Message du 24 janvier 1993





(Au messager et à son frère spirituel)

Mes enfants,

Que la paix de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous, vos familles et vos amis en cette nouvelle année, et que vous sachiez, en toute circonstance, rester forts dans votre foi et conserver en votre cœur cet amour inébranlable de Dieu que nulle contradiction, nulle attaque, nul événement extérieur ne saurait jamais affadir.

Vous êtes des apôtres de ces temps de trouble, et l’aide que le Ciel vous prodigue doit continuer d’être mise au service de l’Église pour le plus grand bien de tous.

Je vous le répète : ne laissez jamais vos cœurs se troubler sous les attaques de l’Ennemi, que celles-ci se manifestent à travers des tentations, des événements contraires ou des personnes dont le cœur est empli de mauvais sentiments ou de méfiance à votre égard. Continuez, au contraire, à apprendre inlassablement à aimer car plus grand sera votre cœur, plus invulnérable il deviendra. Un caillou dans un verre d’eau fait déborder le liquide, mais qu’en est-il dans la mer ? Lisez la vie des saints martyrs de l’Église, dont le cœur était en permanence abîmé dans celui de Notre-Seigneur, et vous verrez quelle fut leur force.

Afin de vous aider à mieux aimer, je vous conseille, mes enfants, de vous soumettre, tout au long de cette nouvelle année, à un exercice qui devrait, si vous y réussissez, vous apporter une plus grande maîtrise de vous-mêmes, une vie intérieure plus riche, et surtout une charité plus belle et plus authentique envers tous vos frères sans exception.

Cet exercice, destiné au for interne, consiste avant tout à regarder chacun de vos frères, quel qu’il soit, comme étant toujours égal ou supérieur à vous-mêmes, et à voir avant tout en lui les belles qualités dont Dieu lui a fait don.

Mes enfants, si vous visitiez une maison dans le but de la faire vôtre, n’est-ce pas surtout sa position, le nombre de ses pièces, leur taille et le prix demandé, que vous considéreriez en premier lieu ? Quelques fissures sont si vite réparées, diriez-vous, quelques volets défraîchis si vite repeints ! Qu’il en soit donc de même pour vos frères, qui sont tous des demeures de l’Esprit Saint, et dont le prix reste, aux yeux de Dieu, incommensurable.

Lorsque vous discourez avec des personnes, apprenez à ne point vous heurter, et, si vos idées semblent s’opposer dans des domaines humains, appliquez-vous, avec une grande douceur, à tenter de comprendre les raisons de cette opposition sans vous ériger en juges ou en accusateurs. Comme une demeure est à l’image de ses propriétaires par la couleur de ses volets et son agencement, comme elle conserve à travers les âges les empreintes du passé, tout être humain est aussi à l’image de son âme, et conserve les marques des différents états que cette âme a pu connaître. Nul ne possède ni la même psychologie ni la même sensibilité, et un même événement peut être vécu par deux êtres très proches de deux manières tellement différentes. Alors, mes enfants, lorsqu’une personne vient soulager son cœur auprès de vous, lorsqu’elle vous confie ses peines, ses craintes, ses soucis, ses souffrances, ne la jugez pas en disant : « Ce qu’elle dit est insensé ! » Au contraire, apprenez à l’écouter, comme le ferait un médecin, et, même s’il s’agissait du plus grand menteur que la Terre ait porté, comprenez que ce mensonge serait lui-même signe de souffrance et qu’il aurait nécessairement ses raisons. Restez donc, à la mesure de votre disponibilité, à l’écoute de vos frères dans la détresse et, peu à peu, sans les brusquer, conduisez-les à Dieu, qui saura leur apporter la paix et la joie dont ils ont tant besoin.

Lorsque vous abordez le domaine spirituel, ne parlez jamais en votre nom personnel, mais toujours au nom de l’Église. C’est pourquoi vous devez connaître parfaitement la position de votre sainte Mère sur le sujet abordé. Ne choquez jamais les autres par des paroles sévères ou par votre emportement, et, lorsque des propos vous sont rapportés sur qui que ce soit ou quoi que ce soit, ayez la sagesse de les conserver discrètement dans votre cœur plutôt que d’aller les colporter de droite et de gauche, même dans le simple but de vérifier leur véracité.

