Message du 19 mars 1985





Bien chers frères,

L’amitié est le sentiment le plus noble et le plus pur qui soit au monde, et ceux qui le partagent connaissent un avant-goût du Paradis.

En effet, une véritable amitié ne vient pas de la terre mais du Monde Spirituel. Elle ne trouve pas son origine dans le corps mais dans l’âme : des êtres semblent se retrouver alors qu’ils ne se sont jamais rencontrés auparavant sur cette terre et partagent des goûts communs pour les choses du Ciel…

Frères, ces êtres qui désirent servir le même idéal et unissent leurs âmes sont des disciples modernes de Jésus-Christ Ressuscité, et croyez que leurs retrouvailles ne sont pas fortuites car elles font partie du Plan de Dieu ! Afin que ces âmes servent le Père mieux encore, la Providence les réunit et elles découvrent avec stupéfaction qu’elles possèdent des ressemblances étonnantes. Pour que leur progression spirituelle se poursuive dans les meilleures conditions et que leur vocation sur la terre soit suivie avec courage, la présence et le soutien de l’ami(e) réconforte, raffermit et apaise. L’homme qui lutte ne se sent plus désespérément seul. Le partage des mêmes idéaux et de la même foi est donc un don de Dieu pour lequel vous devez rendre grâce.

Le sentiment de l’amitié est comparable à une longueur d’onde qui découvre sa jumelle au milieu d’une foule d’émissions et qui s’unit à elle pour ne former qu’une seule diffusion plus puissante. La première correspond à la première voix d’un chant, la deuxième à la seconde voix. Il s’agit du même chant et pourtant de deux voix différentes ! Leur union n’est pas discordante mais crée une harmonie qu’aucune à elle seule ne pouvait produire.

Il en est ainsi lorsque le Père du Ciel a décidé de rapprocher deux – ou plusieurs – âmes de la terre. Bien que l’autre âme soit différente, elle possède des attributs qui complètent la première ou s’accordent avec elle sans jamais s’opposer à elle. Seul le péché peut créer entre elles un désaccord : péché d’orgueil ou d’égoïsme principalement.

L’amitié est un trésor intérieur discret qui ne s’exalte pas et possède la force de l’union et de la compréhension mutuelle sous le regard de Dieu. Lorsque Dieu se communique par l’Esprit Saint à l’un des amis, celui-ci enrichit l’autre de ces doctes lumières, et lorsque c’est le premier qui sombre dans l’obscurité spirituelle, le second est favorisé des paroles de réconfort nécessaires pour lui faire recouvrer la paix.

L’amour du prochain est différent du sentiment d’amitié. Il vise davantage à l’aide matérielle et spirituelle de personnes avec lesquelles vous n’êtes pas toujours en accord. Ce sentiment est fondé sur la charité qui accueille le frère comme vous aimeriez être accueillis vous-mêmes, qui partage le pain comme vous aimeriez qu’on le partage avec vous, qui apaise la souffrance comme vous aimeriez que la vôtre soit apaisée. Il demande une spontanéité que l’homme atteint souvent très difficilement tant ses actes sont mesurés et ses biens minutieusement comptés. Lorsque l’homme saura savourer un sourire sur le visage d’un vieillard ou d’un malade, lorsqu’il aura franchi la phase de répulsion causée par la vieillesse à l’être jeune, par la hideur à l’être beau, par la saleté à l’être propre, par la pauvreté à l’être riche, par l’ignorance à l’être érudit, par la couleur de la peau à l’être d’une autre race, lorsqu’il saura spontanément tendre la main et accepter la gratitude ou accepter la main tendue et montrer à son tour de la gratitude, alors le monde aura compris ce qu’est la véritable charité. Ne pas juger et rester bons en toute circonstance, voilà ce que Jésus-Christ vous a enseigné et ce qu’Il attend de vous !

L’amour du prochain devrait être viscéral : tout homme devrait spontanément voler au secours de son frère en détresse. Dans certaines peuplades qui ont pourtant de nombreux ennemis, les hommes sont capables de donner leur vie pour un membre de leur tribu et cela spontanément ! En feriez-vous autant, vous qui suivez Jésus-Christ ou prétendez Le suivre ?

L’amitié est un sentiment supérieur à l’amour du prochain en ce sens qu’il entraîne un attachement particulier, une harmonie spirituelle, un accord privilégié. L’amitié est faussée lorsque ses fondements ne sont plus des relations spirituelles profondes mais un égoïsme partagé ou une entente crapuleuse afin de parvenir à un profit commun. Car il n’est ni mensonge ni corruption dans la véritable amitié, qui possède toujours un parfum d’Éternité.

Frères, ne soyez pas jaloux de voir vos amis discourir avec d’autres et porter leur intérêt sur d’autres que vous-mêmes. S’il en est ainsi, votre amitié n’est pas pure mais empreinte d’égoïsme. Le sentiment de possession en amitié comme en amour est souvent à l’origine de mésententes, de ruptures et de séparations… N’oubliez jamais que chaque être est totalement libre et que la confiance entre amis doit être exempte de toute forme d’asservissement. Cela n’exclut ni la discussion ni la franchise, et si vous avez des reproches à adresser à votre prochain, que ce soit un ami, un parent, un époux ou une épouse, ayez la sagesse de vous demander d’abord s’il les a réellement mérités et si ce n’est pas votre égoïsme, votre manque de confiance ou votre jalousie personnelle qui ont motivé vos remarques. Ainsi, vous serez en paix avec vous-mêmes et en paix avec votre prochain. Tentez toujours de vous mettre à sa place, dans sa situation, dans son métier. Imaginez que vous possédez ses soucis familiaux, professionnels, financiers, ses problèmes de santé, etc. Cherchez à le comprendre en tout.

Ce qu’il y a de merveilleux dans la véritable amitié, tout comme dans le véritable amour, c’est que la compréhension entre les êtres est telle qu’elle ne nécessite pas même de dialogue exprimé. L’âme dialogue avec l’âme amie si bien que les mots deviennent parfois inutiles : un simple regard exprime ce que mille mots ne suffiraient à dire…

Cette télépathie spirituelle est le moyen qu’utilisent les âmes de notre Monde pour communiquer entre elles et avec les vôtres. Le moteur de tout cela n’est autre que cette amitié intense, cet amour incommensurable que nous vous portons et qui parvient à briser, à la suite du Christ notre Maître, les barrières mêmes de la mort, pour vous communiquer ces pages.

Méditez-les, chers frères amis. Qu’elles contribuent à vous enseigner ce que le Seigneur attend de vous pour Le rejoindre. Si vous tentez jusqu’à l’impossible pour devenir Son ami, ayez foi que vous le serez !

          + Vos frères dans le Christ