Message du 15 août 2024
MESSAGE DE L’ASSOMPTION 2024
Mes chers enfants,
Tout bon chrétien devrait aimer et vénérer la Sainte Vierge (1) car c’est la meilleure des mamans, dont le seul objectif est de vous élever dans l’amour de son Fils jusqu’à l’éternelle béatitude ! Elle qui a toujours été, depuis ma plus tendre enfance, le grand amour de ma vie, m’a protégé des pièges du Malin et préservé de bien des tentations ; elle m’a porté dans mon ministère de prêtre, est venue à ma rencontre au moment de ma mort et m’a conduit à notre bon Jésus. Elle n’a cessé, depuis, de ravir mon regard par sa grâce et sa majesté, et de me combler dans la gloire avec les anges et les saints, de sa douce présence.
C’est pourquoi, si vous ne l’avez déjà fait, je vous engage à la prendre, vous aussi, pour mère et pour reine. Néanmoins, ne croyez pas que la Sainte Vierge soit le substitut d’une mère biologique ou adoptive dont le rôle est de vous nourrir et vous éduquer pour faire de vous des êtres accomplis sur le plan humain. Non point ! la Sainte Vierge est une mère qui a pour tâche de veiller sur vos âmes pour faire de vous des êtres accomplis sur le plan spirituel, c’est-à-dire des saints. À cette fin s’activent auprès d’elle vos anges gardiens et tous ceux qui vous ont aimés et qui ont à présent rejoint les Demeures Célestes : un père, une mère, un frère, une sœur, un parent, un ami, etc. Vous voyez, mes enfants, que les habitants du Ciel, aiguillonnés par l’amour du Bon Dieu, ne chôment ni ne dorment !
Cependant, mes petits, vous ne devez pas considérer la Sainte Vierge comme l’une des Personnes divines – qui, je vous le rappelle, ne sont qu’au nombre de trois – ou comme une divinité à part entière qui serait dotée de tous les pouvoirs pour répondre à vos désirs, ainsi que vous le donnent à croire certaines hérésies. Donc, vous ne devez ni l’adorer ni croire qu’elle puisse vous exaucer par elle-même, car seule la Trinité Sainte doit être adorée (2) et peut exaucer les hommes comme il lui sied. Vous ne devez pas non plus adopter envers elle des comportements niais, superstitieux ou excessifs, car si notre bonne Mère aime à vous voir porter des médailles à son effigie, allumer des bougies au pied de sa statue, lui offrir des fleurs, ou réciter le saint rosaire, elle veut qu’en faisant cela vous ne cessiez de penser à son Fils, qui est votre Dieu, et le seul à pouvoir exaucer vos requêtes. Souvenez-vous, mes enfants, du miracle des Noces de Cana : ce n’est pas Marie qui a changé l’eau en vin mais Jésus après qu’elle l’eut sollicité (cf. Jn 2, 1-11). Donc, lorsque vous demandez quelque grâce à la Sainte Vierge ou à un saint, ne croyez pas qu’ils puissent satisfaire à vos demandes par eux-mêmes : ils ne sont que des intermédiaires qui sollicitent pour vous notre bon Jésus, seul Médiateur entre Dieu et les hommes (cf. 1 Tm 2, 5).
Lorsque vous entrez dans une église dans l’intention de prier la Sainte Vierge, n’obéissez pas à votre première impulsion, qui est souvent de vous rendre directement au pied de sa statue : ce serait là lui déplaire puisque son souhait est que vous alliez d’abord vous incliner et dire un Pater devant le Saint-Sacrement, là où brille cette petite lumière rouge destinée à vous rappeler que le Bon Dieu y est réellement présent – je préfère, moi aussi, que les personnes qui viennent m’honorer de leur visite à Ars aillent d’abord saluer notre bon Jésus et dire la prière qu’il nous a enseignée au pied du tabernacle avant que de se rendre devant ma châsse, car c’est lui le Maître de céans !
Quand vous priez la Sainte Vierge, mes petits, considérez-la toujours comme celle qui susurre inlassablement vos requêtes à l’oreille de Jésus pour obtenir de lui les grâces sollicitées – si elles correspondent, bien sûr, au plan divin du Père. Évitez, cependant, de formuler des demandes futiles ou cupides, mais plutôt des requêtes qui puissent vous aider à grandir en sainteté et à garder ou remettre vos pas – ou les pas des personnes pour qui vous priez – dans les pas de son divin Fils.
Femme de l’Apocalypse qui terrasse le Dragon (cf. Ap 12, 1-18), la Vierge Marie possède – en propre, cette fois – tous les pouvoirs pour vous protéger, vous et les vôtres, et protéger aussi vos pays des redoutables attaques de cette immonde Bête, qui a de nombreux complices partout dans vos sociétés et au sein même de l’Église, jusqu’aux plus hauts niveaux. Leurs paroles et leurs actes envers le Bon Dieu sont des insultes au regard de sa gloire (cf. Is 3, 8), qui incitent les hommes à l’apostasie : mensonges, grossièreté, perversité, perversion des mœurs, haine, violence, corruption, crimes contre l’humanité, idolâtrie, blasphèmes, appartenance à des sociétés secrètes, profanations, satanisme, etc. La Bête agit aujourd’hui au grand jour, pour le plus grand plaisir des superbes et des impies (cf. Ps 73 [Vulg., 72], 1-20) ! C’est là que la prière du Rosaire, lorsqu’elle n’est pas simplement rabâchée d’une manière mécanique et sans cœur mais dite avec foi et amour, sincérité et persévérance, devient une arme puissante contre les forces du Mal et un outil remarquable pour la conversion des pécheurs.
