Message du 26 mars 1988





Bien chers frères,

« Voyez, dit Jésus, Je vous envoie des prophètes, des sages, des docteurs : vous tuerez et crucifierez les uns ; vous battrez les autres de verges dans vos synagogues ; vous les persécuterez de ville en ville (…). Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés ! Que de fois J’ai voulu rassembler tes enfants, comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes (…), et vous ne l’avez pas voulu ! » (Mt 23, 34-37).

Il en est de même aujourd’hui. De toute la force de notre amour, nous supplions les hommes de se tourner vers le Seigneur avec un cœur d’enfant, car nous sommes infiniment tristes devant le spectacle désolant de la déchristianisation des peuples dits « civilisés ». Il eût mieux valu que certains ne connussent point le Christ car aujourd’hui, non seulement ils rejettent Son Existence mais, pis encore, ils Le raillent et blasphèment, se demandant comment ils ont bien pu croire, dans leur enfance, à un tel « tissu d’inepties » !…

Amis, nous sommes infiniment malheureux devant le déferlement de faux esprit et de fausses croyances qui viennent étouffer et détruire la vérité de l’Enseignement chrétien jusque dans les églises. La foi est souvent viciée par un modernisme outrancier qui entraîne les âmes vers une fausse liberté dans un amour laxiste et sans cohésion. Priez, frères chrétiens, et suivez le Saint-Père, qui sait vous rappeler, dans ses fréquentes allocutions, où se trouve la vérité. Des esprits dangereux se sont introduits dans l’Église pour la détruire de l’intérieur et dresser non plus seulement le croyant contre l’incroyant, mais aussi le croyant contre le croyant, chacun ne suivant plus docilement le Pape mais adaptant sa foi à son époque, à son caractère, à ses préférences. Cependant, à Rome, cette foi reste immuable et se transmet intacte, belle comme une fiancée parée pour son époux. Sa parure n’est que pure merveille et aucune de ses pierreries ne lui doit être ravie, fût-ce par quelque prélat réticent… Or, le monde moderne massacre la foi en niant les vérités que le Seigneur continue d’enseigner par Son Église, et des prêtres même vont jusqu’à affirmer, sous l’influence de Satan, que l’Eucharistie n’est que « symbole », et que les anges, le Démon et l’Enfer ne sont que « mythologie issue d’esprits humains à l’imagination fertile ».

Frères aimés, nous vous en conjurons, restez fidèles à l’Enseignement de l’Église, celui qui vient de Rome, et ne permettez pas que soit massacrée la sainte liturgie. Le Prince des Ténèbres, son ennemi invétéré, se plaît à inciter les prêtres à modifier les paroles sacrées et à transformer le sens de la Sainte Messe. Un Credo tant soit peu déformé ou tronqué même chanté – n’exprime plus la foi catholique ! Un Agnus Dei braillé sur un air populaire, où l’on acclame Dieu qui donne paix, joie et vie au monde n’a pas de sens avant la Communion, alors qu’une fervente prière au cours de laquelle le croyant s’humilie devant la grandeur de Dieu et demande au Seigneur de prendre pitié et de redonner paix à son âme en la fécondant de Son divin Amour, n’a aucun point commun avec la précédente… Mais certains prédicateurs craignent bien trop de rebuter les foules en leur rappelant l’existence du péché et la nécessité de la Confession, qui seule peut redonner à l’âme la pureté requise pour se présenter devant le Seigneur. Ah ! frères, n’êtes-vous point retournés au temps des Vierges Folles ? L’Évangile est souvent si mal compris, si mal commenté. Même les mises en garde les plus graves y figurant en toutes lettres sont éludées dans certains sermons ou transformées en de simples anecdotes sans importance que chacun oublie bien vite. Si l’on vous dit : « La situation n’est pas si grave, il ne faut rien dramatiser… », ne croyez pas ces paroles ! Nous vous assurons qu’elles sont mensongères. Vue du Ciel, la situation, au contraire, nous semble des plus dramatiques…

