Message du 31 janvier 1988





(À la suite de la Messe dominicale télévisée en ce
jour anniversaire de la mort de saint Jean Bosco)

« Sache que Dieu prépare de grandes choses pour ta congrégation.
Une grande gloire l’attend. Mais veille à ce que tes Salésiens ne sortent
pas de la bonne voie que tu leur as indiquée. Si les tiens restent dignes
de leur haute mission, l’avenir sera magnifique et sauvera une infinité
de gens. À la condition que tes enfants soient des dévots de la Sainte
Vierge et sachent conserver la vertu de chasteté qui plaît tant aux yeux
de Dieu. »

(Paroles de Dominique Savio à don Bosco, songe du 6 décembre 1876)

Mon très cher fils,

Je suis Jean Bosco. Je viens à toi parce que tu es à l’écoute de l’Esprit Saint dans un monde qui ferme ses oreilles à la Parole de Dieu. Quel grand malheur de voir la terre sous l’emprise de l’Esprit du Mal, et l’Église de Dieu – dont mes propres enfants – se prostituer avec un modernisme outrancier qui s’infiltre peu à peu dans les choses sacrées afin de mieux les détruire ! Combien je déplore que mon œuvre soit à présent si mal comprise et si mal suivie ! Ce siècle manque de saints et il n’a pas l’humilité de regarder en arrière pour copier les exemples solides de sainteté que lui offre le passé. Que de compromis sont faits avec le monde ! Que de choses sacrées sont profanées !

La Sainte Messe n’est pas un carnaval ! Je suis horrifié de voir mes propres enfants la dépouiller aujourd’hui, sous les yeux de milliers de téléspectateurs, de son sens sacré avec une naïveté dont ils ne sont heureusement pas responsables. C’est pourquoi il serait bon que les prêtres qui dirigent de telles émissions relisent attentivement les textes de ce jour.

« Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en Mon Nom, Moi-même Je lui en demanderai compte. Mais un prophète qui oserait dire en Mon Nom une parole que Je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d’autres dieux, ce prophète-là mourra. » (Dt 18, 19).

La Messe télévisée d’aujourd’hui n’a rien d’une Messe, si ce n’est que le Seigneur s’y livre malgré tout car Il continue de se donner à Ses enfants dans l’Eucharistie. Les paroles prononcées ne sont pas celles de la Messe, les guitares nuisent au recueillement, les danses des enfants sont totalement irrévérencieuses devant l’autel. Mes enfants, la Messe est un Sacrifice : pourquoi l’oubliez-vous ? Ce n’est pas à vous, jeunes gens et jeunes filles, que le Seigneur demandera des comptes pour de telles excentricités, mais à ceux qui ont préparé cette cérémonie diffusée sur une chaîne nationale. Quelle honte j’éprouve de voir mon œuvre associée à une telle dégradation ! Et pourtant, combien de fois j’ai répété que la jeunesse en détresse devait être épaulée par des prêtres qui soient saints ! Combien de conseils j’ai adressés aux prêtres qui se destinaient à une telle tâche ! Mais un nombre de plus en plus important de ces prêtres s’est tourné vers le monde et s’est laissé influencer par l’Esprit du Mal : au lieu de sortir les jeunes de la pourriture dans laquelle ils se sont laissé entraîner, ils n’ont pas suffisamment prié, ne se sont pas suffisamment purifiés, et ils les y ont rejoints pour se délecter avec eux au milieu de la fange ! Combien certaines âmes sont impures, contestataires, irrévérencieuses, désobéissantes, et tout cela au nom de Dieu !

Mon fils, dis aux prêtres qui suivent cette voie qu’ils s’exposent à un bien grand châtiment : ce sont eux les hommes qui osent dire au nom de Dieu des paroles qui ne leur ont pas été prescrites ; ce sont eux qui sont tourmentés et aveuglés par des esprits mauvais ! Ils savent fort bien que Jésus-Christ est « le Saint, le Saint de Dieu », mais ils le proclament comme le proclamait le possédé de l’Évangile (Mc 1, 21-28), et ils se permettent, sous l’influence de ces esprits, de transformer la Sainte Messe en mascarade, de détourner de jeunes âmes du recueillement et de la véritable communion avec Dieu. Lorsqu’ils liront ces paroles que je vous adresse au nom du Seigneur, ils diront : « Que sont ces directives ? Sont-elles données pour nous perdre ? » Non point ! mais pour exorciser les esprits mauvais qui dirigent leur âme, certainement ! pour rétablir la vérité aux yeux de tous, certainement ! pour délivrer les âmes de mes jeunes enfants de leur emprise malfaisante, certainement, certainement, certainement ! Car le Seigneur Jésus m’a donné autorité pour rétablir par ce message la vérité.