Ouvrez, mes enfants, vos yeux spirituels, et contemplez, en ce jour de son Assomption où elle fut élevée corps et âme dans la gloire du Ciel (3), la douce Vierge Marie rayonnante de lumière, vêtue d’étoffe d’or (cf. Ps 45 [Vulg., 44], 14), trônant aux côtés de son divin Fils. Reine de l’Univers, elle est aussi Reine du Ciel : il s’agit là de titres bien mérités, que lui confère, de droit, le fait d’avoir été sur cette Terre non seulement le Tabernacle vivant du Fils de Dieu fait Homme alors qu’elle le portait en son sein, mais aussi la Mère de Dieu, la Mère du Verbe incarné, qu’elle a nourri et élevé, assistée de son très chaste époux et père putatif de Jésus, le bienheureux Joseph.
C’est pourquoi le Bon Dieu a voulu, dans son amour immense, qu’elle fût également sa Préposée pour veiller, en compagnie des anges et de tous les saints, sur les hommes de la Terre qui ont recours à sa protection, implorent son assistance et réclament ses suffrages (4). Ah, mes petits ! les protestants ne savent vraiment pas ce qu’ils perdent en refusant de croire à cette merveilleuse alchimie que créent, dans la Communion des saints, toutes vos prières d’intercession ! Ils ne savent pas non plus ce qu’ils perdent en refusant de reconnaître le pouvoir qu’exercent ces intercessions sur le cœur même de Dieu ! Tel est pourtant l’une des tâches – et non la moindre – de la Sainte Vierge dans le Ciel. La bienheureuse Marie possède, en effet, toutes les ressources spirituelles pour accomplir cette œuvre puisqu’elle a toujours accompli, au cours de sa vie terrestre, la volonté du Bon Dieu à la perfection – jusqu’à devenir, par un fiat humble et délibéré, la Mère de Jésus, c’est-à-dire, mes chers enfants, la Mère de Dieu fait Homme. Vous rendez-vous compte ? la Mère de Dieu !
Bien sûr, vous ne pouvez pas imaginer – tout comme moi-même ne le pus lorsque j’étais limité par mes sens terrestres – l’immensité de ce mystère, qui n’en est pas moins le fondement de la foi chrétienne. Peut-être vous demanderez-vous comment une simple jeune fille juive, avec ses limites, put accueillir en elle le Verbe de Dieu. Eh bien, mes enfants, c’est parce que Marie craignait le Bon Dieu – c’est-à-dire lui témoignait un immense respect –, parce qu’elle a toujours été son humble servante, irréprochable et pure, parce qu’elle a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent adressées par l’Archange Gabriel de la part du Seigneur, que Dieu fit pour elle cette merveille, et que, par elle, Israël son peuple fut relevé (cf. Lc 1, 45. 48-49. 54-56).
Le Bon Dieu, en effet, a comblé son cœur de grâces dès sa conception immaculée et l’a ensuite modelé et doté de toutes les qualités requises pour que ce cœur de Maman battît, dès sa grossesse, au diapason du Fruit de ses entrailles. Et il a fait qu’elle restât vierge avant, pendant et après sa conception, afin qu’elle devînt le plus puissant vecteur de l’Esprit Saint que la Terre ait connu, et que tous les âges pussent la dire bienheureuse. Vous comprendrez donc aisément pourquoi il a voulu aussi la préserver de la corruption du tombeau en l’élevant dans sa gloire dès que son heure fut venue (5).
Alors, priez, mes chers enfants, la Sainte Vierge avec confiance et elle sera pour vous la meilleure et la plus efficace des avocates auprès du Bon Dieu. Bonne fête de l’Assomption, mes petits !
Je vous bénis au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
+ Jean-Marie Vianney, prêtre.
(1) V. aussi Message de l’Assomption 1987 de saint Jean-Marie Vianney, Un Souffle qui passe…, Tome 2.
(2) L’adoration, due exclusivement à la Trinité Sainte dans la théologie chrétienne, est appelée « latrie ». Le culte dû aux saints est appelé « dulie », et le culte rendu à la Vierge Marie, « hyperdulie ».
(3) V. Catéchisme de l’Église catholique, n. 966.
(4) Cf. le Memorare o piissima Virgo Maria ou Souvenez-vous, prière de saint Bernard à la Vierge Marie (v. Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, 2005, Annexe).
(5) Cf. la proclamation du dogme de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie par le Pape Pie XII en 1950, et appuyer sur traduire en français dans le moteur de recherche.
Approbation du Père Marc-Antoine Fontelle o.b., docteur en théologie, en droit canonique et en droit civil.