Dans de nombreux domaines et sous le couvert d’un amour permissif et orgueilleux, les mœurs de la société sont en train de changer. L’éducation des enfants n’est plus la même : les parents démissionnent et cèdent aux pressions incessantes de leurs chérubins qui, malheureusement, ne sont pas des anges d’innocence et de pureté, tout au moins pour la plupart. Ah ! si vous lisiez dans les âmes de vos enfants, vous seriez tellement étonnés parce que vous y découvririez ! Dans de nombreux pays, l’enseignement scolaire, par son uniformité, défavorise les élèves studieux, et, par son manque de rigueur, entraîne à la paresse et à l’abêtissement des esprits. Les notions d’effort, de soin et de perfection dans le travail n’ont plus cours, et les enseignants, de gré ou de force, se laissent dépasser par cette marée noire de contestation, de laisser-aller et de décadence morale aussi bien que physique : irrespect, impolitesse et vulgarité s’acoquinent avec les jeans délavés, les minijupes, et une hygiène ou un maquillage qui laissent à désirer… Alors, les maîtres baissent les bras sous la pression des meneurs de ce jeu infâme qui aguiche les masses mais qui tue les esprits. Où est donc passée l’éducation d’antan, doublée d’une si belle morale ?…

Il n’y a pas si longtemps, Dieu était associé à tout acte de la journée du chrétien, même dans son travail. Le temps était-il mauvais pour la récolte, les paysans priaient et obtenaient du soleil. La sécheresse sévissait-elle, ils priaient de nouveau et obtenaient de la pluie. « Superstition ! » diront certains, mais ils ont tort de méjuger de la puissance divine qui s’exerce même dans les petites choses de la vie quotidienne. Aujourd’hui, de crainte de paraître ridicule, presque personne ne s’adresse plus à Dieu en pareilles circonstances. Il s’agit là, frères, d’un manque de foi.

Ah ! si Dieu était associé à tout acte d’enseignement et si toute matière enseignée était supervisée par l’Esprit Saint, combien les choses seraient différentes ! L’esbroufe et le mensonge disparaîtraient à la lumière de la Vérité, et les enfants apprendraient enfin à réfléchir avec sagesse et avec cœur.

Par ces messages, nous voulons, nous, vos frères du Ciel, encourager les vrais croyants à conserver leur foi d’enfant, celle de notre Sainte Mère l’Église, et à réfléchir sur toutes ces manipulations qui, d’où qu’elles viennent, visent à détruire cette foi si précieuse. Nous voulons les soutenir dans leurs épreuves, les réconforter dans leurs malheurs et chasser de leur esprit le doute destructeur.

Frères, ayez une morale saine et une vie équilibrée. Offrez tout à Dieu et osez tout Lui demander sans réticence. Si vous avez la foi, vous obtiendrez jusqu’à l’impossible, car à Dieu rien n’est impossible. Si vous avez la confiance vous obtiendrez la paix.

Si vous avez l’amour, vous obtiendrez la joie de donner et de partager. Ah ! chers frères, écoutez vos aînés. N’écoutez pas les voix du monde. Donnez le bon exemple autour de vous et aspirez à tout instant à la perfection sans vous laisser décourager par les commentaires déplaisants ou jaloux de votre entourage, car c’est à Dieu seul que vous aurez à rendre des comptes.

En ce temps de Carême dont la Semaine Sainte forme le noyau, invitez le Seigneur dans votre cœur et souffrez avec Lui Sa terrible Passion en la méditant avec foi.

Priez pour votre pauvre monde tant aimé du Seigneur mais aussi tellement indigne de Lui ! Priez pour le Pape et pour qu’une nouvelle génération de prêtres vienne apporter à l’Église un renouveau spirituel qui guérisse les âmes de cette maladie mortelle qui les ronge : l’orgueil et le manque de foi.

Nous sommes avec vous, frères aimés. Gardez courage ! Ne soyez pas inquiets pour les âmes-amies qui rejoignent notre monde. Leur amour pour le Seigneur et l’authentique vie chrétienne qu’elles se sont efforcées de mener leur permet à présent de découvrir certaines joies célestes, et de rencontrer enfin ce Maître et Sa douce Maman à qui elles ont voué un attachement si fidèle.

Que le Seigneur et Sa tendre Mère vous bénissent, chers frères aimés, et vous gardent de l’erreur par un discernement toujours plus aiguisé.

+ Vos Frères dans l’Espérance