Message du 2 juin 1984





(à Lourdes)

Bien chers frères,

Méditez le sens de l’humilité car c’est une bien grande vertu dans le Christ. Prenez exemple sur les saints qui jamais ne se sont mis en avant pour quoi que ce soit ni en quoi que ce soit, sauf pour proposer de l’aide à leur entourage. Ils vous donnent une grande leçon. Sachez en tirer profit. De nombreux exemples de la vie quotidienne vous montrent combien il est désagréable aux humains d’être en contact avec des êtres arrogants et dont la superbe étouffe l’entourage… Ces êtres, tout en se donnant des airs altruistes, sont centrés sur eux-mêmes et sur l’œuvre qu’ils accomplissent, si toutefois ils s’occupent des autres. Ils aiment à être remarqués, loués, félicités, ils écoutent peu et ils assaillent les autres de paroles – en particulier sur la charité ou le don de soi – mais ils ne s’aperçoivent pas qu’ils sont très loin eux-mêmes de pratiquer cette vertu ! Ces êtres n’ont pas compris le véritable sens du christianisme qui, avant toute chose, demande d’être à l’écoute des autres. Cette écoute commence par une attention particulière portée à la voix de la conscience, Voix de Notre Seigneur et de Ses Commandements, Voix de Sa Très Sainte Mère, voix des saints et des anges qui sans cesse vous incitent à faire le bien concrètement sur la terre. Ensuite, c’est la réceptivité aux autres, l’attention, le sourire, la poignée de mains échangée, l’amitié dans le Christ, la fraternité des enfants de Dieu.

L’homme tourné vers les autres oublie ses propres chagrins et, se donnant totalement, élimine ses propres soucis car, en tentant d’aider les autres à résoudre leurs problèmes, il vit une véritable vie d’amour. N’oubliez pas, chers frères, que l’amour repose avant tout sur l’échange, qu’il s’agisse de sympathie, d’affection, d’admiration ou d’idées communes. Mais, direz-vous, n’est-il pas dit de s’aimer soi-même ? Le Christ savait combien les hommes s’aiment eux-mêmes. Cependant, Il savait aussi qu’ils ne doivent pas s’aimer d’un amour égoïste et centré sur soi, mais plutôt aimer leur Créateur à travers cette admirable machine que constitue le corps humain, et prendre soin de ce corps par amour pour Dieu et par respect pour soi-même.

Le respect de soi est une grande vertu également, car comment celui qui ne se respecte pas lui-même pourrait-il respecter l’autre ? La vertu d’humilité est complémentaire de celle de respect : en effet, toute forme de mise en valeur de soi n’a-t-elle pas tendance à rabaisser l’autre ? L’autre ne va-t-il pas se sentir soit humilié, soit inférieur, et par cela même, mal à l’aise en votre compagnie ?

Faites-vous tout petits, bien chers frères, afin que les autres recherchent votre compagnie et qu’ils l’apprécient au maximum. Car si vous êtes attentifs aux autres, ils vous confieront leurs joies et leurs peines et ils vous demanderont de les aider. Un climat de confiance s’établira entre vous, et vous vivrez un échange digne de véritables chrétiens. Sinon, votre compagnie sera évitée. On dira très vite : « Il est orgueilleux ! », « Elle parle trop ! », « Ils nous ennuient ! », et votre compagnie sera désagréable à tous. Personne ne vous parlera franchement, il se murmurera des paroles désagréables contre vous, et vous serez peut-être même assez aveuglés par votre propre comportement pour ne pas vous en rendre compte…

Quant aux messagers spirituels tels que vous, ami, nous leur recommandons la plus grande discrétion, car il ne faut en aucun cas que le don du Ciel qu’ils ont reçu soit perçu par leur entourage comme un objet d’orgueil ou de vanité, ou comme un moyen d’exercer une quelconque emprise sur les êtres – sinon pour leur adresser la Bonne Parole et leur rappeler le chemin qui conduit au Seigneur. Le Seigneur choisit Ses messagers mais le Démon cherche souvent à les faire tomber dans le piège de la vanité ou du merveilleux. Le mot « pouvoirs » est alors utilisé à mauvais escient et les êtres humains qui sont attirés par le merveilleux sombrent eux aussi dans le piège de leur ignorance.

Le messager céleste ne se vante pas. Il reste simple de cœur et simple au niveau des relations humaines qu’il doit entretenir. Il écoute sans cesse la Voix du Seigneur ou de Ses envoyés et il ne s’en éloigne jamais. Il est disponible pour le Ciel – ce qui ne veut dire en aucun cas que le Ciel à son tour soit automatiquement disponible pour lui. Mais la lumière peut toujours être demandée au moyen de la prière sincère. Le Seigneur, alors, accorde Sa réponse lorsqu’Il le juge nécessaire.

Le charisme que détient un messager spirituel ne lui appartient pas : il vient du Ciel. Et si, un jour, le Seigneur décide de mettre fin à Ses Grâces, le messager ne reçoit plus aucune communication spirituelle. Souvenez-vous de la comparaison faite par Bernadette Soubirous : il est exact que le Seigneur utilise à Son gré les « balais » que sont Ses messagers et qu’Il les remet à leur place lorsqu’Il ne s’en sert plus ! Méditez ces paroles, chers frères : qu’elles vous enseignent à considérer toujours l’utile avant l’agréable – surtout lorsqu’il s’agit de votre âme – et à ne pas transformer sans cesse l’utile en agréable en en prolongeant la fonction : c’est ce qu’on appelle le plaisir inutile. Sachez renoncer aux plaisirs inutiles en offrande pour le Seigneur. Un repas simple, par exemple, est suffisant : pourquoi dépenser inutilement de l’argent et des heures de digestion pour vouloir prolonger par des mets plus exquis et plus copieux ce qui serait suffisant au bon fonctionnement de votre corps ? Pour toute chose, il en est ainsi. Votre siècle est un siècle de « profit » et cette attitude n’est pas saine ! Il faut savoir mettre un frein à vos goûts, à vos passions, et rester sobres en tout, même en paroles. Votre entourage vous appréciera d’autant plus.

Messager, soyez saint et soyez humble, parlez peu et restez au service de Dieu. Souriez toujours et rayonnez de votre foi, éloignez-vous des tentations et conservez en votre cœur la confiance et la pousse de Ciel que Dieu y a semées. Nous vous reparlerons très bientôt. Il est temps que vous alliez, cher ami, prendre votre repas. Nous vous souhaitons bon appétit. Pensez à offrir chaque jour à Dieu le pain que vous mangez. Allez dans la Paix du Christ.

+ Vos frères dans la Charité