Le Démon, je vous l’ai dit, va tout mettre en œuvre pour vous atteindre dans votre tâche spirituelle et dans votre amitié. C’est lui qui a commencé à créer la zizanie dans votre entourage, à délier les langues pour la calomnie, à semer les doutes dans les cœurs et à les gonfler d’orgueil humain ou spirituel. Priez, mes enfants, pour ceux qui vous attaquent, et ne vous laissez pas atteindre par leurs viles paroles. Cette œuvre est de Dieu et elle perdurera malgré les entraves. Mais sachez que c’est par votre silence et votre discrétion que vous la servirez le mieux.

Au sujet des difficultés que vous rencontrez depuis quelque temps déjà avec certaines personnes, je vous conseille de méditer plus particulièrement le texte de la deuxième lecture de ce jour (v. 1 Co 1, 10-17) : vous y verrez combien Notre-Seigneur aime la paix et l’harmonie entre tous ses enfants. Les personnes qui se détournent de vous à l’écoute de simples ragots ou à la suite de jugements personnels peu éclairés, et qui nourrissent de mauvais sentiments à votre endroit sont tout simplement aveuglées par les petits démons de l’orgueil, de la jalousie et de l’inconstance. Elles pèchent contre cette charité même qui doit être la première de toutes les vertus, et dont je viens de faire ici état. Certes, nul n’est à l’abri de l’orgueil, mais, dans ce cas précis, soyez, mes enfants, rassurés : votre cœur, souffrant de se sentir injustement abandonné par ses propres amis, est resté humble et droit. Priez pour que l’orage se dissipe et que de nouveau revienne l’harmonie.

Quant à l’organisation de cette œuvre dans le domaine matériel, elle continue de suivre son cours, et les événements eux-mêmes vous guideront vers les mesures à prendre et les attitudes à adopter en leur temps. Gardez une absolue confiance en l’Esprit Saint et en vos frères de l’Église du Ciel.

Au nom de  Seigneur Jésus-Christ, de la Sainte Vierge Marie, des saints Apôtres, des Pères de l’Église, et tout particulièrement de certaines figures que tu sens parfois proches de toi, mon fils : Antoine de Padoue (1195-1231), (1) Alphonse de Liguori (1696-1787), Augustin d’Hippone (354-430), Benoît de Nursie (≈490-≈547), Bernard de Clairvaux (1090-1153), Bernard de Menthon (≈1020-≈1080), Bernadette Soubirous (1858-1916), Catherine de Sienne (1347-1380), Catherine Labouré (1806-1876), Charles de Foucauld (1858-1916), Claire d’Assise (1194-1253), Daniel Brottier (1876-1936), Dominique (≈1170-1221), Dominique Savio (1842-1857), Faustine Kowalska (1905-1938), François d’Assise (≈1181-1226), Jean Bosco (1815-1888), Jean de la Croix (1542-1591), Jean-Édouard Lamy (1853-1931), Jean-le-Baptiste (av. J.-C.-≈28), Jean-Marie-Baptiste Vianney (1786-1859), Jeanne d’Arc (1412-1431), Jeanne de Chantal (1572-1641), Jean XXIII (1881-1863), Joseph Cafasso (1811-1860), Léon Ier le Grand (†461), Léon XIII (1810-1903), Louis IX roi de France (1214-1270), Louise de Marillac (1591-1660), Louise-Thérèse de Montaignac (1820-1885), Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716), Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), Maximilien Kolbe (1894-1941), Monique (332-387), Padre Pio (1887-1968), Paul VI (1897-1978), Philippe Néri (1515-1595), Pie X (1835-1914), Pie XII (1876-1958), Teresa de Calcutta (1910-1997), Thérèse d’Avila (1515-1582), Thérèse de Lisieux (1873-1897), Vincent de Paul (1581-1660), Yvonne-Aimée de Jésus (1901-1951), et bien d’autres encore ; et au nom de tous vos aimés du Ciel, je vous souhaite moi-même, François (1567-1622), à tous deux, à vos familles et à vos amis, une sainte année 1993.

Croyez, mes chers enfants, à l’intercession fidèle de vos saints favoris et à tous les efforts qu’ils déploient pour faire de vous, à la suite de Notre-Seigneur, de véritables apôtres de la foi, de l’espérance et de la charité.

+ François de Sales, prêtre

(1) Les dates ont été ajoutées pour situer ces personnages – saints pour la plupart – sur l’échelle du temps.