Qu’est-ce qu’un échec sur terre comparé à l’Amour du Seigneur ? Vous vous retrouvez seul après un « amour » partagé ? Mais avez-vous songé au problème ? Cet amour n’était-il pas un leurre ? Vous qui êtes si triste, croyez-vous que votre amour illicite ait convenu au Seigneur, que vous avez dû rejeter pour vous livrer à des plaisirs éphémères ?
Remerciez le Ciel de vous avoir permis d’entendre de nouveau la Voix de Celui qui vous aime vraiment et qui veut vous sauver. Oubliez vos folies passagères et l’objet de vos troubles et ressaisissez-vous, car c’est dans la faiblesse que l’être humain comprend le mieux les bontés du Seigneur.
Ne criez pas : « Laissez-moi dans ce gouffre, Seigneur, jamais je ne serai plus digne de m’adresser à Vous ! » mais, au contraire de cet orgueil satanique qui éloigne de vous le Seigneur, faites un acte d’humilité et frappez pour que le Seigneur vous ouvre tant qu’il est encore temps !
Seigneur,
C’est Vous que je désire.
Une fois de plus, j’ai été aveuglé,
J’aurais dû Vous écouter,
J’aurais dû Vous suivre,
Mais la chair est faible
Et l’esprit suit la chair
Et se coupe de Vous.
Seigneur, dans mon indignité,
Aidez-moi à Vous rejoindre
Et à remonter la pente.
Telle est la prière que vous devez adresser à Jésus-Christ.
Une prise de conscience sincère plaît au Seigneur. Invoquez aussi Marie, qui vous ouvrira Ses bras affectueux de Maman et appelez saint Michel à votre secours afin d’éloigner de vous le Démon. Ainsi, vous deviendrez fort dans le Christ.
Pourquoi l’échec social vous serait-il source de trouble ? Vous n’avez pas su, lorsqu’il le fallait, faire les efforts nécessaires à l’école, au lycée, à l’université. À présent, vous vous étonnez d’une situation qui n’est que la conséquence directe de votre oisiveté, de votre mauvais caractère, de votre esprit de contestation, de vos vices naissants. Combien le Démon vous a dégoûté et dérouté du chemin que vous deviez suivre ! Vous croyez à présent être un bon à rien et vous n’avez plus même envie de vivre. Ce n’est que passager car tout cela n’est qu’un jeu avec vous-même : vous avez parfaitement envie de vivre et de réussir quelque chose mais vos caprices ont créé en vous un déséquilibre dont vous devez venir à bout !
Vous avez « essayé », vous n’avez pas réussi. « Réussir » : un mot qui hante votre esprit mais dont vous ne savez plus très bien ce qu’il veut dire. Car vous ne savez plus où vous en êtes ni ce que vous devez faire ou allez faire dans la vie. Parce qu’il y a la vie ! Lorsqu’elle est facile, tout va bien, mais vous, vous devez faire face à la vie ! Vos amis réussissent par leur travail, leurs efforts et vous les jalousez, vous les méprisez. Pourtant, vous les admirez et vous les aimez bien… Vous avez l’impression qu’ils vont vous écarter d’eux ou au contraire vous accueillir par pitié et vous ne voulez ni de l’un ni de l’autre.
Vous ne pensez même plus au Ciel, vous vous coupez de tout et vous vous laissez aller doucement, doucement, vers le fond de l’abîme. Mais votre tempérament fougueux vous remue de nouveau et la vie revient en vous. Vous vous regardez dans la glace, vous vous plaisez, puis vous ne vous plaisez plus. Vous écrivez vos pensées, puis vous ne voulez plus écrire. Vous voulez partir, puis vous préférez rester. Vous voulez disparaître, vous en avez assez de rester dans un milieu protégé où vous êtes choyé ! Honnêtement, quelle contribution lui avez-vous apportée, à ce milieu ? Des soucis, des remarques déplaisantes, des disputes, des reproches, des coups de tête et à présent de terribles inquiétudes…
Car, peut-être en doutez-vous, mais vous êtes aimé, et ceux qui vous aiment vous ont toujours pardonné vos caprices et vos échecs et ils vous pardonneraient tout pour vous voir auprès d’eux ! Ingrat ! Quel amour leur portez-vous ? Vous êtes heureux de trouver chez eux le gîte et le couvert, mais vous leur témoignez bien peu d’affection. Parfois même, vous les méprisez, comme vous méprisez le Seigneur ! Quel affreux égoïsme dans cette cohabitation parasite ! Et lorsque vous aurez enfin trouvé votre voie, vous leur direz à peine « merci » et les abandonnerez pour vivre orgueilleusement dans la peau d’un… snob ! Voilà ce qui vous attend si vous ne requérez humblement l’aide de Dieu.
Pourquoi persister dans des voies qui ne sont pas les vôtres ? Puisque vous avez la chance de ne pas être seul, appréciez cet amour qui se soucie de vous et qui vous aime même sans vous comprendre, qui vous donnerait tout pour que vous soyez heureux ! Jamais vous ne vous êtes rendu compte combien cet amour était fort. Si vous étiez auprès de nous, vous verriez leur chagrin, vous verriez la mesure de leur peine.
