Message du 20 février 1988





Bien chers frères,

Apprenez à penser, à parler et à agir avec le cœur et accueillez en vous le Christ-Eucharistie qui vous aidera à progresser.

Vous avez encore trop tendance à porter de nombreux jugements sur le monde qui vous entoure et sur vos frères, et cela peut nuire à votre avancement spirituel. En effet, en toutes choses, laissez agir Jésus à travers vous et vous vous sentirez peu à peu différents : dans les situations où vous vous emportez habituellement, vous remarquerez avec stupéfaction que vous conservez votre calme ; dans les situations où vous portez de sévères jugements, vous vous rendrez compte que vous restez indifférents : cela ne sera pas, frères, signe d’apathie, mais témoignera de cette paix intérieure que vous devez à tout prix acquérir.

S’il est vrai que Jésus reste malheureux devant le péché des hommes, Il n’intervient pourtant pas de manière spectaculaire pour y mettre un terme. Il attend que chaque être humain se tourne vers Lui et Lui demande Son aide.

Alors, amis, si Dieu reste discret, combien plus devez-vous, vous aussi, ne pas juger les hommes mais les aimer et les encourager petit à petit à la conversion. Vous jugez encore trop volontiers vos frères, vos amis, vos parents parce que leur spiritualité, que vous trouvez trop terre à terre, ne correspond pas à celle que vous vous efforcez de vivre, et, parfois, vos propos à leur égard sont bien sévères… Ne laissez pas, chers frères, votre nature humaine virulente donner libre cours à ses réactions car vous risqueriez de blesser, de choquer, et d’éloigner de vous des âmes indécises. Modérez-vous, ne vous mettez pas en colère et tentez de pénétrer par la pensée dans le cœur de ceux que vous avez tendance à juger : voyez chez eux le bien, le dévouement, la spontanéité de cœur. Il est vrai que cela n’est pas tout, mais blâmeriez-vous un enfant qui griffonnerait sur toutes les pages d’un cahier et vous offrirait ses dessins ? S’il n’a pas encore appris à dessiner, ne serez-vous pas touchés par sa générosité ?

Vous devez savoir, amis, que de nombreuses personnes s’éloignent des vérités enseignées par l’Église tout simplement parce que, dans leur naïveté, elles ne savent plus qui croire ni que croire. Alors, elles se contentent de vivre sainement sans encombrer leur esprit de considérations théologiques ou mystiques. Leur discours en matière de foi vous semblera parfois quelque peu hérétique : il n’est pas question, bien entendu, d’accepter tout ce que vous les entendrez raconter, surtout si cela n’est pas conforme à l’Enseignement de Pierre. Cependant, il vous faut tolérer – ce qui ne veut pas dire accepter – que ces personnes puissent s’exprimer, afin qu’ensuite, vous puissiez, à votre tour, leur apporter la lumière de vos découvertes. Ce n’est pas par de violents éclats de voix ou des interventions virulentes que vous changerez l’esprit et les pratiques de ceux qui ne sont pas ou plus dans la ligne de l’Église, mais par la prière d’intercession, par votre rayonnement personnel et la douceur de vos paroles. L’homme doit être un cœur empli d’amour dont les pensées, les paroles et les actes soient inspirés de l’Esprit Saint.

Que votre cœur, amis, plonge dans le cœur de vos frères afin d’y déceler le manque d’éducation spirituelle, de connaissances religieuses, d’éducation morale, le doute, les problèmes personnels, la peine, la déception, la douleur, la contrariété ; et que ce cœur qui est vôtre comprenne et pardonne parce qu’il est amour.

Ah ! frères, si, pour un temps, il vous était donné de connaître la Miséricorde Divine, vous seriez atterrés ; vous vous sentiriez si petits, si mesquins, si prompts à critiquer et à voir la paille dans l’œil de votre voisin ! Vous comprendriez que toujours vous devez agir, parler, penser en fonction de vos proches et de vos frères, trouver le mot juste pour ne pas les choquer, la parole d’encouragement pour les réconforter, la note de gaieté pour leur redonner de la joie, la parole de vérité pour les aider à se convertir totalement.

Frères, soyez bons et donnez l’exemple. Faites d’incessants efforts pour vous rapprocher de la perfection avec le cœur et dans la fidélité au Saint-Père. Une fois que votre cœur aura été touché par la Grâce, vous ne serez plus les mêmes ! Ne craignez pas de montrer votre sensibilité aux choses du Ciel et soyez à l’écoute de vos frères, attentifs à leurs désirs, compréhensifs pour leurs états d’âme.

Dans le malheur, la fatigue, le surmenage, le bruit, l’exaspération, ne les accablez pas ! Répondez par une douceur céleste qui sache les déconcerter et les faire réfléchir.

Vous êtes les infirmiers des âmes souffrantes dans ce monde de désolation spirituelle. Ayez pitié de ces frères qui ne possèdent pas votre savoir et qui pèchent par ignorance et naïveté, par incompréhension et habitude. Agissez en véritables enfants de Dieu et montrez que vous savez aimer, car si vous êtes du Christ, c’est cela qu’il convient de faire !

Amis de la terre, que le Seigneur vous bénisse et vous aide à acquérir de cet amour et de cette patience qui vous manquent tant. Nous nous y employons aussi avec zèle et assiduité sous le manteau de Marie, notre Mère.

+Vos frères dans la Foi