Message du 17 juillet 1986
Bien chers frères,
Nous aimerions ce soir continuer de vous entretenir de la liberté individuelle. En matière de liberté, vous ne montrez pas suffisamment de tolérance. La vie en communauté que vous vivez en ce moment vous en donne le meilleur exemple. Nous vous répétons sans cesse de ne pas juger vos frères ni toujours leur imposer vos idées personnelles, et vous négligez bien souvent ces conseils.
Il est bon qu’entre vous règne l’entente la plus parfaite, et pour cela, vous devez à tout prix rester à l’écoute des autres : cela ne veut pas dire renoncer à vos idées et en adopter de nouvelles qui peuvent être insensées, mais, à la lumière de la foi, reconnaître Dieu dans les opinions de vos frères ou L’y apporter s’Il en est absent. L’Esprit Saint vous enseigne que l’humilité et la simplicité en tout sont les vertus qui comblent le plus le Cœur du Seigneur : mettez-les donc en pratique.
Lorsque, entre vous, règne une bonne entente spirituelle, ne vous laissez pas diviser par des principes sociaux issus de formes d’éducation différentes, surtout dans le domaine matériel. Nous sommes peinés de lire en vos cœurs des pensées d’orgueil et d’entendre vos lèvres murmurer des remarques malveillantes pour défendre des façons qui n’ont en fait aucune importance et qui peuvent détruire l’amitié. Veillez, au contraire, à acquérir sur cette terre tout ce qui vous sera indispensable pour pénétrer un jour dans le Ciel et vous retrouver ensemble à la Table du Seigneur. N’oubliez pas que le Pauvre de la parabole (Lc 16, 19-31), qui se nourrissait de ce dont les petits chiens ne voulaient même pas, est arrivé le premier à la Table Céleste et qu’il s’est penché sur le Riche dont les « principes » avaient alourdi l’âme et l’avaient coupée de Dieu.
Lorsque le Seigneur choisit de s’établir dans un cœur, Il l’instruit sur l’Amour Véritable : Amour dépourvu de mesquineries, de querelles, d’orgueil. De fait, ce cœur souffre en devenant plus sensible à ses propres imperfections, aux vilenies des autres et à la corruption du monde : il a mal à la fois pour lui-même et pour les autres. Quand le Seigneur favorise une âme et lui fait entrevoir Sa Perfection, cette âme souffre d’autant plus devant l’imperfection : elle est souvent déçue de s’apercevoir que l’affabilité de l’un dissimule quelque intérêt personnel, l’empressement de l’autre quelque curiosité, etc., et cela, bien sûr, la fait souffrir. Mais elle est enflammée d’un tel amour – puisque le Seigneur la gratifie de Sa Douce Présence – qu’elle prie son Sauveur de donner aux hommes la connaissance de cet Amour, afin qu’ils comprennent où réside l’essentiel.
Frères, quoi que vous en pensiez, une vie de simplicité spirituelle n’est pas compatible avec une vie sociale où l’étiquette et les principes viennent sans cesse contrer les élans du cœur. Nous ne pouvons donc que vous encourager à vivre la simplicité en tout et à ne point toujours juger des choses et des personnes à la seule lumière des « principes » qui vous ont été inculqués. Le pauvre, celui qui se dépouille de tout cela et confie sa vie à Dieu, est celui qui possède la vérité ! Le Seigneur habite en son cœur et l’instruit de Son Amour…
Si vous possédez des biens, agissez pour vous-mêmes comme si vous n’en possédiez pas et donnez abondamment aux nécessiteux. Faites cela au nom du Seigneur et n’hésitez pas à le leur dire afin que, s’ils ne connaissent pas leur Sauveur, ils soient curieux de Le rencontrer. Faites abstraction de toutes les convenances sociales qui pourraient entraver votre vie spirituelle, et de tout ce qui vous place socialement au-dessus de vos frères. En tout, comportez-vous correctement, modérez vos passions et ne choquez personne par des manières contraires à la morale la plus élémentaire.
Considérons à présent le problème du libre arbitre. Lorsque vous êtes en groupe, vous ne possédez que la liberté de respecter les autres. Restez simples et évitez toute forme de comportement qui puisse nuire à l’unité. Mettez tout en œuvre pour vous comprendre entre vous et pour vous aimer vraiment. Qu’il n’y ait point entre vous de jalousies ni de méchancetés. Recherchez toujours la franchise, et qu’il n’y ait pas de disputes. Apprenez à recevoir des remarques de vos frères sans vous vexer et sans vous emporter, sinon, votre amour-propre détruira la bonne entente du groupe. Renoncer à son amour-propre, c’est renforcer son âme contre les assauts du Diable et se donner davantage à l’accueil du Seigneur. Tout sentiment mauvais est issu de l’amour-propre. Toute vexation est vexation d’amour-propre.
Nous sommes auprès de vous pour vous instruire de cela et nous vous remercions, frères, de nous écouter avec tant d’intérêt. En effet, il est tant d’êtres humains à qui ces paroles déplairont et qui ne chercheront pas même à les approfondir. Mais vous, êtes-vous attentifs ? désireux de progresser ? Alors, ne suivez pas votre petit chemin personnel, mais débarrassez-vous de votre cher et tendre amour-propre, prenez votre croix et suivez Jésus !
Vous êtes libres de refuser car le Seigneur ne force personne. Pas plus que vous ne pouvez forcer qui que ce soit à se tourner vers le Seigneur : votre devoir est de solliciter vos frères par vos paroles et votre exemple, et de persévérer dans cette tâche. Mais si vos frères ne veulent pas vous suivre, ne les rejetez pas pour autant. Patientez et priez pour eux afin que le Seigneur travaille dans leur cœur… Même si cela demande beaucoup de temps, vos prières ne resteront pas sans réponse.
Frères, soyez en paix et unissez vos cœurs. Soyez accueil, bonté, simplicité, humilité. Soyez charitables et aimez le Seigneur de toute votre âme !
+ Vos frères du Ciel