Message de Noël 2019





MESSAGE DE NOËL 2019

Bien chers frères,

Comme Jean, le Précurseur, était « la voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route » (Lc 3, 4-6), nous vous redisons inlassablement de préparer vos cœurs à la venue du Seigneur. Et cela, non seulement pour la Fin des Temps – qui « viendra comme un voleur » (2 P 3, 10), et dont « vous ne savez ni le jour ni l’heure » (Mt 25, 13) – mais également pour votre propre fin terrestre, qui, elle aussi, peut venir comme un voleur, et à laquelle, pris par tous les soucis de votre vie quotidienne, vous ne pensez pas suffisamment.

Profitez de ce Noël, amis, pour inviter Jésus à venir dans vos cœurs et pour méditer sur l’essentiel. Laissez-vous toucher par l’Enfant de la Crèche si pur et si candide, qui seul pourra vous transporter au-delà des contingences matérielles et élever vers lui vos âmes si pauvres, si affamées et si assoiffées de spiritualité et d’amour.

Car peu de choses en ce bas monde conduisent à Dieu si ce n’est sa Présence dans le tabernacle des églises et des sanctuaires, de nobles sentiments humains qui sachent se traduire par des comportements adéquats, l’harmonie de beaux chants ou de belles musiques, et la beauté et la perfection de la Création, qui, dès le principe, a réjoui le cœur de Dieu. La fête de Noël devrait en elle-même réunir presque tous ces paramètres.

Chaque année, en effet, elle est l’occasion de permettre aux familles de se retrouver – parfois au milieu d’un beau paysage enneigé -, portées par la magie des chants de Noël, dans un esprit de charité en se pardonnant les uns aux autres, et en renonçant, par exemple, à formuler des jugement calomnieux ou critiques sur des personnes, des membres du clergé, ou à entretenir des malentendus, des jalousies, des querelles, des mesquineries, des trahisons, de la mauvaise foi. À cet égard, se confesser auprès d’un prêtre de l’Église catholique reste le meilleur des remèdes à tout cela pendant la période de l’Avent, qui est un temps de pénitence pour préparer le chemin à l’Emmanuel, Celui qui vient pour sauver les hommes.

Cependant, d’année en année, nombre d’églises se vident et ceux qui étaient fidèles ne sont malheureusement plus aussi fidèles… Bien souvent, lorsqu’ils participent à la messe de Noël – voire à la messe dominicale -, ils doivent faire un effort pour cela ! Quand comprendrez-vous, chers frères, que si vous vous forcez pour aller à la messe, c’est que vous n’avez pas encore saisi ce qui s’y passe, que vous n’avez pas encore intériorisé le grand mystère de Noël, celui de l’Incarnation de Dieu sur cette Terre pour y racheter l’humanité pécheresse et la nourrir de son Corps et de son Sang, qui donnent la Vie Éternelle ?

Pourquoi donc se réjouir à Noël ? Parce qu’on décore des sapins avec de belles boules et de belles guirlandes ? Parce qu’on s’offre les uns aux autres des cadeaux ? Parce qu’on se délecte de mets succulents, que parfois l’on ne peut pas s’offrir durant le reste de l’année ? Non point, amis ! Mais parce que Dieu le Père nous a fait don d’un Sauveur pour nous délivrer du pouvoir du Péché, nous faire vivre une vie de sainteté loin des lumières factices du monde, et nous conduire un jour dans son Royaume de Gloire ! Et cet Enfant, qui repose dans la mangeoire, c’est le Christ, le Sauveur tant attendu, que nombre de juifs, de musulmans et de païens refusent toujours de reconnaître, et que, pour leur plus grand malheur, trop de chrétiens trahissent aujourd’hui en ne croyant plus en lui : « Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai : le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, et la truie lavée s’est vautrée dans le bourbier. » (2 P 2, 22)

Si Noël est la fête de la joie, c’est aussi la préfiguration de la Croix et des souffrances du Seigneur, et c’est aussi l’annonce de sa Résurrection d’entre les morts et de notre rédemption pour la Vie Éternelle. C’est à tout cela qu’il convient de penser. L’Enfant de la Crèche est le visage de Dieu, le seul qu’il ait été donné à l’homme de contempler, il y a deux mille ans, sur cette Terre. Cet enfant, qui est le modèle de l’innocence, de la pureté et de la perfection, est celui que chaque homme est appelé à redevenir pour pouvoir entrer dans le Royaume des Cieux (cf. Mt 18, 3).

Cependant, combien il est affligeant de constater que nombre d’enfants n’ont aujourd’hui plus d’enfance, pollués qu’ils sont par des images et des situations malsaines, dépouillés de leur innocence, de leur pureté, le cerveau saturé de perpétuels stimuli, gavés de bien matériels et devenus insensibles à la beauté et à la vraie valeur des choses ! Parents chrétiens, veillez sur vos enfants et ne les laissez pas s’abrutir comme la plupart des enfants de ce temps, mais « élevez-les en leur donnant une éducation et des avertissements inspirés par le Seigneur » (Ep 6, 4). Veillez sur leur esprit et veillez aussi sur leur âme. Apprenez-leur à s’émerveiller devant la crèche, à laisser leur cœur s’enflammer en présence du Saint-Sacrement. Apprenez-leur à se confesser régulièrement auprès d’un prêtre et à persévérer pendant leur adolescence, qui est la période où ils doivent justement ne pas « laisser tomber » et rester clairs avec leur conscience.

Pour vous, chers frères, ce soir ou demain, dans vos églises, ouvrez vos cœurs à Jésus vivant et émerveillez-vous ! Laissez-le vous parler à travers la célébration de la sainte messe, à travers les chants de Noël, les hymnes, les pièces d’orgue. Laissez-le instruire vos cœurs lorsque vous le recevrez dans l’Eucharistie. Comme Marie, sa sainte Mère l’a hébergé en elle, Tabernacle vivant, accueillez-le en vous en recevant l’hostie, fermez les yeux et dites-vous que rien sur cette Terre ne peut être plus précieux que ce moment d’intimité avec votre Dieu. Laissez-vous transformer par lui. Écoutez au plus profond de vous-mêmes ses conseils éclairés et surtout, frères aimés, autorisez-vous à ressentir son amour vous envelopper, et à recevoir la force de son Esprit Saint.

Joyeux Noël, chers frères. Par l’intercession de la Vierge Marie et de saint Joseph, que l’Enfant de la Crèche vous comble de ses grâces et qu’il vous bénisse !

+ Vos frères dans la Joie de Noël