Message du 1er novembre 2005





MESSAGE DE TOUSSAINT

Mes enfants,

Vous qui jetez si facilement la pierre à tel et tel de vos frères, connaissez-vous sa vie comme je la connais ? Connaissez-vous ses souffrances et ses tribulations ? Connaissez-vous ses peines et ses sacrifices ? Non ! Et malgré cela, vous le condamnez impitoyablement.

De quel droit le jugez-vous, vous qui prenez les premières places dans les églises et qui, au-dehors, souhaitez vous donner une apparence d’hommes justes, alors que votre passé est souvent bien moins honorable que le sien et que votre âme empeste encore parfois sa propre pourriture lorsque vous venez me recevoir dans le Saint-Sacrement ?

Tous les hommes sont des pécheurs, mes enfants, en pensée, en parole, par action et par omission, et, au Jour du Jugement, tous se mettront à nu. En vérité, je vous l’ai dit : il n’est rien de « voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu » (Mt 10, 26). Tout paraîtra à la lumière : les tricheurs et les hypocrites seront démasqués, les menteurs seront confondus, leur corruption sera dévoilée et la Vérité triomphera.

C’est pourquoi, dès à présent, je vous implore de m’accueillir dans votre cœur et d’y accueillir ma paix. Brûlez, mes enfants, de charité. Ceux qui aiment à critiquer, à contester, à juger attaquent généralement ceux-là mêmes qui les renvoient à leurs propres faiblesses, à celles qu’ils veulent dissimuler avec tant de soin.

Accueillez, mes enfants, l’amour dans votre cœur et vous verrez vos frères sous un jour différent. Tendez une main secourable vers ceux qui en ont besoin, conversez avec ceux qui cherchent la Vérité, épaulez ceux qui piétinent, consolez ceux qui sont dans la peine, mais, de grâce, ne vous lancez pas dans des polémiques qui peuvent vous diviser, car, si vous le faites, vous ouvrez tout grand la porte au Malin.

Lorsque la loi n’est pas comprise avec le cœur, elle est comme un figuier desséché qui ne peut porter de bons fruits. Mais lorsque le cœur a assimilé et dépassé la loi, elle se résume à la parole d’Augustin qui a dit : « Dilige et quod vis fac » – ce qui signifie « Aime et fais ce que tu veux ». Il semble alors qu’il ne puisse plus en sortir que des fruits d’excellence. À une condition toutefois : c’est que même dans l’amour le plus généreux, la loi, tel un garde-fou, reste présente et le discernement de mise.

Pourquoi certains se montrent-ils si critiques face à mon Église ? Parce que, paradoxalement, tout en se voulant très humains, ils situent l’amour dans un espace de liberté qu’ils estiment supérieur à l’autorité de l’Église-Institution. Or, le véritable amour, si spontané soit-il, doit toujours inclure une forme de discernement par rapport au résultat final de l’action qu’il projette : l’homme qui saute à l’eau alors qu’il ne sait pas nager pour aller sauver son frère qui se noie, n’est pas, mes enfants, un parangon de charité.

Le garde-fou de l’amour, mes enfants, appartient au domaine du concret et il reste dans la pure logique de mon Incarnation : c’est l’autorité de l’Église-Institution, tout comme le garde-fou des enfants est l’autorité de leurs parents. Ceux qui refusent cette autorité sont dans l’illusion, dans la désobéissance, et donc dans l’orgueil.

Si certaines personnes se montrent allergiques à toute forme d’autorité humaine, c’est souvent à cause de leur histoire : ayant eu du mal à supporter celle d’un père, d’une mère ou d’un enseignant pendant leur enfance, ou, au contraire, ayant manqué totalement de repères dans ce domaine, elles ne supportent aucune contrainte et rejetteront le siège de Pierre comme tout le reste. D’autres, pour leur part, ont tellement manqué d’amour dans leur vie qu’à l’image de Marie de Magdala avant sa conversion, elles distribuent leur amour sans discernement, et vont même jusqu’à tolérer des situations immorales, et à montrer à ceux qui les vivent qu’elles ne les jugent pas et qu’elles leur conservent tout leur amour. Alors la ‘vox populi’ s’écrie avec naïveté : « Quel exemple de charité ! Il nous faudrait un pape comme cela, qui ne juge pas !  »

