Message du 15 octobre 1995
Mon cher fils,
Les années passent et je me souviens du temps où, à la demande de Notre-Seigneur, je vous accompagnais sur les chemins de la spiritualité, vous inspirais quelques lignes, et répondais à votre prière en vous faisant rencontrer l’Abbé Louis, qui allait devenir votre directeur spirituel. Permettez-moi de vous féliciter pour la fidélité que vous lui témoignez depuis plus de dix ans. Ayez grande confiance en Notre-Seigneur, mon fils, car c’est lui qui vous guide et vous protège.
Il m’est doux, aujourd’hui, de vous inspirer de nouveau ces quelques lignes. Vous avez fait, ces dernières années, beaucoup de chemin dans la compréhension de la misère du monde et de vos frères les plus pauvres. Tous vos amis du Ciel, qui ne vous quittent pas, s’en réjouissent vivement. Vous avez appris à être moins critique envers les autres et trouvez à présent des circonstances atténuantes même à vos frères les plus pécheurs. Votre cœur s’est adouci et votre volonté de servir s’est affermie dans le Seigneur. C’est pourquoi il vous faut, mon fils, le laisser agir en vous et suivre le chemin qu’il vous montre : celui du service dans la charité, celui de la perfection et de la Vie qui n’a pas de fin.
Possédant l’immense grâce d’entendre un si doux Maître dans votre cœur, comme il en était de sa servante qui vous parle, comment pourriez-vous ne point l’écouter et le servir toujours et en tout lieu ? Pour cela, restez simple, mon fils, et accessible à tous, aux plus pauvres comme aux plus riches. Si Notre-Seigneur vous veut aujourd’hui à l’étude, c’est afin que, plus tard, vous sachiez répondre aux questions que vous poseront vos frères, non seulement avec l’autorité de l’Esprit Saint, qui s’exprimera par votre bouche, mais aussi avec celle de la Sainte Église, notre Mère, à qui vous devez amour, fidélité et obéissance. Car une saine théologie vous sera nécessaire pour mener à bien le projet qui commence à fleurir dans votre esprit. Dans quelque temps, mon fils, c’est votre saint patron en personne qui vous indiquera ce que vous devrez faire. Alors, soyez dans l’allégresse et ne vous découragez pas.
Il y a quelques années, vous n’auriez jamais envisagé des études de théologie. Votre cœur pas plus que votre esprit n’y étaient préparés. Aujourd’hui, la situation est différente parce que Notre-Seigneur vous a donné le goût de l’étude des textes sacrés, de l’histoire de l’Église et de sa Tradition. Rendez-lui-en grâce.
Remerciez aussi Notre-Seigneur de vous avoir la plupart du temps épargné, dans votre vie personnelle, les situations difficiles ou malsaines, les mauvaises fréquentations, les tentations trop vives, et de trop violents combats contre le Démon. Je reste émerveillée de la douceur avec laquelle notre Maître instille ses volontés dans une âme de façon à ce qu’elle reste libre de prendre elle-même ses décisions. Mais le Démon vous poursuivra plus encore de sa haine, car il entrevoit aujourd’hui l’impact de cette œuvre sur les âmes. Mon fils, ne vous en inquiétez aucunement. Chaque coup sera paré avec une adresse toute céleste. Obéissez à Notre-Seigneur et toutes les grâces dont vous aurez besoin vous seront accordées. Vous aurez, certes, des épreuves, mais aucune d’elles ne vous sera insurmontable si votre rocher reste toujours Notre-Seigneur et vos armes la prière du rosaire et les sacrements.
Je souhaite aussi vous dire que, depuis quelques années, vous avez acquis, par votre fidélité et votre discrétion, beaucoup de discernement en matière spirituelle, mais vous n’en avez aucun mérite, n’est-ce pas ? car avec vos amis du Ciel, vous êtes à bonne école !
Dans le domaine des apparitions et des charismes, ne vous reprochez jamais d’être trop prudent, ni de refuser d’anticiper, à la suite de certains théologiens, les décisions de la Sainte Église. Mon fils, le Démon est très fort pour séduire les âmes, et au milieu de prétendues manifestations spirituelles collectives, il peut même les embraser comme des feux de paille – ce qui fait toujours beaucoup d’effet -, mais sont-ce là d’authentiques et durables conversions ?
Dites à votre frère spirituel qu’il doit ouvrir davantage son cœur à la compréhension des problèmes et des malheurs des autres, quels qu’ils soient. Et s’il vous rétorque qu’il tient à faire preuve de discernement, répondez-lui de ma part que le discernement ne doit pas être confondu avec les états d’âme ou les jugements personnels plus ou moins justifiés. S’il réfléchit sur son passé récent, il verra très bien de quoi je veux parler et s’en corrigera sans attendre. Soyez enfin tous deux remerciés pour votre action discrète mais efficace, et sachez que Notre-Seigneur, la Sainte Vierge et le Ciel tout entier se réjouissent des fruits qu’elle porte. Continuez votre chemin avec persévérance, et avancez courageusement de demeure en demeure, semant la foi où règne le doute, la douceur où règnent la violence et la séparation, apportant l’espérance où règne le désarroi. Transmettez toujours la Bonne Parole en vous protégeant des attaques derrière le bouclier de l’Église.
Remerciez les prêtres, religieux et laïcs qui vous aident dans votre tâche, et demandez-leur d’être patients. Les personnes qui sont aux champs ne s’impatientent pas devant la récolte qui mûrit : au contraire, elles s’enthousiasment de la voir progressivement atteindre sa maturité. Qu’ils fassent de même à votre égard !
Que Notre-Seigneur et la Sainte Vierge vous bénissent, mon cher enfant, vous, votre frère spirituel, vos parents, vos familles et vos amis. Qu’ils vous gardent fidèles à la prière, aux sacrements et à la charité, vous aident à combattre les tentations, et vous protègent de tout mal.
Et moi, je vous bénis au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
Madre Teresa de Jesus