Soyez saints, prêtres de mon œuvre, et je pourrai inspirer vos consciences ! Soyez saints et je guiderai vos pensées, vos paroles et vos actions. Car vous vous recommandez de moi tout en vous détournant de toutes les vertus que j’aime. Vous prétendez continuer mon œuvre tout en vous adaptant à des procédés qui éloignent de Dieu mes chers petits enfants. Vous ne priez pas assez. Vous vous occupez des corps dont vous pansez superficiellement les blessures, mais vous ne vous occupez pas des âmes. Vous répandez la joie humaine, celle que l’on ressent quand on reçoit un cadeau sans savoir ce qu’il contient. Mais le cadeau que vous offrez n’est qu’un cadeau piégé qui explosera lorsque l’enfant, naïvement, tirera sur la ficelle.

Pourquoi n’enseignez-vous pas plutôt la vraie joie, celle de l’âme heureuse de prendre le chemin de la perfection, celle de l’âme forte qui apprend à rejeter les tentations et la corruption et qui, grâce à Dieu, guérit petit à petit de ses blessures ? Pourquoi n’enseignez-vous pas la vraie pureté sans laquelle l’âme de ces jeunes ne pourra trouver la paix ? Vous ne pensez plus qu’aux corps et à l’expression physique de sentiments plus ou moins définis, à travers la danse, la peinture, la photographie et tous ces artifices qu’influence si facilement l’Esprit du Mal.

Non, je n’exagère pas ! Non, ces paroles ne viennent pas de l’esprit du messager ! Lorsque Dominique m’a montré les âmes de mes enfants qui commençaient à se perdre, j’ai eu très mal et j’ai voulu donner à mon œuvre encore plus de rigueur. Cette vigilance ne correspond pas à l’esprit d’une époque seulement : elle doit rester de tous les instants. La moindre imperfection qui pénètre dans une âme peut, si elle n’en est extraite par la Confession, perdre à jamais cette âme, et je certifie à tous mes enfants en proie au doute que l’Esprit du Mal est aujourd’hui plus actif que jamais au sein même de l’Église que j’aime. Notre Seigneur inspire les âmes pures, les âmes tournées vers Lui, celles qui sont à l’écoute inconditionnelle de Sa Parole et qui donneraient leur vie plutôt que de se séparer de Lui. Mon fils, dis à mes prêtres qu’ils courent à leur perte en poursuivant dans cette voie. L’enfer est pavé, dit-on, de bonnes intentions et cela est vrai. Car je ne lis pas toujours dans leur cœur de mauvaises choses, mais leur naïveté et leur désobéissance à la rigueur enseignée par l’Église les perdront ! Qu’ils passent donc des heures devant le Très Saint Sacrement et demandent à Notre Seigneur d’inspirer leur vie et de guider leurs actes, car leur tâche auprès des jeunes devient de plus en plus difficile. Mes maisons doivent être des maisons où Dieu vient en premier, où l’on enseigne à Le respecter, à L’aimer, à Le servir à travers l’obéissance aux Commandements et la pratique fréquente des Sacrements. J’intercède d’une manière permanente auprès de Dieu afin qu’il en soit ainsi. Que ce message fasse son chemin et touche les personnes qui doivent l’être.

Mon fils, tu veux savoir si j’ai retrouvé Dominique et si la vision que j’ai laissée dans mes écrits était exacte. Oui, Dominique et moi sommes dans le Ciel de Dieu où nous goûtons le bonheur infini de la vision de Notre Seigneur et de Sa bonne Mère. Nos âmes sont unies à présent dans l’Éternité. Depuis quelques années, nous participons à ces messages d’une manière anonyme et aujourd’hui, nous nous faisons connaître plus directement à toi. Reste fidèle, mon fils, et ne te laisse pas ébranler par des jugements faussés et injustes sur ces messages. Car le Démon va se déchaîner contre toi par de cruelles calomnies qui proviendront même d’hommes d’Église importants. Sois sans crainte et garde l’âme sereine. Obéis à ton Directeur spirituel et poursuis ton œuvre dans l’amour sans te décourager. Dominique et moi-même te portons une grande affection. C’est à travers la Communion des Saints et par la réforme intérieure de chacun, assisté des saints, des anges et de la Bienheureuse Vierge Marie, que le monde pourra se transformer et être conduit à Dieu. Reste, mon très cher fils, un maillon de cette œuvre. Je te bénis. Que Notre Seigneur continue de guider tes pas.

+ Giovanni Bosco, prêtre