Ne jugez pas les êtres qui se comportent de façon immorale comme ceux qui commettent l’adultère, la fornication ou qui ont des relations sexuelles avec des personnes de leur propre sexe. Ce ne sont pas les hommes qu’il faut juger – dans la mesure où ils peuvent toujours se repentir de leurs fautes -, ce sont leurs actes qu’il faut condamner. Si ceux qui montrent ces hommes du doigt pour les salir davantage exerçaient leur charité en les aidant à changer de vie, combien les choses seraient différentes ! Car, comme l’enseigne mon Église, les relations sexuelles en dehors du Mariage resteront toujours condamnables dans la mesure où elles avilissent l’homme, dont le corps est le temple de l’Esprit Saint.

Vous voyez, mes enfants, combien il est important d’exercer votre discernement au-delà d’un « amour » spontané.

Pour ce qui est des prêtres qui ont des relations charnelles avec des femmes, ils restent, malgré toute la compassion que certains leur accordent, objets de scandale. Sans les juger et dans l’obéissance à l’Église, il convient de leur rappeler le choix qui leur est proposé actuellement en Occident : soit opter pour la continence, soit quitter le sacerdoce et se marier.

Quant à ceux qui ont des attirances de nature homosexuelle, ils doivent tout mettre en œuvre pour ne jamais passer à l’acte. Une vie spirituelle de qualité et une assistance psychologique appropriée pourront généralement les en préserver. Ils doivent savoir cependant que l’amitié et même la tendresse n’ont rien de condamnable, du moment qu’ils restent chastes (1). S’ils n’y parviennent pas, ils devront se résoudre à quitter le sacerdoce et mettre tout en œuvre pour cheminer, jour après jour, vers une chasteté toujours plus grande, le regard fixé vers moi. S’ils souffrent de leur état et sollicitent mon aide, je répondrai à leur prière.

Enfin, je voudrais terminer en vous parlant des polémiques au sujet de ma Mère. Si j’ai permis à ma Mère de venir, en plusieurs endroits de cette Terre, rappeler au monde le message de son Fils, et, entre autres, confirmer son Immaculée Conception, c’est qu’effectivement, elle fut conçue exempte du Péché Originel pour m’accueillir en son sein, moi, le Fils de Dieu fait homme, et qu’elle est aussi votre Mère, comme elle a été celle de Jean (cf. Jn 19, 27).

Ma Mère doit être considérée comme ayant un rôle d’ambassadrice auprès des hommes. Il me plaît que tout homme puisse l’aimer comme je l’aime. Lorsqu’un de mes enfants lui confie ses soucis et ses peines, c’est qu’il lui est plus facile d’aller vers une maman, mais, en fait, c’est à moi qu’il les confie puisqu’ils sont instantanément déposés au pied de ma Croix. Bien sûr, tous mes enfants ne possèdent pas cette sensibilité-là ; la raison, je vous l’ai expliqué, se trouve dans l’histoire de leur vie.

Première femme pleinement ressuscitée comme je l’ai été – mais au terme de sa vie terrestre -, ma Mère est la Reine du Ciel, la Reine de tous les ressuscités, la Reine de tous les anges et de tous les saints. C’est aujourd’hui aussi sa fête.

Méditez plus encore, mes enfants, sur la communion des saints, et vous comprendrez combien toute âme qui s’élève élève aussi ses frères.

Accueillez, mes enfants, l’amour des saints que vous aimez et vénérez, et celui de tous les défunts de vos familles, qui continuent de vivre par ma Résurrection. Tous se pressent auprès de vous pour vous dire aujourd’hui qu’ils vous aiment et vous assistent lorsque vous œuvrez pour le Royaume, et qu’ils vous préparent une place « Là-Haut ».

Ton père spirituel, mon fils, l’Abbé Louis, dépose depuis le Ciel, sur ton front, un chaleureux baiser. Il continue de te prodiguer l’aide que tu lui as demandée auprès de tous les saints que tu aimes et qui t’embrassent affectueusement.

Poursuis, mon fils, ton cheminement dans les domaines que tu sais. Je te bénis, toi, ton frère spirituel, ton nouveau Père spirituel, vos familles et vos amis. Je vous bénis aussi, vous tous qui lirez ce message.

Jésus

(1) V. Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167), L’amitié spirituelle, collection « Vie monastique », Abbaye de Bellefontaine, 1997.