Ils vous ont désiré, ils vous ont eu. Il y a peu de temps, ils vous ont perdu, ils vous ont cherché, ils ont prié, ils ont pleuré, ils voulaient vous retrouver car ils vous aiment. Ne les trahissez pas ! Ne les méprisez pas ! Ne les abandonnez pas !
Jamais personne ne doit désirer la mort, la sienne ou celle de qui que ce soit. Le Ciel vous a aidé, les prières de ceux qui vous aiment ont été exaucées parce que vous êtes un enfant du Seigneur et que le Seigneur pardonne à Ses enfants leurs bêtises. Le Seigneur a tourné vers vous les yeux et vous a conduit à bon port ! Doutez-vous encore de Son Amour ? Vous êtes jeune, pourquoi vous inquiéter ? Pourquoi vous comparer à un poids ? Pourquoi vous laisser emporter par le regret de vos paroles et de vos actions passées ?
Croyez-vous au pardon ? Vos fautes passées ont été accusées, alors pourquoi sans cesse y revenir ? Nous vous recommandons avec le plus grand amour d’aller de l’avant, frère. Ne doutez pas des bontés du Seigneur ! Vous êtes une âme apte à comprendre. Pourquoi tentez-vous par tous les moyens de vous éloigner de Lui ?
Votre santé est-elle mauvaise ? Songez aux grands malades, à ceux qui savent qu’il leur reste peu de temps à vivre sur terre, songez aux infirmes et observez l’éternel sourire de certains et le rayonnement de ceux qui se savent aimés.
Car tel est votre grand problème : jamais vous n’avez eu l’impression d’être aimé comme vous le vouliez et c’est l’amour que vous recherchez désespérément à travers la vie, que ce soit une aventure sentimentale, une situation, ou des relations humaines que vous jugez socialement valorisantes mais qui, auprès de vous, sonnent faux…
Vous cherchez à droite, à gauche et derrière vous le poteau indicateur alors qu’il est sous vos yeux ! Mais vous êtes trop près de lui pour pouvoir lire ses indications. Prenez donc du recul ! Ayez confiance ! Ne soyez pas pressé et ne pensez pas sans cesse au jugement des autres. Ne jugez pas votre vie trop impitoyablement, mais dosez plutôt votre orgueil et votre égoïsme avec lucidité.
Vous venez de prendre conscience de certaines erreurs et cela plaît à Dieu mais ne vous empressez pas de Lui imposer vos exigences ! Recherchez d’abord le calme et la paix.
Pourquoi votre place serait-elle au premier endroit venu ? et même au deuxième ou au troisième ? Laissez donc Dieu vous guider et gardez confiance ! Priez ainsi :
Mon Dieu, que ces épreuves purifient davantage mon cœur au lieu de me conduire à la révolte. Qu’elles me guident plus sûrement vers Vous car c’est en participant à mon humble mesure au Calvaire de Votre Fils que je parviendrai à mieux comprendre combien grand est Votre Amour pour moi.
Mon Jésus, Vous qui avez tant souffert, je Vous offre ma peine et la dépose au pied de Votre Croix, qui est le gage de Votre Miséricorde.
Je me sais tout petit et sans Vous je ne peux rien. Éclairez-moi, guidez-moi. Je m’abandonne tout entier entre Vos mains et désire marcher dans la voie que Vous m’avez choisie.
À présent, j’ai fait suffisamment de faux pas et je suis prêt à Vous suivre. Indiquez-moi ma route afin que la Volonté du Père soit faite.
Enfin, mon Dieu, permettez que Votre Très Sainte Mère m’accueille et me console, qu’Elle soit ma Confidente et ma Messagère auprès de Vous car il m’est souvent plus facile dans la peine de m’aller blottir entre les bras d’une Maman.
Mon Dieu, j’ai confiance en Vous et je Vous supplie de Vous pencher sur Votre fils aimant et de lui indiquer sa voie.
Frère, aussi bas que vous tombiez, aussi désespéré que vous soyez, nous vous en supplions, ayez pour Dieu une pensée à travers Son Divin Fils et la Bienheureuse Vierge Marie, et n’oubliez pas que s’il a fallu que Jésus vive Sa Passion et Sa Croix sans l’ombre d’une révolte pour sauver les hommes, c’était pour être à la fois le Modèle de l’acceptation de la Volonté de Dieu et le Vainqueur des Ténèbres. Si les légions d’anges ne L’ont point assisté, c’était pour qu’Il restât seul dans Son épreuve afin d’être appelé le Rédempteur.
Mais vous, ne vous a-t-Il pas dit : « Demandez et vous recevrez » ? Et « Frappez et l’on vous ouvrira » (Mt 7, 7) ? Alors, frère, ne vous laissez pas aller au désespoir et soyez heureux de vivre ! Rayonnez de votre foi, priez, humiliez-vous, recevez le Seigneur, faites des sacrifices, et allez en paix : les portes s’ouvriront devant vous et, comme l’Apôtre, vous serez libéré de vos chaînes et conduit hors de la prison afin de pouvoir librement accomplir la Volonté du Seigneur qui vous aime.
Nous qui vous parlons, pourquoi le ferions-nous si vous ne nous étiez pas cher ? Aussi, combien nous sommes heureux de conduire les âmes en recherche vers notre Ciel d’Amour !
+ Vos frères dans l’Amour