Message du 13 décembre 1984
Bien chers frères,
Vous êtes préoccupés de savoir ce que vous devez dire au Seigneur après L’avoir reçu dans votre cœur au moment de la Communion. Et pourtant, cela n’est pas un problème. Comme vous Lui avez déjà exprimé votre sentiment d’indignité à Le recevoir, vous devez d’abord Le remercier de venir habiter votre être malgré vos imperfections. Cela fait partie intégrante de Son rôle de Rédempteur. C’est en pénétrant dans l’indignité de votre cœur qu’Il le modifiera s’il est humble et le fera grandir de Son Amour et de Sa Sagesse.
Jésus est votre Frère, qui vient au plus profond de vous-mêmes pour vous aider et vous dire qu’Il vous aime et qu’Il veut vous sauver par Son Sacrifice Parfait. Alors, frères, dites-Lui donc, vous aussi, que vous L’aimez, par une prière d’action de grâce spontanée :
Mon Dieu, Mon Jésus, Vous qui Vous êtes livré pour nous, combien nous avons de la chance de Vous connaître et de pouvoir ainsi Vous retrouver aussi souvent et aussi concrètement dans l’Eucharistie ! Combien nous aimons ce que Vous nous avez enseigné par Votre Église, Vous qui êtes la Véritable Sagesse ! Combien nous Vous aimons, Jésus-Christ, qui avez été Homme comme nous et que nous pouvons suivre à notre tour ! Venez habiter notre âme et que notre corps devienne Votre demeure. Protégez-nous des mauvaises influences du monde et du péché, afin que nous restions toujours près de Vous, qui nous conduisez sur les chemins de la perfection.
Mon Dieu, nous ne voudrions jamais plus Vous offenser lorsque nous Vous avons reçu. Nous savons combien nous Vous blessons chaque fois que nous retombons dans le péché. Aidez-nous et prêtez-nous Votre Cœur et Celui de Votre Mère.
Permettez qu’Elle aussi nous éduque à la vie que Vous attendez de nous, et, qu’avec la tendresse d’une Mère, Elle nous apprenne à mieux Vous connaître et à mieux Vous aimer.
Que Sa Blancheur Immaculée nous soit un manteau protecteur contre l’impureté et la corruption et que jamais nous ne soyons séparés de Vous qui vivez dans l’Esprit Saint.
Ô Doux Jésus, comme nous aimons savourer Votre Présence ! Vous nous comblez de Grâces en daignant ainsi visiter notre cœur. Aidez-nous à rester dignes de Votre Amour et à le mériter chaque jour davantage.
Fils Bien-Aimé du Père, conduisez-nous à Lui par cette Eucharistie. Cet Amour que nous vivons est aussi l’Amour du Père qui nous livre toujours ce qu’il a de plus cher, tant II nous aime et désire que nous soyons à Lui. Il nous a donné Son Fils et il nous donne Son Esprit Saint.
Comment pourrions-nous ne pas Lui rendre grâce pour tant de bontés ? N’est-ce pas, Ô Jésus, en Vous demandant de rester en notre âme, sous la protection de Marie comblée de Grâce, que nous plaisons au Père ?
Ainsi, le Père voit que nous aussi désirons plus que tout nous livrer à Lui sans réticence aucune puisque nous L’aimons plus que tout. Amen.
Savourez, bien chers frères, la Présence Véritable de notre Jésus en votre cœur et utilisez le temps qui succède à la Communion pour poursuivre votre discours. Jésus sera comblé. Consacrez-Lui votre famille, vos amis, consacrez-Lui le monde entier, et demandez-Lui d’y envoyer l’Esprit Saint, le Grand Consolateur. Demandez-Lui de veiller sur les âmes de vos chers disparus et de les conduire à Lui, afin qu’à travers le Fils, elles parviennent au Père.
Enfin, bien chers amis, offrez-vous à Jésus comme Il s’est offert à vous ; offrez-Lui tout votre être afin qu’Il en dispose comme Il le désire. Offrez-vous à Lui par Marie, et comprenez qu’Elle saura mieux que quiconque vous instruire sur les désirs de Son Divin Fils.
Laissez ensuite la Grâce pénétrer dans votre âme à ce moment d’abandon total, et soyez alors à l’écoute de l’Esprit Saint. Savourez la paix qui s’empare de vous, la joie de la Communion avec le Ciel, la Présence Véritable de votre Sauveur. Laissez-vous conduire par cette Paix et transporter par Son Amour.
Et à présent, comprenez que ce ne peut pas être dans l’exaltation, l’agitation et le bruit que le Seigneur se communique à vous, mais dans le silence et la joie de votre être intérieur. Comme Marie, contentez-vous de ressentir la perfection de ce bonheur de posséder le Seigneur, que nul mot humain ne pourrait exprimer aussi bien que : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur » (Lc 1, 46).
Ah ! frères, si vous saviez la grandeur du Mystère Eucharistique ! Si vous connaissiez sa véritable valeur, vous vous prépareriez bien davantage à la Communion, et vous seriez plus exigeants dans votre comportement et votre tenue. La Messe n’est pas une partie de plaisir aboutissant à un simple partage de pain en souvenir de la Sainte Cène. Elle est, en toute vérité, la Passion, la Mort, et la Résurrection de Jésus-Christ Vivant livré pour tous les hommes de la terre et du Ciel. Combien le Seigneur souffre de voir que cela n’a pas été compris de la plupart des chrétiens !
Le modernisme de certaines cérémonies actuelles n’a pas sa place dans la Messe, où le chrétien se souvient, revit avec Jésus Son Calvaire et reçoit enfin le Christ Vivant Vainqueur de la Mort. Certes, la réjouissance est grande, mais les plus grandes joies, les plus sincères et les plus durables ne sont-elles pas vécues intérieurement, discrètement, dans l’intimité de l’amour ?
La paix et le rayonnement qui sortiront de vous en diront plus long à la communauté que des bras levés ou des paroles insensées issues de psychismes en état d’ébriété religieuse. Sachez discerner le Véritable Esprit dans la discrétion et le recueillement, et, si une force supérieure vous est donnée par l’Eucharistie, qu’elle soit utilisée dans votre vie de tous les jours à montrer plus d’amour et plus de charité envers vos frères. Cette sorte de zèle sera beaucoup plus appréciée du Seigneur qu’une exaltation commune partagée dans un lieu saint par d’innocentes personnes ! Cette exaltation aboutit, en effet avant tout, à des plaisirs spirituels égoïstes visant souvent à combler une solitude extérieure ou intérieure chez des esprits mal éclairés.
Respectez le Seigneur et accueillez-Le secrètement dans votre cœur. Est-il dit dans l’Évangile qu’Il s’exaltait pour prier ? Qu’Il dansait pour retrouver Son Père ou qu’Il faisait la ronde avec Ses Apôtres pour accueillir l’Esprit Saint ?… Non point ! Car ce même Esprit était en Lui. Et lorsqu’Il L’a envoyé aux Apôtres après qu’Il fut remonté auprès de Son Père, Il leur a permis de parler aux autres peuples dans leur propre langue et de guérir, c’est-à-dire d’enseigner, et de soulager la souffrance au Nom du Seigneur : deux signes à la fois utiles et impressionnants de Sa Puissance. L’Esprit du Seigneur est Sagesse et Amour. Réjouissez-vous car Il vient !
+ Vos frères dans la Vérité